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Critique de Eve-Yeshe




Shinji Wakatsuki travaille dans un cabinet d'assurances où il fait figure d'employé modèle. Méticuleux, rigoureux, il traque sans relâche les incohérences dans les avis de décès à la recherche d'incohérences pour tenter de dépister d'éventuels profiteurs, lesquels ne sont pas dénués d'imagination.

Un jour, il reçoit un appel curieux d'une femme qui lui demande si le suicide est couvert par l'assurance-vie. Pensant qu'elle est sur le point de passer à l'acte il tente de la rassurer et lui démontrer que le suicide n'est pas la meilleure solution, n'hésitant pas à lui parler du suicide de son grand frère, dont il se sent responsable. Pensant l'avoir convaincue il raccroche, en lui laissant son nom.

Quelques jours plus tard, alors qu'il a oublié cette communication, il reçoit l'appel d'un certain Komoda qui le sollicite pour un constat à son domicile, insistant sur le fait que Wakatsuki se n en personne se déplace. Il arrive devant « la maison noire » lugubre, assailli par la puanteur lorsqu'il pénètre et constate que le fils de Komoda se balance au bout d'une corde. le premier choc passé, il trouve le comportement du père étrange, comme s'il faisait semblant d'éprouver du chagrin et celui de ma mère, déconcertant.

Wakatsuki va étudier ce dossier de fond en comble pour arriver à prouver qu'il s'agit d'un meurtre, le père ayant déjà sollicité l'assurance après s'être coupé le pouce volontairement (mais jamais prouvé). Ainsi va commencer le cauchemar pour notre ami.

Yûsuke Kishi évoque, au travers d'une analyse sans concession de l'escroquerie à l'assurance, les profiteurs, et surtout les criminels qui tentent d'avancer masqués, sur fond de Yakusa aussi, les personnalités perverses, la difficulté de mettre à jour leurs actes, leur mode de pensée… Il nous entraîne sur un faux rythme au départ, où on s'ennuierait presque, pour faire monter un suspense qui devient de plus en plus insoutenable et addictif, multipliant les fausses pistes, avec un final explosif absolument génial.

Le récit est entrecoupé par les cauchemars récurrents de Wakatsuki, au cours lesquels une araignée géante le poursuit de son agressivité, qui le laisse trempé de sueurs le matin au réveil, et qu'il tente d'analyser avec son amie Negumi, psychologue.

J'ai beaucoup aimé l'opiniâtreté de Wakatsuki, pour rechercher la vérité sur ce qui s'est réellement passé, j'ai aimé sa fragilité apparente, sa culpabilité de ne pas avoir pu sauver son frère, ses relations avec les autres protagonistes.

L'auteur ne se contente pas de proposer une intrigue « policière » (en fait les policiers se désintéressent totalement de ce qui peut arriver) mais il étaye son raisonnement avec une analyse psycho-sociologique de ces personnalités : psychopathes, enfance maltraitée…

J'ai choisi ce roman parce que j'avais beaucoup aimé « La leçon du mal » de l'auteur, et j'avais très envie de retrouver sa plume ; « La maison noire » est en fait son premier roman, et c'est déjà une réussite, tant son univers glauque est passionnant à explorer. J'attends le prochain de pied ferme.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

#YusukeKishi #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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