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Critique de evergreen13
Un dernier coup
2 millions de dollars, une sacrée somme ! 500 000 tout de suite, et le solde après, quand que le job aura été fait. Ça ne se refuse pas, même si, au fond de lui, Billy a une petite appréhension… Oh, pas sur le boulot, non, ce genre de « travail », il en a déjà une quinzaine à son compteur, mais plutôt parce qu'il se souvient que c'est bien souvent le dernier coup qui foire… Et là, honnêtement, il y a tout un tas de raisons pour que ça ne se termine pas très bien… D'abord parce qu'il va lui falloir s'installer un certain temps dans la petite ville de Red Bluff, Arkansas, disons un mois, ou trois, ou plus, qui sait, le temps que le gars qu'il doit descendre soit extradé de Californie et ramené ici pour y être jugé… Trois mois, c'est long… Il lui faut une couverture, car Billy le tueur à gages doit se fondre dans le paysage et ne pas trop attirer l'attention sur lui. Son patron lui a trouvé le déguisement idéal : il va s'installer dans le bureau d'où, le jour venu il tirera le coup fatal, et se faire passer pour un écrivain ! Un écrivain ça n'a pas d'horaire, ça peut se balader partout, fureter le cas échéant en prenant un air inspiré si nécessaire… Et le soir, Billy rentrera dans ses pénates, une chouette maison dans un quartier habité par la classe moyenne, avec de chouettes voisins, auxquels il pourrait bien s'attacher, lui l'ex marine, vétéran de la guerre en Irak. Et Billy se prend au jeu : pour combler les longues heures d'attente, il commence à écrire… Un récit autobiographique, son enfance (très) malheureuse, son engagement dans l'armée, ses campagnes à Falloujah (Lalafalloujah), ses potes de la Hot Nine…
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman de Stephen King, depuis son magnifique 22/11/63 pour être exacte… Les deux livres sont très différents (ici pas de voyage temporel surnaturel, mais pourtant, avec le bouquin écrit par Billy, c'est aussi une sorte de remontée du temps) mais il y a vraiment une certaine similarité. Peut-être dans les personnages, peut-être dans la construction… Quoiqu'il en soit, Billy Summers est une totale réussite qui happe le lecteur de la première à la dernière page… Trois parties, presque trois romans différents en un seul. Les personnages principaux sont extraordinairement attachants, si bien que l'on se surprend à trouver un tueur à gages terriblement humain et sympathique.
J'ai été une très grande fan de Stephen King, mais après 22/11/63 pensant qu'il avait atteint son apogée, je m'étais un peu désintéressée des nouvelles parutions. Sans atteindre l'extraordinaire maestria de cet incontournable, Billy Summers le talonne de très près.
Un grand roman, à la fois thriller, roman noir, peinture des Etats-Unis sous l'ère Trump, inclassable, peut-être, sinon au rayon (très gros) coup de coeur.
2 millions de dollars, une sacrée somme ! 500 000 tout de suite, et le solde après, quand que le job aura été fait. Ça ne se refuse pas, même si, au fond de lui, Billy a une petite appréhension… Oh, pas sur le boulot, non, ce genre de « travail », il en a déjà une quinzaine à son compteur, mais plutôt parce qu'il se souvient que c'est bien souvent le dernier coup qui foire… Et là, honnêtement, il y a tout un tas de raisons pour que ça ne se termine pas très bien… D'abord parce qu'il va lui falloir s'installer un certain temps dans la petite ville de Red Bluff, Arkansas, disons un mois, ou trois, ou plus, qui sait, le temps que le gars qu'il doit descendre soit extradé de Californie et ramené ici pour y être jugé… Trois mois, c'est long… Il lui faut une couverture, car Billy le tueur à gages doit se fondre dans le paysage et ne pas trop attirer l'attention sur lui. Son patron lui a trouvé le déguisement idéal : il va s'installer dans le bureau d'où, le jour venu il tirera le coup fatal, et se faire passer pour un écrivain ! Un écrivain ça n'a pas d'horaire, ça peut se balader partout, fureter le cas échéant en prenant un air inspiré si nécessaire… Et le soir, Billy rentrera dans ses pénates, une chouette maison dans un quartier habité par la classe moyenne, avec de chouettes voisins, auxquels il pourrait bien s'attacher, lui l'ex marine, vétéran de la guerre en Irak. Et Billy se prend au jeu : pour combler les longues heures d'attente, il commence à écrire… Un récit autobiographique, son enfance (très) malheureuse, son engagement dans l'armée, ses campagnes à Falloujah (Lalafalloujah), ses potes de la Hot Nine…
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman de Stephen King, depuis son magnifique 22/11/63 pour être exacte… Les deux livres sont très différents (ici pas de voyage temporel surnaturel, mais pourtant, avec le bouquin écrit par Billy, c'est aussi une sorte de remontée du temps) mais il y a vraiment une certaine similarité. Peut-être dans les personnages, peut-être dans la construction… Quoiqu'il en soit, Billy Summers est une totale réussite qui happe le lecteur de la première à la dernière page… Trois parties, presque trois romans différents en un seul. Les personnages principaux sont extraordinairement attachants, si bien que l'on se surprend à trouver un tueur à gages terriblement humain et sympathique.
J'ai été une très grande fan de Stephen King, mais après 22/11/63 pensant qu'il avait atteint son apogée, je m'étais un peu désintéressée des nouvelles parutions. Sans atteindre l'extraordinaire maestria de cet incontournable, Billy Summers le talonne de très près.
Un grand roman, à la fois thriller, roman noir, peinture des Etats-Unis sous l'ère Trump, inclassable, peut-être, sinon au rayon (très gros) coup de coeur.
