Citations sur Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de Nichâpour et.. (164)
Entre la foi et l’incrédulité, un souffle,
entre la certitude et le doute, un souffle.
Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis,
car la vie elle-même est dans le souffle qui passe !
Hier soir, j'ai brisé ma coupe contre une pierre...
La tête me tourna d'avoir pu faire une telle chose,
Et la coupe m'a dit dans sa langue mystique :
"J'ai été comme toi, tu seras comme moi un jour."
Ces dupes de l'intellect et de la logique meurent
en disputant de l'être et du non-être;
Va, ignare, choisis bien ton cru
Car de leur poussières ne poussent que des raisins verts.
Mes pieds vagabonds m’ont conduit à travers plaines
Et vallées lointaines : j’ai erré ici est là, et pourtant
Je n’ai jamais trouvé de voyageurs qui ait pu se vanter
D’avoir déjà parcouru deux fois la même route.
Puisque notre sort , ici-bas ,est de souffrir puis de mourir ,
Ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la
terre notre corps misérable ?
Et notre âme, qu' Allah attend pour la juger selon ses mérites ,
dites-vous ?
Je vous répondrai là-dessus quand j' aurai été renseigné par
quel qu'un revenant de chez les morts
Quel homme n' a jamais transgressé Ta Loi, dis ?
Une vie sans péché, quel goût a-t-elle, dis ?
Si tu punis le mal que j' ai fait par le mal,
Quelle est la différence entre Toi et moi, dis ?
CLVIII
Si j'avais été libre de venir,
je ne serais pas venu.
Si je pouvais contrôler mes pas,
où donc irais-je ?
Ne vaudrait-il pas mieux
qu'en ce monde de poussière
Je n'aie pas eu à venir, à en partir... Y vivre !
758 - [La petite collection n°51, p. 59]
Cette voûte céleste devant laquelle nous restons interdits,
Nous savons qu'elle n'est qu'une sorte de lanterne magique ;
Le soleil est la lampe et l'univers la lanterne,
Et nous les images qui tournent.
Dans la mosquée si, maintien dévot, je viens,
En vérité ce n'est pas pour prier que je viens:
Un jour, j'y ai volé un tapis de prière;
Ce tapis devenant vieux, pour un autre, je viens.
On me dit « Sois sobre ! Tu vas mourir de boire,
Et mériter le feu de l’Enfer au Jour du Jugement. »
Néanmoins l’éclat de mon ivresse
Eclipse les deux mondes : votre Ici-bas et votre Au-delà.