[...] j’ai acheté un peu de tout, de la corde, du gros Scotch, des sacs en plastique, des câbles et des gants en caoutchouc. À la caisse, la fille m’a adressé un clin d’œil en me disant qu’elle aussi était fan de Cinquante nuances de Grey. Voilà ce qu’est devenue notre société : baiser et tuer, même combat.
L’avenir est une frontière impossible à explorer avant de l’atteindre, mais on l’atteint un jour ou l’autre et l’horizon distant devient autre chose, devient moins romantique.
« Tenter sa chance à Hollywood » est l’une des phrases les plus exaspérantes qui soit. Encore plus dérangeante que « dangereux serial killer » ou « maladie rare incurable ». J’ai hâte de l’attraper pour lui balancer qu’elle n’est qu’une sous-merde.
[...] tout ira bien parce que je serai devenu un adepte de Facebook, un type normal. Nous vivons à une époque où ceux qui n’ont pas 4 355 amis sont jugés dangereux, comme si des citoyens bien intégrés dans la société n’étaient pas, eux aussi, capables de meurtre.
On ne peut pas être amoureux, pas complètement, pas éternellement, si on ne peut pas dire la vérité.
J’arrache le Kandinsky du mur. Elle ne connaît rien à l’art. Elle ne connaît que les célébrités, c’est une coquille vide, un esprit étriqué. Elle ne sera jamais heureuse. Elle n’arrêtera jamais de viser les stars, de les sucer, de les attirer vers son futon, vers ses os de poulet.
Il n’y a rien de plus terrifiant que de prendre conscience que la personne qui vous connaît le mieux est aussi celle qui vous aime le moins, voire qui a pitié de vous.
On ne peut pas revenir en arrière et modifier le passé, mais on peut aller de l’avant et s’efforcer d’être plus attentif.
Je sens son regard me transpercer le cou. Plus fort, plus dangereux que le soleil cancérigène au-dessus de ma tête. Je dois me débarrasser de lui, il n’y a pas d’autre solution. Impossible d’avoir sa chance dans la vie si un flic ne pense qu’à vous mettre derrière les barreaux.
Il nous arrive à tous d’avoir le cœur brisé. On se saoule, on vomit, on pleure, on écoute des chansons tristes et on jure qu’on ne nous y reprendra plus. Mais vivre, c’est vivre ça à nouveau. Aimer, c’est tout risquer.