— Ah. C’est dommage, parce que… Aïe. Faites attention, vous avez failli me coincer le pied dans la porte.
— Pardon. Reculez encore un peu…
— Comme ça ?
— Oui. Voilà, ne bougez plus.
— Donc, je vous disais…
La porte claqua sur lui, manquant lui arracher un bout de nez au passage. Renan resta figé sous la pluie, dans une immobilité stupéfaite et un peu amusée. Puis il finit par se résoudre à quitter les lieux.
Renan aurait dû se faire rentrer dans le crâne à coups de marteau qu’il y avait autant de chances que Paul s’intéresse à lui que de voir l’Irlande instaurer un « Mois de la sobriété »
— Non. Et appelez-moi encore une fois comme ça et vos délicieuses gaufres finiront enfoncées quelque part ou vous ne pas les digérer...
[...] Mais ce qu’il préférait par-dessus tout, ce qui faisait palpiter son cœur et secouait son imagination comme un shaker pris de folie, c’était la guerre de Sécession.
— C'est... un kilt ? Mais je croyais que tu étais Irlandais, pas Écossais. Et ceci n'a jamais fait partie de l'uniforme réglementaire de...
— Les Irlandais aussi portent des kilts ! Nous avons hérité ça du Lein-croich. Regarde le motif répété sur le tissu, c'est typique de la région où est né mon père.
Renan tourna sur lui-même, juste assez vite pour que le tissu vole et dévoile un peu plus de cuisse noueuse.
— Ce sont... des carreaux.
— Rhaaa, Paul ! Je sais que le safran n'est pas ta couleur préférée, mais tout de même, admets que ça me va bien ? Et je suis sûr qu'une question te brûle les lèvres...
— « Qu'est-ce que la brigade Irlandaise a fait pour mériter ça ? »
— Tu te demandes ce que je porte en dessous. J'ai animé assez de kermesses de la police pour savoir que c'est la première question qui passe par la tête des gens ! Si tu veux, je te donne un petit indice : « jingle bells ».