Le Café où vivent les souvenirs

Un petit voyage dans le passé ou le futur, le temps d'un café, ça vous tente ?

« le café où vivent les souvenirs » est le troisième roman de cette série de Toshikazu Kawaguchi. Elle peut se découvrir de manière indépendantes et/ou dans le désordre.

Vous retrouverez les chroniques des deux premiers dans la rubrique « En bref » ci-dessous. Les deux avaient été des coups de coeur pour moi. J'étais donc bien impatiente de découvrir ce nouveau roman. On change de lieu. Exit le café « Funiculi Funicula » de Tokyo. Nous prendrons notre café chez « Donna Donna », situé dans le nord du Japon, sur le mont Hakodate.

Le concept est toujours le même : pour pouvoir voyager dans le temps, il faut s'installer à une place précise du café, occupée la majeure partie du temps par un fantôme. Et revenir avant que son café ne soit froid. On retrouve également le personnel des tomes précédents, Nagare, le patron du « Donna Donna », aidé par Kazu, et sa fille de sept ans, Sachi. La petite Sachi a hérité du don de sa mère pour servir le café permettant le voyage dans le temps. Elle prend sa tâche très au sérieux.

Quatre nouvelles s'enchaînent, nous découvrons des personnages et des tranches de vie. Yayoi souhaite revoir ses parents décédés, leur confier les choses qu'elle n'a pas su leur dire de leur vivant. Reiko n'arrive pas à surmonter la mort de sa soeur Yukika. Nous suivons également les tribulations d'un duo d'humoristes, Hayashida et Todoroki.

« Ces blessures d'enfance avaient profondément influé sur sa personnalité. Pour elle, avancer seule dans la vie, c'était n'exister aux yeux de personne, c'est-à-dire ne pas exister. »

Les récits sont émouvants, tristes, car la mort est omniprésente. Sachi ne quitte pas un livre de questions sur ce que nous ferions si le monde se terminait demain. Les interrogations ne sont pas faciles, abordant, entre autres, les thèmes de l'amour, de l'infidélité et des regrets. Cela donne un aperçu de chacun des personnages et de leur façon de penser.

On retrouve la patte philosophique de l'auteur, tournant autour des histoires de ceux qui viennent pour avoir la chance de parler à quelqu'un dans le passé, même si rien dans le présent ne peut changer. Pourquoi les gens font-ils un tel voyage ? Eh bien, la réponse la plus évidente est que les faits présents ne changent peut-être pas, mais que l'état d'esprit de la personne qui revient du passé (ou du futur) peut finalement être modifié par le voyage. Une illustration parfaite de la façon dont le voyage est tout aussi important que la destination.



« Il paraît que quand quelqu'un poursuit un rêve, il est bon de lui offrir ce qu'on a de plus cher. »

Par contre, ce voyage n'a pas été aussi magique que les précédents. Si la plume est douce, calme, épurée, le rythme par contre est un peu trop lent, lassant, même. Trop de longueurs, pas assez d'émotions.

Le changement de lieu m'a beaucoup perturbée et contrariée. Ensuite, j'ai trouvé que les passages relatant les bonds dans le temps duraient trop peu de temps. Les descriptions étaient trop longues, l'accent n'est plus mis sur le voyage dans le temps comme pour les précédents livres. Une histoire bien plus centrée sur tout le processus de retour en arrière.

Pour finir, je me suis perdue dans les prénoms, perdant le fil et ne sachant plus de qui on parlait à quelques reprises. Cela a gêné ma lecture. J'ai lu « le café où vivent les souvenirs » lors de mes nuits d'insomnie, je n'avais pas les idées bien claires, je le conçois, mais tout de même !

J'ai eu du mal à profiter pleinement de cette lecture, et c'est bien dommage. Les émotions n'ont pas été au rendez-vous, pour moi, c'était le tome de trop. N'hésitez pas à vous plonger dans cette série, au gré de vos envies.

« Et si le monde devait s'effondrer demain, que ferais-tu ? »

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On m'a offert ce livre et j'avoue avoir eu du mal à me plonger dedans. Je ne sais pas trop comment catégoriser ces 4 nouvelles, contes, fables ? J'ai trouvé le concept intéressant : dans ce café (comme dans son homologue dans une autre ville du Japon), on peut voyager dans le temps, mais sans pouvoir rien changer à ce qui arrivera, et uniquement le temps d'un café. On voit bien que ce qui va sous-tendre la réflexion de l'auteur, c'est : pourquoi on voudrait retourner dans le passé (ou dans le futur) si ça ne sert à rien à ce qui arrivera ? Et ce qu'il en fait, les personnages qui voyageront à chaque nouvelle, ne poursuivent qu'un seul but : la paix. Qu'elle soit avec eux-mêmes (surtout) ou avec les autres, ils voudront guérir une part d'eux-mêmes qu'ils ont abandonné, contre laquelle ils se sont révoltés, c'est un pardon qu'ils viennent chercher (ou donner).
Pour le reste, j'ai eu beaucoup de mal avec le style, avec ce que j'ai appelé des longueurs descriptives mais qui prennent tout leur sens dans cette tranquillité du café et du temps qui passe et qu'il faut regarder passer. Alors je comprends les critiques enthousiastes mais je n'y ai pas trouvé mon compte, peut être parce que c'est le 3ème volet de la série et qu'il aurait fallu que je commence par le premier ?