AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Lisière (78)

Ayshe and her sisters didn’t speak Turkish. They only found out they were ‘Turks’ when the police knocked on their door –impossible not to think of yellow stars. The exodus of three hundred and forty thousand people with families, futures, and sometimes bodies broken by their own State was the largest movement of people in Europe since World War II. And it happened in peacetime.

Ayshe et ses sœurs ne parlaient pas turc. Elles apprirent qu'elles étaient turques quand la police frappa à leur porte- comment ne pas penser aux étoiles jaunes. L'exode de 340000 personnes avec familles, futures et même les corps brisés par leur propre État a été le plus grand mouvement d'expulsion en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et cela arriva en temps de paix.

*340000 turcs vivant depuis des siècles en Bulgarie furent expulsés de force par le gouvernement bulgare, suite à la chute du communisme et le peu qu'ils possédaient ne leur fut pas permis d'emporter avec.
.
Commenter  J’apprécie          410
C'était une maison ordinaire et délabrée comme on en voit partout dans les villages, avec un muret en pierre bas, des sabots en plastique dans l'entrée et une vitre brisée remplacée par un pan de carton. Du jardin émanaient les murmures des roses et de ces petites pommes précoces qui vous emplissent la bouche d'amertume quand vous les croquez. De l'eau-de-vie de prune artisanale fermentait dans des cuves de 100 litres non loin du robinet extérieur. Les effluves boisées des tomates cœur de bœuf m'assaillirent dès le portail, à l'instant où je tendis la main pour l'ouvrir.
Commenter  J’apprécie          3912
The house was an ordinary, run-down village affair with a low stone fence, rubber galoshes in the doorway, and cardboard in place of a broken window. The garden whispered with roses and small early apples that fill your mouth with bitterness when you bite into them. Home-made plum brandy fermented in hundred-litre tubs by the outdoor tap. The woody smell of the bulbous sweet bull’s heart tomatoes hit me from the gate when I reached in to open it.
La maison était une bicoque décrépite, avec une basse palissade en pierre, des galoches en caoutchouc devant la porte, et un morceau de carton fixant une vitre cassée. Le jardin murmurait avec des roses et des pommes nouvelles dont un morceau croqué laissait un goût amer dans la bouche. De l'eau de vie de prune fait maison fermentait dans des tubes de cent litres à côté du robinet du jardin. Le parfum boiseux des tomates cœur de bœuf bulbeuses me frappa dés la porte du jardin quand j'avançais pour l'ouvrir.
Commenter  J’apprécie          336
C'est arrivé à mi-parcours. Sur les hauteurs du massif des Rhodopes, à la frontière gréco-bulgare, une route sinueuse gravissait la gorge et, au sommet, à l'endroit où elle s'achevait, était perché un ultime village fantôme, avec ses fenêtres dépouillées de leurs vitres et sa fontaine en pierre tarie. Plus personne n'habitait là. Au-delà de la route et du village, des forêts de chênes en guise de no man's land. Nous pensons quitter ce monde sans jamais nous frotter au surnaturel, sauf dans les films, mais ce jour-là, dans ce patelin, je vécus quelque chose qui emplit mon cœur d'effroi. Je ne sais toujours pas si ce qui s'est produit était "réel", mais les sentiments suscités en moi m'habitent toujours.
(incipit)
Commenter  J’apprécie          317
La Strandja : vous saviez que vous veniez d'y pénétrer lorsque la circulation cessait tout à coup, laissant la forêt vous happer. La route devenait cahoteuse, ouatée d'un vert luxuriant, un vert de jungle renfermant une multitude de lagons moussus et de mégalithes sacrés naguère utilisés lors de cérémonies dionysiaques. Je croisai un seul autre véhicule en tout et pour tout : une carriole qui me frôla, conduite par un couple de Gitans qui découvrirent des dents en or en me décochant un sourire éclatant, comme si tout allait pour le mieux.
Commenter  J’apprécie          292
The younger guard looked at his watch and said: ‘You learn one thing in this job. People survive things you can’t imagine.’
Le jeune garde frontière * regarda sa montre et dit : «  On apprend une chose dans ce métier . Les gens peuvent survivre à des choses qu’on ne pourrait même pas imaginer ».


*Frontiere turco bulgare en 2014, alors qu’avant 1989 c'était la fuite du communisme vers la Turquie, maintenant fuite des réfugiés syriens , afghans,.. vers l’Europe.
Commenter  J’apprécie          240
"Bonjour, dit-elle. Moi c'est Iglika. Comment tu t'appelles ?"
Iglika veut dire primevère. Je me figeai sur place. Sa peau était une galaxie dorée, sa chevelure un fleuve de blé. Elle était tout droit sortie d'une chanson. Une inquiétude pétrie de superstition s'empara de moi ; comment pouvait-on traverser la vie dotée d'une telle beauté sans jamais croiser quelqu'un pour vous jeter le mauvais œil ? Elle rit, découvrant des dents de perles.
Commenter  J’apprécie          233
In Bulgaria, even more than the ethnic Turks, the Pomaks were seen as having a double identity –they were Slavs or ethnic Bulgars anyway, but also of Islam. The more self-pitying students of history insist that the word Pomak comes from the old Slavic word pomachen, tortured (by the Ottomans). Another deconstruction of the word fancies that it comes from pomagach, or helper (to the Ottomans).
Whatever the truth, the bigger picture was this: large swathes of Ottoman Europe took Islam by choice, and the reasons covered anything from paying less tax to escaping persecution by the Orthodox Church if you were unlucky enough to be a heretical sect, like the Bogomils.

En Bulgarie, plus que les turcs ethniques, les Pomaks étaient considérés comme un peuple à double identité - Il étaient slaves ou bulgares ethniques, mais musulmans. Les étudiants en Histoire qui s'apitoient sur eux-mêmes insistent que le mot pomak vient de l'ancien slave pomachen, qui signifie torturé ( par les ottomans). Une autre explication est qu'ils dérivent de pomagach, ou aide ( aux ottomans ),
Quelque soit la vérité, la vraie explication est que : une grande partie de l'Ottoman Européen choisirent l'islam de leur propre gré, pour divers raisons qui peuvent aller du but de payer moins de taxes qu'échapper au joug de l'Eglise Orthodoxe, et si malchanceux à celui des sectes hérétiques comme les Bogomils.
Commenter  J’apprécie          230
Come on, time to see Bayezid.’
We were off to see not the sultan, but the complex after his name, where one of the first medical schools of the Islamic world had thrived. There was a curious section for the treatment of mental illness. At a time when in Europe they were shackling the mentally ill to the floor, here they treated them with water, flowers, and music.
‘Isn’t that something? And then you hear Balkan people whine The Turks this, the Turks that.

“ Vient, on va voir Beyazıd*”
Nous nous sommes mise en marche pour voir , non le sultan, mais le complexe qui porte son nom, où s’érigea une des premières écoles de médecine du monde islamique. Ici il y avait un curieux département pour les maladies mentales. A l’heure où en Europe on traitait le malade mental on l’attachant à terre, ici on les traitait avec de l'eau, des fleurs et de la musique.
« Incroyable non ? » Et après on écoute les gens des Balkans se lamenter, les turcs sont comme-ceci, sont comme cela
Commenter  J’apprécie          200
... là où les navires glissent entre le Bosphore et Odessa, vous pourrez encore voir 50 000 cigognes éclipser le ciel, toutes en partance pour l’Afrique d’un seul élan, le même jour de septembre.
Commenter  J’apprécie          182






    Lecteurs (358) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3190 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}