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Citations sur Paresse pour tous (45)

Plus personne ne lit Marie de Sormiou, plus grand monde ne se souvient de Mounet-Sully, mais la calanque, elle, est toujours aussi belle : victoire de la nature sur l’homme.
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Ne plus être un robot allant travailler, s’usant la semaine pour dépenser son fric une fois le week-end venu, en drogues de toutes sortes (numériques, chimiques, matérielles, culturelles, peu importe, ce sont autant de misérables voyages consuméristes) : on ne rattrape rien en dépensant l'argent qu’on a gagné en étant privé de sa vie. C’est déjà trop tard. On n’a qu’une vie : celle que vous êtes en train de vivre, là, aujourd hui, maintenant. Ce n’est pas un brouillon, ce n'est pas une esquisse. C’est votre vie : vous ne pouvez pas perdre votre temps pour la gagner. Il est temps de la vivre.
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- (...) Le travail est un contrôle, la société du travail est une société corsetée, empêchée de se déployer. Il faut prendre le temps de réfléchir, d'inventer, de créer. (...) Il faut une société où l'oisiveté rend tout le monde actif. Mais actif dans le bon sens du terme. En actes. Pas actifs comme une catégorie économétrique. (...) Vous connaissez sans doute ce beau poème de Guillaume Apollinaire. Intitulé "Chantre". C'est un poème que j'aime car il est le fruit d'un effort tenace. J'aime à croire qu'Apollinaire l'a écrit en une journée, a souffert pendant des heures, l'a repris sans cesse, a malaxé les mots, a joué avec eux, et contre eux aussi. Qu'il s'est autorisé à cela. À passer une journée entière. Pour écrire cela.
Il se lève.
Il va réciter.
Le poème d'Apollinaire.
- "Et l'unique cordeau des trompettes marines".
Un silence. L'étonnement, pour la plupart des auditeurs, qui ne savent pas que ce poème ne fait qu'un vers.
Souleymane reprend.
- La poésie c'est ça. Passer une journée, ou une semaine, pour écrire ce vers unique et sa perfection. Vous comprenez ? La poésie. Le temps.
Il sourit.
- Ce droit à la paresse, ce n'est pas le droit au rien. C'est, au contraire : le droit à tout. À tout !
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Écoutons Rimbaud. Dans la lettre dite du "voyant", le jeune Rimbaud (seize ans) écrit à son ancien professeur Georges Izambard (qui n'a, lui, que vingt-deux ans), le 13 mai 1871 : "Travailler maintenant, jamais, jamais. Je suis en grève. Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant."
Travailler maintenant, jamais, dit Rimbaud - mais attention au sens du mot "travail". C'est le moment de rappeler ce que tout bon élève de terminale est censé mettre dans sa dissertation de philo : "travail" vient du mot latin tripalium, désignant un objet de torture (à trois pieux, une sorte de tripode qui fait mal) - "travail" renvoie donc à la souffrance, et c'est cette obligation à se faire mal pour subvenir à ses besoins (un toit, des repas, des habits) que refuse Rimbaud. Cette forme d'esclavage de basse intensité qui ne nourrit pas l'âme, seulement l'estomac.
Mais ne pas travailler ne veut pas dire ne rien faire. Rimbaud en est le meilleur exemple, disant explicitement qu'il "travaille" à se "rendre voyant".
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Travailler maintenant, jamais, dit Rimbaud-mais attention au sens du mot "travail". C'est le moment de rappeler ce que tout bon élève est censé mettre dans sa dissertation de philo: "travail" vient du mot latin tripalium, désignant un objet de torture ( à trois pieux, une sorte de tripode qui fait mal)- "travail" renvoie donc à la souffrance, et c'est cette obligation à se faire mal pour subvenir à ses besoins (un toit, des repas, des habits) que refuse Rimbaud. Cette forme d'esclavage de basse intensité qui ne nourrit pas l'âme, seulement l'estomac. (p. 38)
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Et Emilien prendra le temps d'expliquer à ses jumeaux que le droit à la paresse ce n'est pas le devoir de ne rien foutre ni de s'en foutre.
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Je suis un scientifique et un utopiste, vous comprenez? Les deux peuvent aller de pair. C'est rare mais il se trouve que là c'est le cas.
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Pendant le confinement au printemps 2020, le taux d'enfants nés prématurément s'est effondré. Effondré! Pas diminué, effondré! Tout simplement parce que les femmes enceintes étaient chez elles tranquilles, et elles pouvaient travailler à leur rythme. Loin du stress que représente la vie professionnelle actuelle.
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On a pu arrêter notre pays pour préserver notre santé, alors pourquoi ne pas s'arrêter maintenant pour réfléchir enfin au sens de notre vie?
Le droit à la paresse au XXIe siècle, ce n'est pas ne rien faire, c'est faire les choses au bon rythme, un rythme où l'on écoute nos véritables besoins.
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Une société qui refuse le productivisme, qui refuse la destruction de la nature, qui refuse la fuite en avant. Une société où les gens peuvent respirer, dans tous les sens du terme: respirer un meilleur air, un air moins chaud, moins pollué, et respirer parce qu'ils ont du temps en dehors du travail, pour vivre.
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