Préoccupé de voir certains s'approprier, voire détourner ce qu'il estime être de son cru,
Jack Kerouac, qui a l'habitude de s'impliquer personnellement dans ses ouvrages, a ressenti la nécessité de revendiquer la propriété culturelle de la "
beat generation". Il veut en faire un sorte d'appellation d'origine protégée, lui conserver son esprit en revenant aux sources et redéfinir l'expression en ces mots : "Le mot "beat" signifiait au départ pauvre, fauché, claqué, à la dérive, dans la dèche, triste, dormant dans le métro. Maintenant que le mot a trouvé une reconnaissance officielle, il a fini par désigner des gens qui ne dorment pas dans le métro mais possède une certaine attitude ou allure nouvelle, que je peux définir comme un nouveau plus."
Sur les origines d'une génération est un petit opuscule de mise au point. Ne croyez pas que tout ce qui s'affiche comme routard désenchanté puisse se revendiquer de la
beat generation "je suis le créateur de l'expression autour de quoi l'expression et la génération ont pris forme".
Voilà qui est dit. Les fervents de Kerouac route apprécieront.