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Citations sur La mer en hiver (64)

Et voilà, pensai-je avec satisfaction en lançant l'impression des pages que je venais d'écrire. A présent la vie sentimentale de Sophia était aussi complexe que la mienne. Comme j'avais dû faire face au retour de Stuart, elle devrait gérer le capitaine Gordon, bien qu'il faille reconnaître que John Moray avait réagi au défi assez différemment de Graham. C'était l'avantage de la fiction, je pouvais m'arranger pour que mes personnages fassent ce que les hommes ne faisaient jamais dans la vraie vie.
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"Et où est-ce que vous habitez, alors ?
- En fait je ne me suis fixée nulle part. Je vais là où m'emmènent mes romans et j'y vis pendant tout le temps que j'écris.
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"Cela doit être amusant d'écrire à propos du passé. Qu'est-ce qui vous a donné le goût de l'histoire ? "
La réponse à cette question était elle aussi très longue, mais je fis de mon mieux pour la condenser et nous parlâmes alors de l'amour de mon père pour la généalogie, des voyages que nous avions entrepris sur les pas de nos ancêtres, et de toutes les heures que j'avais passées, enfant, à chercher avec lui dans les cimetières les pierres tombales de nos aïeux. Toutes ces personnes étaient réelles pour moi. Leurs visages sur les photos jaunies, encadrées et accrochées dans la maison, m'étaient aussi familiers que le mien, et lorsque je m'arrêtais pour les regarder, leurs yeux me regardaient en retour et m'entraînaient avec eux dans le passé.
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Cette ambiance se révéla encore plus forte dans l'étroit bureau, peu éclairé, où il m'invita à entrer. L'un des murs était recouvert du sol au plafond par une bibliothèque aux vitrines de verre. Les étagères étaient pleines à craquer d'ouvrages anciens et récents, en édition originale ou de poche. Les volumes étaient serrés les uns contre les autres et, par manque de place, certains étaient couchés par-dessus, coincés dans chaque recoin. Ce genre de bibliothèques avait sur moi le même effet qu'un magasin de jouets sur un enfant de six ans.
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C'était l'avantage de la fiction, je pouvais m'arranger pour que mes personnages fassent ce que les hommes ne faisaient jamais dans la vraie vie.
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Pour ma part, je me sentais parfaitement dans mon élément. J'aimais les bruits de la mer et la sensation du vent frais sur mon visage. Mes pieds se plaçaient confiants sur le sentier, comme s'ils étaient certains du chemin à suivre.
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On frappait à la porte du cottage.
Je mis un moment à m'en rendre compte. Encore à moitié endormie sur la table en bois, je relevai la tête avec une certaine raideur. Mon ordinateur portable s'était lassé de m'attendre et était passé en mode veille ; des pluies d'étoiles se précipitaient vers moi comme si je traversais l'espace à vive allure.
Je clignai des yeux puis, reprenant mes esprits, j'enfonçai une touche de mon clavier et regardai les mots défiler à l'écran. Je ne croyais pas vraiment qu'ils seraient là. Je n'étais même pas sûre de les avoir tapés.
Je n'avais jamais eu la plume rapide et cinq cents mots en un jour représentaient, pour moi, une bonne performance. Mille mots me ravissaient. Et cette nuit-là, en une fois, j'en avais écrit deux fois plus, avec une telle aisance que j'étais certaine d'avoir rêvé.
Ils étaient toutefois bien réels. J'en avais la preuve nette à l'écran, et je n'aurais sans doute pas ressenti une telle stupeur si j'avais découvert, en ouvrant les yeux, un dinosaure dans mon jardin. Sans y croire encore tout à fait, je sauvegardai à nouveau le document et lançai son impression.
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Et tandis que je contemplais le feu, je sentis la transe de l'écrivain m'envahir. Il me semblait voir le feu mourant dans cette chambre du château et entendre la voix d'homme dire, dans mon cou : "Nous aurons assez chaud."
C'était suffisant. Je refermai résolument la porte de l'Aga et, mon café à la main, j'allai m'installer à mon ordinateur. Si mes personnages étaient d'humeur à me parler, le moins que je puisse faire était d'écouter ce qu'ils avaient à dire.
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Je le savais en effet, d'après ma longue expérience d'aide généalogiste de mon père. Quand on remontait au-delà de 1850, les femmes bénéficiaient rarement de plus d'une vague mention. Les églises elles-mêmes ne prenaient souvent pas la peine d'inscrire le nom de la mère sur les registres de naissance. Et les journaux se contentaient d'écrire : "L'épouse de M. Untel" est décédée. A moins qu'il y ait de l'argent dans la famille, ce qui était rarement le cas dans la nôtre, la vie des femmes ne laissait presque aucune trace dans les livres d'histoire.
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Jimmy m'annonça : "Je vous ai mis quelques provisions. Du pain, des oeufs, du lait et des choses comme ça, pour que vous n'ayez pas à vous embêter à sortir faire les courses demain matin.
- C'est très gentil", lui répondis-je, touchée qu'il se soit donné tant de mal. Il avait aussi fait le ménage, remarquai-je. Non pas que la maison ait été sale auparavant, mais à présent elle brillait et sentait le savon et la cire. Une fois de plus, je ressentis une douche chaleur, une sorte de châle autour de mes épaules, comme si j'avais trouvé un endroit où je pourrais me sentir à l'aise, chez moi.
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