Après le Moyen-Age, la modernité rêva de construire l’architecture sociale sur la Raison, et elle expérimente sous nos yeux une apothéose démcratique qui, paradoxalement, l’entraine vers une inexorable disparition.
Depuis un demi-siècle, la démocratie dépasse les frontières étroites du politique et s’approfondit toujours davantage dans la vie quotidienne des individus devenus maitres de leurs choix dans tous les domaines.
Poutine, Trump, Maduro, Erdogan, Orban, Salvini ou Bolsonaro n’arriveznt as au pouvoir par hasard.
Tout l’inverse de ce qui avait fondé l’épopée des Lumières.
Nous verrons à quel point les 99% de la population sont assujettis à des comportements prescrits et à des pensées formatées.
Le rêve (remplacer Dieu par la Raison) était peut-être trop grand.
Nous avons abandonné l’idée de la puissance libératrice de la connaissance.
Derrière les apparences d'une société de l'information et d'une véritable explosion de la réflexivité, les bureaucraties organisent la production de savoirs minuscules canalisés ou positivés par des officines spécialisées. Pour tout problème, "il y a forcément un spécialiste quelque part". Des savoirs de plus en plus enfermés dans une logique circulaire autour d'un objectif abstrait d'efficacité. "Lorsqu'on se réclame de l'efficacité rationnelle, on n'a pas à se demander à quoi sert vraiment l'efficacité". Le fonctionnement bureaucratique masque ce déficit de savoir en tournant comme une machine bien huilée et en mettant ses techniques en avant.
Notre civilisation est sur le point de disparaître; les forces qui vont nous détruire sont déjà à l'oeuvre. Nous n'avons le choix, pour demain, qu'entre la peste et le choléra.