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Critique de florencem


Ayant adoré La maison au milieu de la mer Céruléenne, j'espérais de nouveau avoir un coup de coeur pour le dernier roman de TJ Klune aux éditions De Saxus. J'avais tellement confiance en Sous la porte qui chuchote que je n'avais même pas lu le résumé. Un grand saut dans l'inconnu qui s'est révélé payant car, là encore, j'ai eu un coup de coeur. L'auteur réussit à aborder un sujet délicat et douloureux avec finesse et sans en rajouter. Une petite pépite des plus exquise.

Comme je le disais, Sous la porte qui chuchote aborde la mort et le deuil, deux sujets difficiles qui, s'ils ne sont pas maîtrisés, peuvent très vite aller vers un pathos lourd et indigeste. Ici, c'est avec pudeur que TJ Klune appréhende la fin de vie. Il nous offre un panel de sentiments qui montrent combien ces deux événements peuvent être vécus de différentes façons. Mort naturelle, subite liée à un meurtre, un accident, une maladie, mort lente et douloureuse, suicide... Nous voyons ce que les proches ressentent mais surtout les personnes décédées. L'acceptation de son sort n'est pas une étape facile surtout quand notre vie a été fauchée alors que l'on ne s'y attendait pas. Wallace, notre héros, par exemple est mort d'une crise cardiaque alors que rien ne présageait cela. Pour lui, c'est inacceptable. Il avait une vie à vivre. Il doit apprendre à faire le deuil de sa propre mort, accepter le fait qu'il n'est plus vivant et qu'il va devoir aller de l'avant malgré ses protestations. Et j'ai beaucoup aimé l'idée.

L'univers s'y prête bien entendu. On découvre que la mort est gérée comme une entreprise avec des « employés » qui essayent de rendre la transition la plus douce possible. Les faucheurs et les passeurs. Une vocation qui rend le roman bienveillant malgré un sujet triste et poignant. Donner la possibilité aux morts de parler, de nous dire ce qu'ils ressentent est une idée que je trouve intéressante. le fait qu'ils puissent le faire grâce à des personnes qui sont là pour les écouter donne un sentiment d'apaisement. Il y a tout au long du roman un équilibre parfait entre la colère des morts et la gentillesse de Hugo et Mei. Sous la porte qui chuchote en devient un récit doux, comme un cocon, avec beaucoup d'émotions mais sans être oppressant.

L'évolution globale de Wallace est aussi un gros point fort. En soi, ce n'est pas vraiment une surprise car on se doute des événements à suivre, mais j'ai trouvé la façon dont l'auteur amène tout cela vraiment charmante et encore une fois bienveillante. J'aime l'idée d'une deuxième chance, d'une prise de conscience alors qu'à première vue, il est déjà trop tard. Wallace n'est pas quelqu'un de méchant, du moins pas profondément. Il a juste oublié de vivre avec les autres. Il a juste besoin d'une piqûre de rappel. Et les différents personnages que l'on rencontre, en plus d'être adorables, permettent à notre héros de changer, d'être celui qu'il aurait voulu être au fond de lui. Les relations qui se créent sont aussi un autre point fort du roman. Wallace, Hugo, Mei, Appolon et Nelson tissent doucement des liens fragiles et on se demande où tout cela va nous conduire, car il est impossible de ne pas s'attacher à ce petit groupe.

La fin a été assez prévisible pour moi, ce qui n'est pas un point négatif parce que c'était aussi comme cela que je voulais que Sous la porte qui chuchote se termine. J'ai aimé les choix de l'auteur et l'exploitation de l'univers qui évolue autant que les personnages. le fait de traiter un sujet douloureux en y ajoutant une petite touche d'humour, de dérision et de bienveillance était parfait. Je n'aurais qu'une chose à ajouter : vivement le prochain roman de TJ Klune.
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