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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sur la couverture, quelques fleurs dépouillées, quelques pétales arrachés, quelques photos vieillies éparpillées pour témoin du passé.

Du passé de ses femmes abandonnées, seules à leurs tristes sorts, puisque pour la collectivité et leurs familles, elles ont fauté. Voici une thématique forte dont traite ce roman. On va y parler du droit des femmes, de leur condition à une époque bien différente de celle d'aujourd'hui … Et pourtant … le parallèle que nous offre de faire le roman avec notre ère d'aujourd'hui nous démontrera peut-être le contraire.

Bienvenue dans ce livre polyphonique à trois voix et à deux époques bien éloignées. D'un côté Lizzie et Mattie au début du vingtième siècle et de l'autre Cate de nos jours (2017). Lizzie et Mattie font partie de ces femmes peu fréquentables pour l'époque, enceintes hors mariage, obligé de se prostituer pour survivre, à la rue, battues, maltraitées, elles sont recueillies par le foyer religieux de la petite ville de Berachah, au Texas. C'est là-bas, qu'une amitié forte naîtra entre les deux femmes. de ce refuge, pour ces femmes victimes de violences, de drogues, de grossesses non désirées, tenu par le révérend JT Upchurch et sa femme, ne reste aujourd'hui qu'un vieux cimetière et une collection d'archives auxquelles la nouvelle bibliothécaire de la ville, Cate, s'intéressera. Et à travers l'histoire de ces femmes, c'est son propre passé qu'elle revivra malgré elle avec l'aide de sa stagiaire.

Je suis très embarrassée avec ce récit car s'il a tout pour me plaire, si l'histoire forte de Lizzie et Mattie m'a beaucoup émue, la magie n'a pas du tout opéré comme je l'aurais voulu. J'étais pourtant extrêmement confiante au début, c'était plutôt fluide et entraînant. Mais rapidement, le roman m'a semblé traîner de nombreuses longueurs, d'un parallèle introuvable entre Cate et nos femmes du passé. Je pensais que Cate allait nous accompagner à travers la machine à remonter le temps mais en réalité à part le lien fait par le journal, on suit deux lignes directrices bien différentes. Et c'est vraiment cela qui m'a gêné. Je n'ai pas compris où on allait en venir entre les deux histoires. J'avais l'impression de lire deux livres en même temps. Et quand, du côté de Cate, le personnage de River a été révélé, cela a encore accentué encore plus le problème. Une nouvelle thématique fait son apparition alors que je ne trouve déjà pas le lien avec les premières.

C'est vraiment dommage, car le sujet principal avait en lui seul tout pour être exploité : l'écriture est agréable, la personnalité des personnages est attachante, l'objet réaliste, grave et mérite le témoignage et malgré tout on se perd dans une trame où on s'aperçoit trop tard du but.

Malgré tout, j'ai beaucoup aimé les personnages. Lizzie, Mattie mais aussi Docie, ces femmes abîmées par la vie et qui trouve la force de se reconstruire. Après tous leurs malheurs, elles trouvent refuge dans un foyer religieux, dans la prière, dans l'amitié qu'elles ont tissée. le lien entre Mattie et Docie est très émouvant, une deuxième maman pour la jeune fille. Lizzie « prête » sa fille à Mattie, lui laisse une place dans celle de sa fille pour tenter d'apaiser la douleur de son amie et c'est si naturel pour elle … Mais la vraie question est faut-il pour autant rester et devoir la reconnaissance toute sa vie à la religion ? Ne serait-ce pas finalement une prison dorée ? À un moment, la place que tiens l'église et son côté sournois m'ont mise mal à l'aise. Surtout, lorsque l'on rajoute le vécu de Cate.

C'est d'ailleurs beaucoup trop tard, après avoir refermé ce livre, que j'ai compris le lien avec son histoire. Jusqu'où l'église est-elle prête à aller ? Quel dommage d'être arrivé à la fin de ce roman sans en avoir compris toute la complexité. de mon point de vue, cela aurait pu être beau, profond mais il m'a manqué une filiation beaucoup plus importante entre les deux époques. Cate ne m'a pas accompagné à travers ses archives à découvrir l'histoire, elle m'a simplement raconté sa propre histoire ! Bouleversante, certes, mais trop étriqué et trop peu en adéquation par rapport à la dimension au passé qui ne lui laissait pas vraiment de place.

Ce qu'il faut aussi souligner, c'est ce que l'on apprend à la fin : cette histoire n'est pas que pure fiction mais elle est tirée de faits réels. Ce foyer a réellement existé et l'auteure a apparemment fait un gros travail de recherche à ce sujet, ce qu'il faut saluer car c'est quand même un bel hommage à toutes ces femmes bafouées par la vie.

Je comprends désormais l'importance de ce roman et de son message et c'est ce qui est le plus important dans une lecture, selon moi.

Pour conclure.

Des personnalités fortes, des vécus dramatiques et poignants que l'auteure a fait le choix de raconter dans un roman à trois voix, très bien pensé. Pourtant, malgré cela, les destins ne m'ont pas semblé se rejoindre et l'histoire devient longue, sans fin. Quel dommage, en ce qui me concerne, je suis très certainement passé à côté à cause de ce souci narratif.
Lien : https://placedesbouquins.com..
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Cate est bibliothécaire dans une petite ville du Texas, Berachah. Elle se passionne pour l'histoire d'un refuge ayant existé un siècle auparavant. Refuge dont il ne reste plus que des pierres tombales.
Celui-ci accueillait des femmes dont la société ne voulait plus à l'époque ; des filles-mères, des droguées, des anciennes prostituées,...
C'est là qu'elle découvrira l'histoire de Lizzie, Docie et tant d'autres. Et c'est aussi à partir de là qu'elle fera un bon dans son propre passé mais elle ne sera pas seule.

Il me faudra une centaine de pages pour arriver à entrer dans le récit qui contient pléthore de protagonistes. Il me faut également un certain temps d'adaptation pour passer d'une époque à une autre au début du livre. En temps normal, cela ne me pose pas de problème mais j'ai trouvé ici que la transition ne se faisait pas toujours de manière fluide. Je dois aussi noter pas mal de longueurs.

Une fois tous ces éléments remis en place et une fois le contexte posé, je peux finalement réellement apprécier ma lecture. Mais ce n'est qu'à la seconde partie du roman que je suis totalement passionnée et que je ne veux plus lâcher ma lecture. Je suis tantôt bouleversée tantôt frustrée face à toutes ces intolérances souvent liées à la religion ainsi qu'à toutes ces violences majoritairement sexuelles.

J'apprécie particulièrement le personnage de Lizzie mais j'accroche beaucoup moins avec celui de Cate. Tout comme j'accroche bien plus au récit "historique" plutôt qu'au contemporain.

Malgré le fait que je ne sois pas convaincue par la totalité du roman, je vous conseille de vous plonger dans cette lecture. Les thèmes abordés prêtent à la réflexion et les valeurs qui véhiculent dans ce livre sont fortes. L'auteure nous fait comprendre que, quoiqu'il se passe, la solidarité, l'humanité et l'amour sont plus forts que tout.
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Le nouveau roman de Julie Kibler a été une lecture en demi-teinte. J'ai eu du mal à me plonger dans cette histoire. Il m'aura fallu une centaine de pages pour prendre plaisir à découvrir le destin de Lizzie Mathy et Kate. La transition entre l'époque passé et présent n'est pas aussi fluide que ça. La maison des égarés est inspirée par des événements historiques et c'est là, la force de ce roman. On sent tout le travail de documentation fait par l'auteure pour nous peindre au mieux le tableau de cette Amérique patriarcale.

Le foyer de Berachah est le lieu des seconde chance et de l'espoir. Chaque fille de ce foyer porte son propre fardeau. Elles se sont vues imposer les diktats d'une société patriarcale et de devoir subir sans jamais oser élever la voix. Je n'ai pas forcément accroché avec les personnages, même si leurs histoires sont touchantes. J'ai par contre aimé la relation d'amitié entre Mattie et Lizzie, qui va les aider à surmonter des épreuves et se prolonger dans le temps malgré leur caractère très différent.

L'impact religieux est très fort et assez présent au sein de ce roman mais utile pour la compréhension de l'histoire. Il apporte un contexte historique non négligeable pour comprendre certains choix de nos protagonistes. Une partie de l'Amérique très conservatrice. Une histoire de femmes dans un monde d'hommes.

Cette histoire permet de mettre en lumière la condition des femmes et de voir le chemin parcouru jusqu'ici. On prend une nouvelle fois conscience qu'il y a encore des choses à faire. Ce que je vais retenir de cette lecture malgré que je n'ai pas été convaincu totalement, c'est la place de la femme dans cette société qui est peu considérée et l'enrichissement personnel à découvrir ce pan de l'Histoire. La maison des égarés est une ode à la sororité.
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Tout d'abord, merci aux éditions Belfond pour cette lecture.
Nous suivons la vie de trois femmes : Lizzi et Mattie, au début des années 1900, et Cate, de nos jours. Lizzie et Mattie ont été recueillies dans la maison des égarées. Une maison tenue par un pasteur pour remettre les filles aux moeurs légères dans le droit chemin. Mais aussi les filles mères ou abandonnées par leur mari, les droguées etc ... Je crois que la présence omniprésente du sujet autour de la religion m'a clairement dérangée. POurtant, l'auteure ne prend pas partie. Les personnages sont soit très pieux et croyants, soit au contraire athées/agnostiques.
L'histoire de Cate est celle qui m'a le plus plu. Celle de Cate en 1998, pas tellement celle de 2017. Son histoire avec River est intéressante et émouvante. En revanche, j'ai trouvé les histoires des deux autres filles ennuyeuses. Il y a sûrement plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, l'histoire de Cate est écrite à la première personne. Ainsi, on se met beaucoup plus facilement à la place du personnage. Les histoires de Lizzie et Mattie, quant à elle, manquaient de rythme, avec une écriture lente, durant laquelle je me suis ennuyée. C'est dommage car le sujet (tabou) de ces femmes abandonnées par la société à cette époque aurait pu être passionnant.

J'ai dû rater quelque chose avec ce livre car les critiques sont toutes excellentes. Mon avis ne faisant pas foi, évidemment, n'hésitez pas à vous faire votre propre avis.
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Je ressors de cette lecture avec un avis en demi-teinte… J'ai beaucoup apprécié l'histoire et les héroïnes de ce récit (en même temps avec une histoire pareille, comment ne pas adhérer ?!), mais je reste sur ma faim concernant la plume de l'autrice et le rythme du roman, assez inégal.

Je me suis fortement ennuyée durant la première partie du roman. Sachant que celui-ci fait plus de 500 pages au format papier, cela vous donne un aperçu de la désagréable sensation de lecture qui m'a suivie pendant plusieurs jours… Ajoutez à cela une plume assez froide, et peu détaillée sur les actions mystérieuses qui ont mené les héroïnes à leur « déchéance », et qui ne sont révélées qu'en seconde partie de roman, et bien j'étais totalement perplexe face à ce livre. Je trouve par ailleurs que l'autrice a beaucoup de mal à « décrire » les émotions de ses personnages; j'avais d'ailleurs ressenti la même chose dans Les couleurs de l'espoir. Je déplore un peu que seules les actes qu'ont subis les héroïnes les amènent à ressentir telle chose, sans qu'aucune profondeur ne soit amenée à leur personnalité ou leurs traits de caractère. Je trouve que l'autrice en fait beaucoup, et fait vivre le pire à ses héroïnes pour les amener là où elle veut les emmener, et c'est ce pire qui donne les émotions au lecteur. Ce mécanisme du « toujours pire » me dérange un peu…

Et puis la seconde partie est arrivée, qui m'a réconciliée avec ce roman… Elle est bien plus étayée, plus vive, plus active, à l'image des héroïnes qui retrouvent goût à la vie. Et j'ai apprécié les choix de Julie Kibler quant au traitement des thèmes de ce roman. Peut-on parler de féminisme à travers ce roman ? Difficile à dire… Mais je dirais que oui, à travers le prisme religieux surtout. Si vous êtes hermétique à toute forme de religion dans les romans, passez votre chemin, car la pratique religieuse est le thème de ce roman de la première à la dernière page. J'avais très peur de ce que ça allait donner, mais en conclusion l'autrice a un discours plutôt noble à cet égard.

En refermant ce roman, j'ai réalisé qu'il me serait difficile d'oublier les héroïnes de ce livre, Cate, Lizzie et Mattie. Particulièrement Mattie, qui pour moi a le destin qui m'a le plus marquant. J'ai eu du mal à adhérer, tant à la plume qu'au thème religieux et au rythme parfois lent, mais j'en suis ressortie émue, et assez épatée par le travail de l'autrice. Après, tenterai-je un prochain roman de Julie Kibler ? Rien n'est moins sûr…
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