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Critique de sylviedoc


Ai-je dis un jour que je n'étais pas une grande fan de nouvelles ? Oubliez, ça ne s'applique pas du tout ici ! Déjà parce qu'il s'agit de Stephen King, donc qu'il écrive 5 pages ou plus de mille, je lirai (hé oui, quand on est fan, on ne compte pas !). Et ensuite, parce qu'on ne peut plus vraiment parler de nouvelles dans ce recueil, le récit le plus court compte une soixantaine de pages, le plus long environ deux cents. Il s'agit donc plutôt de "novellas", ou romans courts en bon français.
La première, intitulée "Le téléphone de M. Harrigan" est sans doute ma préférée, parce qu'elle me rappelle d'anciennes histoires fantastiques du King d'il y a quelques décennies. Une amitié sincère va réunir un jeune garçon, Craig, et un vieil homme richissime, M. Harrigan. Craig vient lui faire la lecture (d'ailleurs il va notamment lui lire "On achève bien les chevaux", un de mes coup de coeur), contre quelques pièces, plus un ticket de loterie lors des grandes occasions. Un des tickets en question s'avère gagnant, et Craig, qui vient de recevoir pour Noël un des premiers smartphones, décide d'en offrir un également à son "employeur". Hélas, celui-ci va mourir quelque temps plus tard. Craig va glisser le téléphone dans le cercueil, et c'est là que l'histoire va devenir étrange et intéressante...

Autre ambiance pour le second texte : "La vie de Chuck", divisé en 3 parties anti-chronologiques. Une ambiance de fin du monde règne sur les Etats-Unis, la Californie part en morceaux dans l'océan à cause des tremblements de terre, la fourniture d'électricité est de plus en plus aléatoire et internet se coupe à tout bout de champ. Marty rentre chez lui en essayant d'éviter les embouteillages et les routes coupées par des failles, quand il remarque un panneau publicitaire remerciant un certain Charles Krantz pour "39 années formidables, Chuck", avec le portrait d'un homme évoquant un comptable. Et les références à cet illustre inconnu vont se multiplier rapidement partout jusqu'à... Dans l'acte 2, qui se déroule donc avant, on fait connaissance avec Jared, un musicien de rue et avec Chuck. Ces deux-là font former un tandem éphémère, mais efficace !
Dans l'acte 1, on rencontre Chuck enfant, ainsi que son Zaydee, comme il appelait son grand-père. Et on va rentrer également dans une mystérieuse pièce circulaire, située dans la coupole qui surmonte la maison de ses grands-parents, et découvrir que chacun de nous "contient des multitudes"
C'est la nouvelle que j'ai le moins aimé, je n'ai pas trop adhéré à la construction, et l'histoire en elle-même m'a paru vraiment trop tirée par les cheveux, peut-être pas assez approfondie.

Ensuite vient le roman "court" selon les critères de l'auteur (environ 200 pages quand même) qui donne son titre au recueil : "Si ça saigne". Si vous avez lu "L'Outsider", vous vous retrouverez vite en terrain familier, c'est en quelque sorte une suite. Je ne vais pas trop dévoiler l'histoire pour les autres. On y revoit avec grand plaisir Holly Gibney, principale enquêtrice de l'agence Finder Keepers, qui a bien changé depuis sa première apparition dans l'univers de Stephen King. Pour mémoire, c'était dans la trilogie Mr Mercedes, et elle a bien évolué depuis, dans le sens positif. Et c'est elle qui va se charger de démasquer l'auteur d'un carnage à la bombe dans un collège. le fantastique est bien présent, au sein d'une enquête palpitante. C'était un peu trop vite fini à mon goût, j'en aurai voulu encore plus !

Et enfin une nouvelle intitulée "Rat" vient clore le festival, un style encore complètement différent. Drew veut absolument écrire un roman. Jusque-là il n'a réussi à "pondre" que des nouvelles, et sa dernière tentative s'est achevée en drame quand il s'est avéré incapable de poursuivre l'écriture. Pour bénéficier de conditions optimales alors qu'une idée point dans son cerveau, il va se mettre au vert dans le chalet de son père, au fin fond d'un trou perdu. d'ailleurs le dernier tronçon de route porte le nom évocateur de "Shithouse Road"... Une fois arrivé à bon port, tout se déroule pour le mieux, du moins au début, les idées fusent, le roman avance bien. Mais on n'est pas chez le King pour rien, et vous vous doutez bien que cette belle harmonie ne va pas durer ! Déjà une grosse tempête s'annonce, qui va amener sur le seuil du chalet un visiteur en bien mauvais état. Et on va soudain se retrouver en plein drame faustien. Et vous n'en saurez pas plus, sinon que j'ai beaucoup apprécié l'ambiance de ce texte, beaucoup d'éléments sont terriblement réalistes, mais il y a cette touche inimitable qui va tout faire déraper, c'est ce que j'aime chez cet auteur.

Alors bien sûr il y a du déjà vu, pas étonnant vu l'ampleur de sa production. Mais personnellement cela ne me dérange pas, il y a toujours aussi de nouvelles idées, et à une exception près (Sleeping beauties), je ne me suis jamais ennuyée. En plus, comme ce sont des récits relativement courts, on ne retrouve pas ce côté très descriptif et mise en place de l'ambiance qui rebutent certains lecteurs, dont je ne fais pas partie, moi au contraire j'adore !
Je pense qu'il est inutile de préciser que je le recommande chaleureusement. Ou bien ?
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