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Critique de JeanRene43


"Qu'attendent les singes", tel est le titre d'un roman sorti en 2014 de Yasmina KHADRA. C'est assez exotique, à première impression, comme promesse ; n'est-ce pas ? Or il n'en est rien. Ce roman reste un roman engagé dans la filiation de l'oeuvre de Yasmina KHADRA. Il nous livre une facette supplémentaire de son Algérie qu'il aime tant mais qui le désole. le titre est tiré d'une pensée d'un personnage, intellectuel, ancien présentateur de littérature à la TV, consécutive à une lecture qu'il ne sait plus resituer, la phrase se terminant par..."pour devenir des hommes". Il y a peut-être un lien en relation au fond du roman, les hommes sont si désespérants...alors qu'attendent les singes...pour nous guider, nous apprendre la sagesse ? Mais là, ce n'est qu'un point de vue personnel, ne pas en conclure plus qu'un clin d'oeil. le roman se présente comme un thriller, une enquête policière, suite au meurtre effroyable d'une jeune fille d'à peine vingt ans. Certes, l'auteur maîtrise aussi à la perfection, l'art de créer un suspens et même de nous faire frémir. Ce n'est pourtant que l'alibi, le décor pour la mise en scène du sujet principal : le puissant "rboba" selon l'auteur ce terme signifie "décideur de l'ombre". Ce rboba est l'un des personnages principaux : Haj Saad Hamerlaine. Cet homme dispose d'un pouvoir tel qu'il commande aux ministres du gouvernements algériens, au préfet d'Alger, au leader des médias algériens, au commissaire divisionnaire de la police et dispose du pouvoir de désigner qui il veut aux postes stratégiques de l'état algérien et bien d'autres pouvoirs... Il est aussi un "nabab" et traite avec les autres nabab, les personnages les plus fortunés d'Algérie. On ne peut pas s'exonérer de s'interroger, mais alors n'est-ce pas là une organisation mafieuse ? Toutes les instances à tous les niveaux sont-elles donc corrompues ? Une mafia à la taille d'un pays ? Tout comme son collègue Boualem SANSAL avec sa fiction, "2084 La fin du monde" qui nous expose les désastres d'un pouvoir religieux -les barbus d'un pays fictif- fondement du pouvoir politique en se protégeant derrière la fiction, ici aussi l'auteur habillement, utilise la fiction pour révéler la généralisation de la corruption au sommet de la nation. Faut-il désespérer d'un bonheur accessible pour ce peuple algérien ? Non, l'auteur a foi dans les petits, les humbles citoyens, qui donnent le meilleur jusqu'au dont suprême, leur vie, comme cette jeune femme commissaire de police Nora Bilal. Non, car il termine par une métaphore, la mise à mort de Hamerlaine, ce redoutable rboba, et donc la fin -espérons avec lui- de la corruption.
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