La terre défilait devant elle comme un cortège de beautés. La jungle inextricable, les basses collines et les immenses plaines. Les larges méandres des fleuves indiens avec leurs bancs de sable argentés et les volées d'aigrettes blanches picorant les bas-fonds. Les jheels scintillants d'où les canards sauvages s'envolaient, sombres sur le ciel vert du soir. Les palmiers et les fleurs du kikar épineux, semblables à celles du mimosa. Le silence des routes poussiéreuses recuites par le soleil et les joyeux tumultes des paraos. Les petits villages avec leurs bazaars, les roues grinçantes des puits, les réservoirs et les temples. Le cri des paons dans le crépuscule et celui des oies sauvages et des grues à l'aube...
Les Indiens ont une civilisation plus que millénaire et écrivaient des livres alors que les Européens vivaient dans des grottes.
De l’argent, toujours de l’argent. C’est partout la même histoire. Nous, pays riche, nous restons pauvres parce que nous distribuons nos richesses aux autres.
Célibataire, le colonel Moulson appréciait beaucoup les femmes et se vantait d’être un grand connaisseur en matière de charmes féminins. Il avait remporté des succès en son temps et ce que ses mérites ne pouvaient plus lui apporter, il l’obtenait en payant, mais sa vanité lui interdisait de le reconnaître. L’âge aidant, son penchant pour les jeunes filles se développait et aucune n’était à l’abri ni de ses regards en coulisse, ni de ses tapotements furtifs, pas plus que de ses pressions de mains.
Le bon sens sera toujours pour vous un meilleur allié qu’une adhésion sans réserve aux conventions.
Les sous-vêtements féminins étaient considérés comme un sujet tabou et elle venait d’en parler à un homme, et un homme étranger de surcroît.
C’était une ère de prodigalité. Le règne de l’énorme. Énormes repas, énormes familles, énormes jupes s’étalant, énorme Empire s’agrandissant. Une ère de vie fastueuse et de misère écrasante, de pruderie inconcevable, de complaisance insupportable et d’esprit d’entreprise incomparable. Ces douzaines de jupons et de pantalons à ruchés, considérés comme indispensables à la garde-robe féminine, étaient à la fois le symbole de la prodigalité et celui du dur labeur dans les taudis surpeuplés où des femmes usaient leurs doigts, leurs yeux et leur jeunesse à coudre ces fanfreluches pour un salaire de quelques pence.
Nous n’avons pas le droit de signer un traité un jour et de le dénoncer le lendemain.
Les annexions de territoires nous attirent de solides inimitiés parmi ceux que nous avons dépossédés.
Les expressifs yeux noirs de Winter se relevaient un peu vers les tempes, ce qui déplaisait aux femmes alors que les hommes trouvaient ce détail irrésistible. Mais, même les femmes les plus sévères dans leurs critiques étaient obligées de reconnaître la beauté exceptionnelle de son long cou mince et de ses épais cils, noirs et soyeux.