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Critique de Sachenka


Quel pur moment de bonheur ! Et doublement : un de mes enquêteurs (fictifs) préférés et une des plus belles villes au monde réunis dans un seul et même livre : Prague fatale. Bon, l'intrigue, comme beaucoup d'autres de cette série culte commence à Berlin. Là, en 1941, Bernie Gunther travaille à nouveau à la Kriminal Polizei et enquête sur la mort suspecte d'un employé des chemins de fer. Ses déambulations dans la capitale allemande qui commence à ressentir les conséquences de la guerre (les Juifs à qui on oblige de porter l'étoile jaune, les denrées qui deviennent difficiles à obtenir) lui font croiser la route de la jolie Arianne Tauber et d'un voleur à l'identité incertaine. Mais voilà qu'il doit plaquer tout cela : le général Heydrich le convoque à Prague, où il a récemment été nommé Reichprotektor.

Ici, je dois signaler le talent de l'auteur, Philip Kerr. Tout comme avec Berlin, il réussit à dépeindre merveilleusement bien la ville de Prague. Pourtant, il ne se lance pas dans plein de descriptions, non. Des petites phrases, à droites et à gauches, signalant quelques monuments ou édifices importants, mais surtout l'atmoshpère que la ville dégage. Gothique, sombre, oppressante. Dangereuse. L'endroit tout désigné pour des crimes et des catastrophes.

Pour revenir à l'intrigue, Heydrich convie à Gunther une mission un peu vague puis l'invite à une soirée qu'il organise pour célébrer sa nomination, dans un château en banlieue. Là, les oreilles de l'enquêteur sont tout ouïe, comme à l'habitude. Et cela s'avérera utile quand un des assistants du général est retrouvé mort dans sa chambre… dont la porte est verrouillée à clé et la fenêtre fermée de l'intérieur. Mystère en chambre close. de plus, parmi la trentaine de suspects, on retrouve plusieurs haut gradés de l'armée allemande, dont la plupart sont membres du parti nazi. En d'autres mots, des individus à l'aspect sévère, à l'esprit obtus et capable de crimes de masse, et qu'il faut prendre avec des pincettes. Seulement, voilà, Gunther n'est pas très doué à ce genre de jeu. Avec son franc parler légendaire et ses convictions et positions allant à l'encontre de la politique nazie, il s'est attiré des ennuis plus d'une fois. Si cette aventure ne semble pas trop périlleuse pour l'enquêteur – d'autres tomes auront fait frémir de peur ses lecteurs, et craindre pour sa vie –, au moins, son audace et ses commentaires sauront les faire sourire. C'est toujours bien rigolo de voir des nazis convaincus se faire malmener par un bonhomme presque insignifiant (à leurs yeux).

Ainsi, pendant une grande partie du roman, on se trouve plongé dans un « whodunit ». D'ailleurs, quelques références à Agatha Christie sont glissées ici et là. Elles pourraient même aider à démêler cette histoire… Dans tous les cas, un habitué de la série culte comprend assez vite que Prague fatale ne peut être que d'un simple roman policier, qu'il s'y mêlera des éléments du roman d'espionnage, l'intrigue ne peut que prendre des proportions inégalées. de plus, rien de ce qui s'est passé au début du roman, pourtant bien loin de la capitale tchèque, n'est à négliger. Philip Kerr est vraiment passé maître dans l'art d'entremêler les filons d'une histoire.
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