AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Alors que j'avais été emballé par le premier tome de « Mon combat », le deuxième m'a moins plu. Je n'ai pas détesté « Un homme amoureux », mais … le style de Karl Ove Knausgaard a peu changé. Toujours, ses descriptions minutieuses – trop, peut-être ? – et ses sauts dans le temps. L'histoire commence alors qu'il doit s'occuper de sa fille et concilier écriture et vie de famille. Puis, on recule de quelques années alors qu'il quitte sa Norvège. Ses débuts à Stockholm m'ont intéressé : il se cherche un travail et un appartment, il fait la fête avec les amis et il rencontre Linda, sa future épouse. On assiste à la naissance d'un grand amour. Va-et-vient entre le passé et le présent (et plusieurs entre-les-deux), à son envie d'écriture, aux conférences auxquelles il a participé, aux filles qu'il y a rencontrées, aux échanges intéressants qu'il a eus, etc. Puis, on a droit à une narration détaillée de la naissance de sa première fille. Bref, mêmes si l'auteur revient toujours à ses thèmes principaux, ses circonlocutions m'ont agacé.

Bien sur, la paternité et l'amour sont des thèmes aussi universels que la relation père-fils, quelque chose dans son développement manquait. En fait, je crois que c'est l'importance que Knausgaard apportait à tous les détails de la vie quotidienne qui dérangeait. C'est comme si l'essentiel y avait été noyé. C'est exactement cela : tout le long, je me disais qu'il manquait quelque chose à ce roman mais c'était tout le contraire : il y avait quelque chose en trop. Je me suis rappelé que certaines critiques comparaient le roman à un long inventaire ennuyeux et, si je trouve que c'est un peu exagéré, ce n'est pas non plus trop loin de la vérité. Subir une description détaillée des déambulements de Karl Ove avec le landau de sa fille dans les rues de Stockholm, pas nécessaire. Est-ce que tout le monde était supposé être intéressé par ça ? Idem pour les chicanes de couple pendant les vacances. Était-il nécessaire de parler des problèmes dépressifs de Linda ? N'eût-il pas été mieux laisser ça dans la sphère du privé ? Mais bon, je suppose que l'auteur ne voulait pas faire les choses à moitié. de toutes façons, ses détracteurs l'auraient accusé d'embellir sa vie, de n'en montrer que le positif…

Ce que j'ai beaucoup aimé, mais que peut-être certains ont détesté, c'est les soirées où Knausgaard et ses amis discutaient philosophie et poésie et littérature. Surtout littérature. Évidemment, c'est le genre de truc qui me passionne. Je ne suis pas écrivain mais je suis grandement intéressé par ce processus et par tout ce qui l'entoure. Et, dans un « petit pays » comme la Suède, il est beaucoup plus facile de frayer avec l'élite intellectuelle. Tous ces échanges dans les cafés à parler aussi bien de Tchekov, de la poétesse Inger Christensen, des films de Bergman que de l'époque des Lumières. Mais bon, c'est un type de son temps, alors les pages suivantes font référence à IKEA ou au groupe de musique The Cardigans. Ces paradoxes me font rire. Au final, je n'ai pas détesté et je lirai certainement la suite.
Commenter  J’apprécie          443



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}