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Citations sur Les revenants (71)

Elle eut le souffle coupé quand sa mère se retourna, paraissant moins recevoir cette lumière qu'en être la source, debout au centre de la réserve directement sous l'ampoule nue, vêtue de ce que Mira prit d'abord pour une sorte d'aube blanche, qu'elle n'avait jamais vue et qui était faite de plumes, comme des ailes géantes repliées autour du corps, les yeux clos mais lèvres et joues fardées d'un rouge criard (alors que dans la vraie vie cette femme ne se maquillait que le dimanche, pour aller à l'église, ou les rares soirs de fin de semaine où son mari l'emmenait dîner dehors). Sa peau paraissait humide, couverte d'un film de rosée ou de transpiration, et la fillette eut la nette impression que sa mère venait d'éclore ou bien qu'elle revenait d'entre les morts.
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[...] le cabinet [du psychiatre était] situé dans un coin isolé du périmètre de l'hôpital, comme s'il convenait que le psy et ses patients ne fussent pas vus des vrais malades - cancers, problèmes cardiaques, diabètes. (p. 197)
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On pouvait vivre avec le chagrin s’il ne s’accompagne pas de regret.
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La scène de l'accident était exempte de sang et empreinte d'une grande beauté. Telle fut la première pensée qui vint à l'esprit de Shelly au moment où elle arrêtait sa voiture. Une grande beauté. La pleine lune était accrochée dans la ramure humide et nue d'un frêne. L'astre déversait ses rayons sur la fille, dont les cheveux blonds étaient déployés en éventail autour du visage. Elle gisait sur le côté, jambes jointes, genoux fléchis. On eût dit qu'elle avait sauté, peut-être de cet arbre en surplomb ou bien du haut du ciel, pour se poser au sol avec une grâce inconcevable. Sa robe noire était étendue autour d'elle comme une ombre. Le garçon, qui s'était extrait du véhicule accidenté, franchit un fossé rempli d'eau noire pour venir s'agenouiller à côté d'elle.
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[Commentaire d'un étudiant lors de la sortie en salle d'autopsie avec Mira, professeur spécialiste de la mort et de ses folklores] : "ça craint là-dedans, déclara Brett en se penchant vers Perry. Cette sortie est vraiment merdique."
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[...] ... Cela s'était passé six semaines plus tôt. Depuis lors, [Craig] l'avait tenue dans ses bras, en soutien-gorge et culotte, fidèle à sa promesse de ne pas en demander plus.

- "Dis-moi que c'est une mauvaise blague," lui dit-il. "Ta sororité ne donne quand même pas dans ce genre de conneries ?

- Ce n'est pas si bizarre," répondit [Nicole]. "Toutes les sociétés secrètes ont leurs rituels. Il se trouve que c'est le nôtre."

Il ne put s'empêcher de ricaner, puis il marmonna un mot d'excuse. "Désolé. Simplement, je ne vois pas ta sororité comme une société secrète. Je croyais que l'idée était de préparer des soirées habillées, de décorer des chars, de faire de la pâtisserie et peut-être de vous poser les unes aux autres des extensions à clips dans les cheveux. Jamais je n'aurais imaginé que vous avez un cercueil au sous-sol et que ...

- Chhh, moins fort." Elle promena un regard autour de la chambre comme si quelqu'un pouvait entendre, alors qu'ils étaient en petite tenue et parfaitement seuls dans la chambre de Craig. Perry [= co-locataire et ami de Craig] assistait à son cours de sciences po de l'après-midi. Les rideaux étaient tirés.

- "Nicole ..." commença-t-il, renonçant aussitôt à poursuivre. Il trouvait cela vraiment mignon. Cela lui rappelait la façon dont, à l'école élémentaire, les filles devenaient tout excitées avec leurs petits secrets dérisoires, faisant circuler des billets, piquant une crise si un garçon leur en chipait un, même si ces petits papiers ne contenaient rien de plus palpitant que Deena en pince pour Bradley ! ! ! Comme si cela intéressait quelqu'un.

- "Tu comprends, la Société panhellénique [= société qui supervise toutes les sororités du campus] pourrait fermer notre maison si cela lui revenait aux oreilles. C'est considéré comme du bizutage.

- Combien de fois par an ta sororité organise-t-elle de ces ... résurrections ?" demanda Craig en tâchant de donner un ton sérieux à sa question, en s'interdisant de tracer des guillemets en l'air autour de ce dernier mot.

- "Deux fois par an. La dernière fois, c'était en novembre, mais nous, les nouvelles aspirantes, nous avons dû rester en haut. Nous ne pourrons y assister que lors du rituel de Printemps."

Ce fut plus fort que lui. Il se mit à rire en l'entendant parler de "rituel de Printemps." Au fond, il s'agissait de soûler les soeurs de la sororité à la tequila, de les faire hyperventiler jusqu'à ce qu'elles tombent dans les pommes, de les allonger dans un cercueil, puis de les "ramener d'entre les morts", ressuscitées de frais au sein de la sororité Oméga Thêta Tau. Il aurait été difficile, se dit-il, de classer cela dans les "activités du printemps", où le Rotary Club aurait rangé une chasse aux oeufs de Pâques ou une partie de patins à roulettes organisée pour des enfants trisomiques. ... [...]
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Elle se demandait à quoi pouvait ressembler septembre pour qui ne travaillait pas dans l'enseignement. Se trouvait-on épargné par la mélancolique réminiscence de ce mois-là ? Si oui, ce devait être comme de sécher un des douze travaux d'Hercule ; on ne coupait pas certes au bourdon de Noël, mais au moins n'avait-on pas à revivre la fin de toutes les grandes vacances de sa vie, cette triste prise de conscience de sa propre mortalité, quand une fois encore, année après année, les enfants envahissaient votre univers avec leurs pulls neufs et leurs crayons bien taillés.
Non, supposait-elle, nul ne devait y couper. Ce calendrier se gravait de si bonne heure dans le psyché de chacun. Personne n'échappait au caractère funeste de septembre.
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Ce jeune était tellement sympa. Elle qui croyait que la production de ce modèle avait pris fin aux alentours de l'année 1962.
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La première image était une photo du film L'Armée des morts. Un "cadavre" en haillons poursuivait une belle jeune fille sur une étendue de pelouse vert émeraude.
"Vous connaissez probablement ce film. Je suppose que la plupart d'entre vous connaissent aussi le conte intitulé La Patte de singe, dans lequel un homme rapporte à sa femme une patte de singe dont on lui a dit qu'elle exaucerait trois voeux. Le premier, qui porte sur une somme d'argent, entraîne la mort de leur fils dans un accident minier et le versement subséquent d'une prime d'assurance dont le montant conséquent correspond exactement à ce qui avait été demandé.
Quelques jours après l'enterrement de son enfant, la mère, terrassée par le chagrin, prononce le deuxième voeu : qu'il revienne.
Elle a pour ainsi dire perdu espoir quand, un soir tard, le couple entend quelque chose de lent et de pesant remonter l'allée avec des bruits de frottements. La femme se précipite vers la porte, mais son mari l'arrête. Il a compris, contrairement à elle, ce que sera devenu leur fils, s'en revenant ainsi après plusieurs jours passés dans la tombe. Aussi utilise-t-il le dernier voeu pour le faire s'en aller.
A présent, je vous pose la question : il s'agit de votre fils unique, votre enfant chéri, et vous êtes responsable de sa mort. Est-ce que vous ouvrez la porte ?"
Ce fut un "Non !" général. Karess Flanagan porta les mains à ses joues incarnates pour secouer vigoureusement la tête.
"Mais pourquoi cela ? interrogera Mira, faisant semblant d'être choquée par leur insensibilité. Il s'agit quand même de votre fils, de votre enfant bien-aimé. De quoi avez-vous peur ?
- Il est mort !
- Et alors ? Il est de retour !" Mira avait contrefait leurs inflexions, ce qui les fit rire.
"Il ne sera plus le même, dit Myriam Mason. Il a été enterré.
- Il sera sacrément en rogne, lança Tony Barnstone.
- Peut-être pas, avança Mira. Il aura sans doute compris que vous avez commis une bourde avec ce premier voeu. Et puis, tout de même, vous avez utilisé le second pour le tirer de la tombe.
- Les morts l'ont toujours mauvaise, persista Tony.
- Cela amène une autre question : pourquoi ? Qu'est-ce qui transforme une personne qui était, disons, gentille et timide de son vivant en cette sorte de monstre ?" Mira se servit de son stylo pour désigner le zombie écumant de la photo.
Il n'y eut pas de réponses.
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Je ne puis te dire qui je suis désormais
Je ne puis te dire la profondeur de mon regret
Que tu ne m'aies pas tuée,Craig,mais
Sache que mon âme ne se peut enterrer.
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