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Citations sur Pas envie ce soir (10)

En effet, un couple ne peut se former dans la durée sans un minimum de don de soi mutuel, base incontournable de l'amour ordinaire.
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Le fonctionnement du couple joue aussi un rôle essentiel pour jouir de l'art du "bon confinement", quand les deux partenaires avaient appris (avant le confinement) à gérer les petites insatisfactions et frictions ordinaires, à les dépasser par une attitude de soutien inconditionnel au partenaire et de confiance mutuelle ; le b.a.-ba de l'amour au quotidien.
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6. « [cit. de Jean-Claude Guillebaud, La Tyrannie du plaisir, (1998):] "Un extraordinaire tapage sexuel colonise aujourd'hui jusqu'au moindre recoin de la modernité démocratique. Plaisir promis ou exhibé, liberté affichée, préférences décrites, performances mesurées ou procédures enseignées à tout va : aucune société avant la nôtre n'avait consacré au plaisir autant d'éloquence discursive, aucune n'avait réservé à la sexualité une place aussi prépondérante dans ses propos, ses images et ses créations […] Le contenu proclame une liberté quand la surabondance signale un désarroi ; le message célèbre un triomphe, mais le trop-plein de mots trahit une inquiétude."
[…]
Le principe émancipateur trouve ses limites quand, par un retournement insidieux, il se convertit en norme hégémonique produisant à son tour un système de contraintes, des injonctions, des souffrances. […] Plus la fable de l'épanouissement remplit les colonnes et envahit les écrans, plus les femmes culpabilisent individuellement et se posent la question de leur normalité tandis que le désir décline dans la trajectoire conjugale. » (pp. 204-206)
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(p. 69)
Le silence dont nous allons parler maintenant s’articule à la volonté de consentir malgré tout, malgré le manque d’envie, la lassitude. C’est un silence d’ auto-conviction, qui s’exprime en pensées très confuses et contradictoires. Le désir s’est enfui. Des petits bouts de mots peuvent sortir au début, impromptus, à peine audibles: « of », « pas trop envie », « fatiguée ». Mais, dès que la réflexion se met en marche de manière plus active, toute une série d’arguments traversent l’esprit et incitent à refouler l’expression du refus. Silence.
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L'existence n'est pas quelque chose qui nous est simplement donné, de l'extérieur. De plus en plus, c'est par le récit de soi élaboré à partir de ce que nous sommes en train de vivre que nous lui donnons un sens et que nous définissons notre trajectoire future.
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. « Un couple, ne met pas aux prises deux inconnus qui négocieraient ouvertement leurs désirs et leurs intérêts ; il intègre deux personnes dans une interaction amoureuse. Je ne parle pas ici des élans de la passion, qui représentent une modalité un peu différente, mais de l'amour ordinaire, au quotidien, qui fonde la relation. Et qui est constitué par l'acceptation permanente de toutes les petites insatisfactions, le refoulement des agacements. Il ne peut exister de couple si l'on ne commence pas par tolérer toutes sortes de choses qui ne font pas spécialement envie. Ou, plus exactement, par refuser de penser à ce qui se révélerait ne vraiment pas faire envie si l'on y pensait réellement. » (pp. 52-53)
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5. « L'autre temps, plus conjugal, de la sexualité n'est pas défini prioritairement par la recherche du plaisir, mais par la sensation étrange et grisante de ne faire qu'un. Sensation qui, bien qu'elle ne résulte pas obligatoirement de la seule pénétration, est malgré tout favorisée par elle – les témoignages des femmes comme des hommes l'illustrent abondamment. La copulation, qui porte en elle des millénaires d'archétypes toujours très puissants dans nos mentalités et qui s'articule à l'acte reproductif, ne peut être ignorée dans une quête métaphysique qui se joue autour du sexe. N'oublions pas que, du point de vue étymologique, "couple" et "copuler" ont la même racine. » (p. 166)
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4. « La femme, nous l'avons vu, après une longe période de sécheresse libidinale dans le couple, découvre soudain avec excitation que son corps peut redevenir vivant. Cela représente une rupture très forte dans son parcours de vie, souvent suivie d'une hésitation douloureuse à propos de la décision à prendre. Pour les hommes, la situation est plus simple. Il n'y a pas de rupture décisive. L'infidélité leur apparaît généralement comme une solution technique, au même titre que la masturbation, sans que cela remette en cause leur engagement conjugal. » (p. 145)
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3. « [Dans la première phase du « cycle conjugal »] Les femmes se donnent corps et âme dans l'aventure familiale, ne réservant qu'une portion congrue à leurs aspirations personnelles ; les hommes s'engagent plus qu'hier dans l'univers domestique, mais les choses avancent à la vitesse de l'escargot. Or, quand la divergence des désirs ouvre une situation de crise dans le couple, cette polarisation apparaît inversée. Les hommes s'accrochent au rituel de confirmation conjugale, déclarant à qui veut les entendre qu'il ne s'agit pas – ou pas seulement – de leur plaisir personnel, mais d'une volonté de redynamiser le couple, de revivifier le sentiment amoureux. Les femmes, au contraire, tentent de se dégager de cette emprise collective pour exprimer une souffrance, un refus, un rêve d'ailleurs, un besoin d'épanouissement individuel. » (p. 127)
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2. « Celui des deux partenaires qui sent le désir le quitter (en général, c'est "celle") est en proie à l'angoisse et se pose mille questions. Il est incité à reproduire le rituel de confirmation conjugale même si celui-ci l'attire moins, voire devient un peu pénible. De son côté, celui qui ne peut exprimer pleinement son désir a d'autant plus de mal à se censurer qu'il ressent la fragilisation du rituel comme une petite mort du couple. La situation devient particulièrement intenable et dure à vivre quand la divergence des désirs s'articule à une divergence quant au rituel de confirmation, c'est-à-dire quand l'un n'y accorde plus aucune importance symbolique, alors que l'autre, au contraire, le surinvestit. L'incompréhension est alors totale. » (p. 76)
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