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Critique de ecceom


La mort par Etat Nazi

Marlowe chez les nazis ?

Les références au héros de Chandler sont fréquentes dès que la trilogie Berlinoise est abordée. Il y a en effet, dans ces 3 romans, des signes caractéristiques des héros hard-boiled Américains (Kerr lui même n'hésite pas à glisser dans la bouche de Goering, une remarque sur les fantastiques romans du père de Sam Spade : Dashiell Hammet).

Pour autant, ces livres sont quand même pour moi, en dessous des productions des écrivains phares du roman noir.
Voyons ça de plus près.

La trilogie Berlinoise retrace le destin de Gunther et de l'Allemagne pré et post 2ème guerre mondiale.

Bien sûr, l'originalité des romans réside dans leur décor, dans le choix peu fréquent de l'époque et dans la personnalité de Gunther.

Au début de la trilogie, Bernie Gunther est un ex-flic qui a choisi de quitter la police devant la montée de l'influence nazie, pour devenir détective privé.

Alors que les Privés exercent traditionnellement à L.A, Londres, Edimbourg, Venise ou au fin fond de la banquise, Gunther lui, traverse le Berlin des années 30 et la Vienne de l'après guerre. Au fil de ses enquêtes, il va croiser les plus hauts dignitaires du parti nazi, être ballotté au gré de leurs luttes d'influence -notamment entre Goëring et Himmler et entre ce dernier et Heydrich.

Drôle, macho, cynique, désabusé, n 'hésitant pas à recourir à un minimum de violence, il est surtout insolent ou pour reprendre une formule à la mode, politiquement incorrect. Mais lui, il exerce son mauvais esprit à une époque où les conséquences sont lourdes. Ni nazi ni communiste, il est une sorte d'homme libre, dans une Allemagne en perdition.

Au fil des 3 histoires situées respectivement en 1936, 1938 et 1947, la personnalité de Gunther va évoluer, passant d'un détachement narquois à un cynisme désabusé, au gré des bouleversements de sa carrière : enquêteur privé, policier, SS...Gunther part à la dérive, comme son pays et devient d'ailleurs, de moins en moins attachant au fil des récits.

Il faut reconnaître aussi, que si "l'Eté de Cristal" est enthousiasmant (en dépit d'un final un peu too much), "La Pâle figure" et surtout "Un requiem Allemand" sont très inégaux et lassent vite en raison d'intrigues brouillonnes.

Donc, je donnerais 5 étoiles au 1er, 4 au 2ème et 2 au 3ème. Pondéré par l'âge du Capitaine, tout ça nous conduit à un 3 étoiles +.
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