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J'ai découvert cette autrice sur la scène stand-up, où elle discutait de la mort atroce de son petit ami entre deux anecdotes historiques... Très intrigué de voir ce que cette confession pouvait donner en livre, j'ai sauté le pas en lisant le Mari de Nuit. Je suis très étonné de ne pas m'être ennuyé une seule seconde à la lecture, la mort et l'archéologie n'étant pas vraiment mes thèmes favoris. Ce livre n'est pas un essai. C'est un livre d'aventures. L'autrice y raconte sa vie d'archéologue, ses rencontres avec des endeuillés du monde entier et ses sensations dans la traversée de son propre deuil. C'est intime mais surtout universel. C'est aussi très bien écrit, avec un style enjoué mais élégant (publié chez Gallimard, on pouvait se douter que le style serait au rendez-vous).
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Suite au décès brutal de son compagnon, à vingt ans, au début des années 2000, Jennifer Kerner abandonne sa toute jeune carrière de comédienne et se lance dans l'archéologie funéraire.
Entre essai et récit personnel, l'autrice nous emmène en voyage avec elle, pour nous conter, raconter, dévoiler les rites funéraires de différentes populations, à travers le temps et l'espace.
On y découvre comment l'être humain, depuis la nuit des temps, dispose de ses morts, quelle relation il entretient avec les disparus et avec la Mort elle-même, quels rites et rituels il met en place pour donner un sens à ce qui n'en a pas.
Elle nous questionne aussi sur notre propre rapport à la mort, la mort en général, celle de nos êtres chers, la nôtre.
Ce récit est ponctué de passages où elle s'adresse à son compagnon décédé. Ils sont à la fois terriblement intimes et universels. Ce besoin de lui parler, de lui expliquer, d'exorciser, de ne pas oublier font sûrement écho à beaucoup d'entre nous ayant perdu des êtres chers, peu importe la relation qui nous liait.

J'ai trouvé le récit professionnel fascinant (j'ai moi-même une certaine passion pour l'archéo-anthropologie funéraire), et les messages à J. très touchants (je crois bien avoir versé au moins une larmichette à chaque fois, si ce n'est plus).
C'est donc, comme je le disais au début, un livre qui, par ses questionnements volontaires ou non, va me permettre de réfléchir et de faire évoluer mon propre rapport à la mort, la mienne et celle de celles et ceux qui me manquent. Après tout, s'il y a bien une certitude concernant nos vies, c'est qu'elles prendront fin tôt ou tard. le plus tard (mais pas trop), on l'espère !
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Voici un livre que j'ai à la fois trouvé enrichissant, parfois difficile à lire (il faut avoir le coeur bien accroché dans certains passages !) et touchant de par ce qu'a vécu l'auteure (la perte de son compagnon dans leur jeunesse). On apprend énormément sur les rites funéraires dans le monde et le contraste est frappant avec la manière dont est traitée la mort dans notre monde occidental : elle a tendance à y être "cachée" voire niée (cela a moins été le cas par le passé cependant).
Ce livre m'a également parlé dans le sens où j'ai un vécu similaire (on me classe dans la catégorie des "jeunes veufs"). Même après seize années, tout comme décrit dans cet ouvrage, on apprend à apprivoiser la douleur, mais on ne peut pas la faire disparaître définitivement. J'ai d'ailleurs eu la chance de pouvoir échanger avec l'auteure à ce sujet lors d'un salon du livre, voici quelques mois.
En résumé, je recommanderais cet ouvrage pour l'ouverture d'esprit qu'il permet en nous amenant à la découverte d'autres cultures et aussi pour la sensibilité que l'auteure a glissé dans les paragraphes relatifs à sa propre vie.
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Une plongée intimiste dans le passé de Jennifer qui permet de comprendre bien mieux sa vocation, le tout parsemé d'anecdotes et d'extraits de ses recherches qui prouvent encore une fois qu'il est possible de mêler travail scientifique et vulgarisation. J'ai dévoré le livre en 4 jours, cela ne m'était plus arrivé depuis fort longtemps !
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"Le mari de nuit - Expériences du deuil et pratiques funéraires" est le dernier essai de Jennifer Kerner, docteure en archéologie et spécialisée dans les rites funéraires à travers le monde. Publié aux Editions Gallimard, l'ouvrage mêle récit personnel et analyse ethnologique des rituels funéraires selon diverses civilisations. L'autrice, qui a perdu tragiquement son premier amour à 20 ans, questionne notre rapport contemporain à la mort en constatant l'appauvrissement spirituel des obsèques modernes. Tout en retraçant ses expériences de terrain, elle réfléchit aussi à la place du deuil et à la sublimation de l'absence par des pratiques souvent sophistiquées visant à apaiser les vivants.


Lien : https://marenostrum.pm/jenni..
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Comment passer un bon moment un jour de pluie ?
Réponse : Allez à une dédicace de Jennifer Kerner.
A l'abri dans la librairie "mot à mot", j'ai fait la connaissance de celle que je ne connaissais qu'en tant que youtubeuse (Boneless Archéologie). Quel plaisir de parler avec une personne aussi intéressante ! Un moment doux et apaisant malgré les sujets parfois durs, Jennifer Kerner met les personnes à l'aise rapidement.
Je suis venue pour la dédicace sur "le mari de nuit" que j'ai commencé à peine rentrée chez moi et la seule raison pour laquelle je ne l'ai pas encore fini est que je suis partagée entre l'envie de connaitre la suite et que ça ne finisse pas. Je le dévore par petits bouts aussi lentement que lorsque que je faisais durer la lanière de guimauve qu'on m'achetait, enfant pendant les vacances.
Le deuil n'est pourtant pas un sujet qui semble apaisant au premier abord, mais je ressens à la lecture du "mari de nuit" une volonté d'aider les autres à affronter des douleurs qu'on on ne peut malheureusement pas éviter. Quel meilleur moyen d'aider les autres à déculpabiliser d'être perdu face au deuil qu'en leur montrant la diversité de ce que l'humanité a imaginé au cours des siècles et des pays, preuve de la complexité de ces moments.
Sa propre quête en "fil conducteur", Jennifer Kerner nous décrit avec douceur ses rencontres avec les Morts des différentes cultures, donne du sens à des pratiques parfois très éloignées de notre conception de ce qui est bien ou mal avec toujours la même idée directrice : comprendre le Mort et comment agir face à lui.
Merci Jennifer
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Il existe des sujets épineux, de ceux qui provoquent le vertige quand on s'y attarde un moment. La question de sa propre place dans l'univers en est une, mais il n'y a pas de question plus vertigineuse que de se confronter à sa propre mort et celle de ses proches.

Jennifer Kerner propose, ici, un livre à mi-chemin entre « l'essai et le récit de voyage », telles sont ses propres mots pour le décrire. En prenant pour point de départ l'événement traumatique de la perte d'un être aimé - qui a engendré chez elle la vocation d'archéologue funéraire (ou thanato archéologue pour être plus précis) - elle embarque le lecteur au gré de ses pérégrinations autour du monde (Chine, Madagascar, Brésil, Japon, République Tchèque) à la découverte des pratiques funéraires et la manière dont les différents peuples gèrent la question du deuil. À ce titre, le monde occidental n'en ressort pas particulièrement grandi. L'autrice ne manque pas d'écorner la profession de thanatopracteur, car elle confère au mort une image factice, qui est là davantage pour rassurer les vivants, et masquer la réalité du devenir des corps après la mort. En plus de créer une problématique écologique à cause de l'absence de décomposition des corps.

Les sociétés traditionnelles ont donc beaucoup à nous apprendre en matière de deuil. Même si certaines pratiques funéraires semblent à nos yeux antihygiéniques et d'un autre temps. (Le rituel des « funérailles célestes » ne manquera pas de perturber certains lecteurs qui oseront faire une rapide recherche sur internet). Aussi l'autrice soulève la question du devenir de la gestion de nos morts, dans nos sociétés occidentales, devenus de simples restes à jeter au rebut ; ainsi que l'épineuse question de l'euthanasie : le droit à mourir dans la dignité.

En tant que lecteur, je n'ai pas d'inclination particulière pour les récits ayant pour thématique la gestion du deuil, et les fameux témoignages de « résilience » que l'on nous vend à toutes les sauces à chaque rentrée littéraire. Sujets vendeurs car inévitablement universels. On en fait même des prix Goncourt !
Toutefois l'angle choisi par l'autrice évite tout sentiment de voyeurisme. Les paragraphes où elle s'adresse à son défunt conjoint s'imbriquent parfaitement avec son exposé scientifique. À titre d'exemple, au chapitre des reliques, le parallèle qu'elle fait avec les effets personnels qu'elle a récupéré de l'être aimé est habilement amené.

« le mari de minuit » remplit parfaitement sa vocation de vulgarisation tout en impliquant émotionnellement son lecteur. On souhaite pour son autrice que l'élaboration de ce livre lui a apportée, à la fois l'aide et la tranquillité d'esprit, qu'aucun thérapeute n'a su lui prodiguer.
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Un formidable objet d'apprentissage sur le métier d'archéologue et sur les coulisses qui peuvent amener à cette carrière. L'autrice présente avec aisance l'incroyable complexité des rites funéraires du passé jusqu'à questionner le future de ces rites dans nos sociétés. Elle nous renvoie à notre propre expérience du deuil en questionnant le deuil de son mari de nuit. le tout forme une réflexion profonde sur notre manière de faire face à la mort en tant qu'individu et en tant que groupe sociétal.
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Le Mari de Nuit est un livre passionnant. Jennifer Kerner fait preuve d'une grande sensibilité alliée à de grandes connaissances dans le domaine de l'ethnologie. J'ai beaucoup appris sur les pratiques funéraires qui vont permettre aux vivants de vivre plus sereinement leur deuil.
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