L'argent qui me restait de ma solde devrait me suffire pendant l'écriture de mon premier roman. Il racontait les aventures en mer d'une commissaire de bord de dix-sept ans.
Le roman a été rejeté par une douzaine d'éditeurs. Le dernier avait laissé une note de lecture sous le manuscrit . (…)La critique disait : " Ce n'est pas aussi mauvais que certains manuscrits non sollicités, mais ce n'est pas assez bon."
J'ai pu voir tout cela à travers les yeux de Charlie, et ressentir ses émotions . J'ai pu l'écrire parce que ça m'était arrivé.
J'écris dans l'espoir que, longtemps après que je serai parti, mes nouvelles et mes romans, tels des galets jetés dans l'eau, continueront de faire des ronds qui toucheront d'autres esprits.
Une autre main s'est rendue vers le prix Hugo. À la lisière de mon esprit, j'ai aperçu le souvenir du garçon qui avait marché jusqu'à mon bureau pour me dire : « Monsieur Keyes, je veux devenir intelligent. »
Une tragédie ne peut atteindre que les personnes de haute lignée, parce qu'il ne peut avoir de chute tragique qu'à partir d'une grande élévation.
J'avais élaboré une autre image représentant la difficulté de se mettre à écrire quand on s'est arrêté ne serait-ce qu'une journée.
C'etait comme la croûte du lundi matin en psychanalyse. Tout comme cette croûte mentale sur la plaie psychique, qu'il fallait arracher pour libérer les associations libres, il se formait chez l'ecrivain une croûte sur toute blessure de la création littéraire.
Je me débrouillais bien et mes commissions ont en rayés l'hémorragie de mon compte en banque.