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EAN : 9782266109802
289 pages
Pocket (08/03/2001)
3.73/5   31 notes
Résumé :
La méthode de Jean-Claude Kaufmann : prendre un élément simple de notre vie quotidienne, enquêter en profondeur et révéler par ce travail des aspects cachés du fonctionnement social.
Le thème de cette enquête : les seins nus sur les plages. Il nous livre ici les détails d'une pratique apparemment anodine mais régie par des règles très strictes bien que secrètes : chaque femme doit respecter un code de comportement précis selon sa morphologie, son âge, sa cult... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Que la Femme est belle torse nu ! __Vous choqué-je ? Bref, j'ai adoré ce livre, mais il m'a aussi énervé.
1 ) J'ai adoré.
J'ai lu ça dans les années 80, alors que c'était encore à la mode, le temps des femmes libérées, avant la connaissance des ravages des UV et de la sensibilisation aux violeurs, et la publication des photos de femmes indigènes aux seins "repassés". Jean-Claude Kaufmann, sociologue, a observé et décortiqué tout ce que provoque les seins nus sur les plages.
L'envie des femmes, ( j'ose, j'ose pas ? allongée, sur le dos ? sur le ventre ? assise ? debout ? marcher ? courir ? ) ; les regards d'envie ( vicieux ? ) des hommes, qui, à cause des fameux "codes" implicites, font semblant de ne pas regarder alors qu'ils en meurent d'envie... Un ensemble de "non-dits" analysés avec finesse par le sociologue.
.
Les hommes sont passionnés par les seins, les femmes le savent.
Bien sûr, j'ai fait ma boulette en disant à une femme seins nus que je voyais pour la première fois, à mon époque "vie de patachon" :
-- Vous avez de beaux seins.
Elle m'a répondu :
-- Ça me fait une belle jambe !
.
2 ) Ce livre m'a aussi énervé.
Bon.... je vais faire une petite digression.
J'ai lu la recherche du docteur Jean Denis Rouillon ( http://www.helenepassedouet.fr/index.php/blog/41-nos-seins-aux-petits-soins ), et je me suis posé des questions, car... . "En laissant les seins libres, sous l'effet de l'apesanteur les tissus fibreux et les ligaments de Cooper responsables du maintien et de la fermeté sont stimulés et se renforcent."
Est-ce à cause des grandes firmes qui veulent toujours plus de profits que les femmes continuent de mettre des soutifs ? A cause du qu'en dira-t-on ? A cause de la vulgarité ? Trouvent-elles cela plus esthétique ? etc...
J'ai eu la confirmation de la thèse de Rouillon avec, toujours du temps de ma vie de patachon, je précise, deux copines qui n'avaient jamais mis de soutif et qui avaient une poitrine d'un certain volume, ferme et haute...
Pour moi, c'était beaucoup plus beau que des seins "qui ballottent", marqué en dessous par le sillon sous-mammaire ( sein vient de "sinus" = pli ).
Pour moi, ces deux filles n'avaient pas des seins, mais des pectoraux féminins superbes. Je n'aime pas le mot "sein", je préfère poitrine ou pectoraux qui est plus masculin / féminin.
D'ailleurs, je trouve ça chouette, on revient à la mode "no-bra" parmi les people, il y a le go-topless day, les femen, #freethenipple, l'autorisation de se balader torse nu dans New York, hommes et femmes au nom de l'égalité, des lectrices torse-nu de Central Park, etc...
.
M'enfin, les filles, amies lectrices, vous direz que cela ne me regarde pas, que je ne suis pas dans votre corps, que ce n'est pas mon problème ; circulez, ya rien à voir... : )
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Côté subjectif : j'ai des griefs de longue date à l'égard (du comportement auto-conscient) de la beauté féminine ; j'ai des griefs tout aussi enracinés à l'encontre des regards (masculins et féminins) qu'on lui porte ; je nourris un scepticisme invétéré à l'adresse de la prétendue "liberté" de l'individu, notamment dans ses comportements et plus spécifiquement dans ceux qu'il prétend être les plus transgressifs ; je retrouve ce scepticisme démontré sous forme scientifique sérieuse chez J-C. Kaufmann, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je l'aime ; ce fut fort amusant de me trouver sur une plage - spécifiquement en présence d'un certain nombre de femmes aux seins nus - en train de lire un essai qui en déconstruisait la banalité toute apparente et en analysait les motivations dans la grande complexité des règles strictes qui les régissent : une sorte de plaisir d'apprenti démiurge qui guignerait et ricanerait : "Ah, ah ! je vous ai démasquées !"... (difficile de démasquer un corps presque nu, penserez-vous... eh oui, eh oui!)
Côté objectif : il s'agit là d'une des premières enquêtes de l'auteur sur l'individu, la femme, les normes sociales implicites sous couvert de "vie ordinaire", de détails apparemment allant de soi, bref sur les aspects cachés du fonctionnement social. Sa méthodologie, ainsi que les apports théoriques sur lesquels il se base (Norbert Elias, Erving Goffman, etc.) sont très soigneusement énoncés (plus que dans les essais récents). le thème est riche et les découvertes nombreuses : la fausse banalité du geste, la fausse désinvolture des femmes aux seins nus, la fausse distraction du regard rêveur et somnolent de la plage, sa fausse tolérance ou absence de jugement, l'ambiguïté et la permanente contradiction des propos des quelques trois cents interviewé(e)s.
Je retiens en particulier les éléments suivants (mais cela ne tient qu'à moi) :
- la tripartition du corps de la femme, à la fois corps banalisé (comme lorsqu'on se touche la main), corps érotisé, et corps esthétisé (parfois mais pas uniquement par sublimation).
- "la dictature du beau (sein)" ayant des dérives de nature éthique (jugement binaire sur la légitimité du comportement, intolérance, rejet par la seule pression d'un "certain" regard) ; mais aussi, de façon notoire, en relation avec l'estime de soi.
- la construction contextuelle (par la norme sociale incorporée) du "normal", de la gêne, de la prise de rôle, entièrement à l'encontre de la prétendue liberté individuelle (même sur un domaine aussi emblématique que semble l'être son propre corps)...
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L'intérêt que j'ai trouvé à ce livre est l'illustration appliquée à un "cas pratique" de la microsociologie. Je dirais que le theme est presque secondaire.
Le sujet du sous titrée paraît effectivement tenu: " sociologie des seins nus" .
Pourtant , croisé par une série d'interviews soigneusement analysés, il montre la richesse que peut offrir , si l'on y prête attention, une activité banale, quotidienne (presque...), quant aux ressorts qui la régissent.
Ressorts? En fait plutôt règles, interdits ( l'échange de regards) , ségrégation, conventions, contradictions.
Partant de la dissection des entretiens menés, JC Kaufmann élargit son propos et réussit à nous conduire à nous interroger sur des sujets plus vastes, sur l'importance de l'imitation, de la répétition et de la normalité dans nos comportements.
Intéressant et convaincant: une incitation à décrypter les moments de la vie quotidienne, et à explorer la richesse des non dits des regards et des attitudes.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Enlever son haut de son maillot n'est pas un geste simple, naturel, sans problèmes ; il s'inscrit dan un processus historique et dans un ensemble de règles de comportements extraordinairement sophistiquées, définissant qui a le droit de faire quoi et comment. Chaque position du corps, chaque façon de regarder a un sens, chaque sein suivant sa forme et son âge se voit attribuer un rôle particulier à jouer. [..]
Le lecteur doit être averti : à partir du moment où il va prendre connaissance des règles du jeu, la plage ne pourra plus être tout à fait comme avant, il risque de perdre à jamais la tranquillité naïve à laquelle il était habitué. C'est le prix à payer pour l'intelligence des choses.
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Videos de Jean-Claude Kaufmann (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Kaufmann
https://www.laprocure.com/product/1073037/kaufmann-jean-claude-petite-philosophie-de-la-chaussette
Petite philosophie de la chaussette Jean-Claude Kaufmann Éditions Buchet-Chastel
« La chaussette, c'est sans doute l'accessoire de notre vestiaire le plus discret, le plus anodin, parfois même le plus invisible, et c'est un défi que relève dans ce livre Jean-Claude Kaufmann : nous présenter une Petite philosophie de la Chaussette pendant deux cents pages. C'est vraiment un livre passionnant, parce qu'on découvre que la chaussette cristallise en fait bien des aspects de notre époque contemporaine, notre rapport à la mode, notre rapport à l'argent, notre rapport aussi au couple... » Guillaume, libraire à La Procure de Paris
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