AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 165 notes
De l'extra-ordinaire à partir de l'ordinaire…

C'est avec beaucoup d'attachement et de tendresse pour l'auteur norvégien Karl Ove Knausgaard que je viens de terminer le deuxième tome de son autobiographie titanesque, intitulée non sans une certaine ironie Mon Combat.
Les mille et une variations sur l'amour, sa survenue en coup de foudre pour Linda, jeune femme d'une très grande fragilité, ses débuts balbutiants et idylliques, son acmé en une explosion enchanteresse, l'arrivée des enfants fruits de cet amour, puis son délitement d'abord progressif, puis violent, font suite aux variations sur la mort, en l'occurrence la mort de son père, dans le premier tome.
Combat de l'auteur adolescent face à un père d'une autre époque puis combat du deuil à mener à la mort de celui-ci dans le premier tome. Combat de l'écriture, ici dans ce second opus, au milieu des couches, des poussettes, des crises, nombreuses, avec Linda, des amis qui l'ennuient avec lesquels il faut composer, de la voisine alcoolique qui ne supporte aucun bruit, de ce quotidien absurde que seuls l'art et la nature permettent d'illuminer, que seule l'écriture permet de transcender.

« Quand j'étais avec les autres, je me sentais lié à eux, incroyablement proche d'eux et mon empathie pour eux était profonde. Si profonde même que leur bien-être passait toujours avant le mien. Je me soumettais à eux jusqu'à l'effacement et, par un mécanisme interne que je ne contrôlais pas, je faisais passer leurs réflexions et leurs opinions, quelles qu'elles soient, avant les miennes. Mais dès que j'étais seul, les autres ne signifiaient plus rien. Non pas que je ne les appréciais pas ou les avais en horreur, au contraire, j'aimais la plupart d'entre eux et ceux que je n'aimais pas vraiment, je leur trouvais toujours une qualité qui me plaisait ou du moins que je trouvais intéressante et qui pouvait m'occuper l'esprit dans l'instant. Mais les aimer ne voulait pas dire que je m'intéressais à eux. C'étaient les contingences sociales qui me liaient, pas les gens. Entre les deux, il n'y avait rien. Soit j'étais dans l'étroitesse de l'effacement, soit dans l'ampleur de la distanciation. Or la vie quotidienne se jouait entre les deux. Peut-être était-ce pour ça que j'avais tant de difficultés à la vivre. La vie quotidienne, avec son lot de devoirs et d'habitudes, je l'endurais. Mais elle ne me réjouissait pas, je n'y voyais aucun intérêt et elle ne me rendait pas heureux. Ce n'était pas le manque d'envie de laver par terre ou de changer les couches mais quelque chose de plus profond que j'avais toujours ressenti : l'impossibilité d'y voir une quelconque valeur doublée d'une profonde aspiration à autre chose. Si bien que la vie que je menais n'était pas la mienne. J'essayais de la faire mienne, c'était mon combat, je le voulais vraiment, mais en vain, car mon envie d'autre chose vidait tout ce que je faisais de son contenu.»

L'amour est donc au centre de ce deuxième opus mais aussi son combat pour écrire, tiraillé entre son engagement familial prenant (trois enfants arrivent très vite dans ce couple à la relation compliquée dès le départ) et son besoin vital de solitude et de liberté, également son regard très caustique de Norvégien sur la Suède, mais aussi les émotions complexes induites par la paternité depuis l'émerveillement, l'adoration en passant par la fierté mais aussi l'agacement, le tout analysé à travers le prisme du quotidien le plus prosaïque (je sais à présent ce qu'aime cuisiner Karl Ove, ce qu'il aime boire, notamment ce thé noir avec une goutte de lait de très bon matin, sa première cigarette dans la petite cour lorsque le soleil se lève…) quotidien qui le dispute aux nombreuses réflexions philosophiques, métaphysiques les plus profondes, brillante construction digressive qui avait fait le sel du premier tome et que nous retrouvons ici de façon encore plus présente, je trouve, donnant une belle profondeur à ce livre.

L'articulation de la pensée sur des sujets aussi variés que l'amour, la peinture, la famille, ses difficultés avec la parentalité, les connaissances et les amis, la littérature, les différences culturelles entre son pays d'origine et la Suède, fait de de récit éminemment personnel et intime une histoire universelle dans laquelle nous nous retrouvons, confusément, en lumineuses réminiscences ou troublantes hontes. J'ai fait miennes ses odes à la nature, à la littérature, à la vie, miennes ses pensées inavouables pourtant avouées avec une franchise déconcertante. Je me disais parfois « oui j'ai déjà éprouvé cela », pensée enfouie, cachée sur laquelle l'auteur pose des mots, extériorise.
Ce livre est riche de références musicales, de peintures, de photos et de références littéraires. Il nous parle par exemple avec passion du langage de Paul Célan dans ses poésies, de la couleur dans les peintures de Georges Braques et de David Hockney, de la couleur de la neige dans celles de Claude Monet, de l'idéal chrétien dans les livres de Dostoïevski…et lui-même, en tant qu'amateur de peinture, ne cesse d'avoir le regard du peintre sur les couleurs, de nombreux tableaux ne cessent d'émerger de cette lecture notamment lorsque l'auteur décrit la nature.

« Quelques rares pommes pendaient encore aux deux pommiers en contrebas du sentier. Leur surface, ridée et couverte de taches noires, avait gardé ses couleurs rouge et vert assombries, atténuées, qui semblaient avoir grandi en elles, en même temps que les branches nues et noires qui les entouraient, les renforçaient. Quand on les voyait se détacher sur la forêt incolore, elles chatoyaient littéralement. En revanche, quand on les voyait sur fond de cabanons rouges, leurs teintes s'estompaient, se voyaient à peine ».

Knausgaard touche également d'un doigt délicat les aspects métaphysiques de l'existence. C'est moins un nihilisme qui anime l'auteur qu'une croyance absolue aux éléments naturels dont les cycles se déroulent au-delà de nous.
« Les étoiles clignotent au-dessus de nos rêves, le soleil brille, l'herbe croît et la terre, oui, la terre, elle engloutit toute vie en effaçant la moindre trace et elle recrache de la vie toute neuve en une cascade de membres et d'yeux, de feuilles et d'ongles, de paille et de queues, de peau, de fourrure, d'écorce et d'entrailles, pour les engloutir de nouveau. Et ce que nous ne comprenons jamais vraiment ou ne voulons pas comprendre, c'est que ça se passe au-delà de nous, que nous ne sommes pas partie prenante, que nous sommes seulement ce qui vit et meurt, aussi aveuglément que les vagues de l'océan ».

Le livre ne manque cependant pas d'humour, j'ai parfois explosé de rire en imaginant la tête de Karl ove lors du cours de rythmique postnatale secouer des maracas, en l'imaginant animateur contraint d'une crèche parentale une semaine durant, ou en poussant son landau dans les rues de Stockholm, rongeant son frein, comme atteint dans sa virilité.
Son regard de Norvégien sur la Suède est également savoureux. le côté réactionnaire, lisse, froid et distant de ce pays est décrit de façon réjouissante. Je n'aurais pas cru qu'il y avait tant de différences culturelles entre la Norvège et la Suède, ces deux pays scandinaves. On sent à quel point il ne trouve pas sa place dans ce pays, sorte de grain de sable bien rustre, brut de décoffrage, personnage plein de crevasses et d'aspérités dans cette société bien huilée. Et, surtout, monter des meubles Ikea le rend littéralement fou.


Ce qui est étonnant et troublant c'est d'imaginer l'auteur, de le voir comme si nous étions avec lui et qu'il nous parlait. J'avais vraiment le sentiment d'être à ses côtés, de l'écouter en prenant un verre avec lui. Sans doute que sa plume au style direct, franc, spontané, sans fioritures ni circonvolutions, sans compromis, sans idéalisme participe à cette proximité. Son visage charismatique aussi, son regard profond, assez médiatisé depuis l'obtention de plusieurs prix, notamment le prix Brage qui met à l'honneur chaque année la nouvelle littérature norvégienne, sans oublier en 2017, le tome "Aux confins du monde" sacré meilleur livre de l'année par le magazine Lire. L'auteur a également obtenu le Prix Médicis essai 2020 pour "Fin de combat". Et comme pour le premier tome, cette proximité participe au fait de ne pouvoir lâcher le livre, totalement immergée dans l'intimité de l'écrivain. Certes l'auteur ne parle que de lui, il y a indéniablement un côté narcissique que certains lecteurs ont pu trouver gênants, voire malsains, ce d'autant plus qu'il nomme précisément absolument toutes les personnes, n'embellit pas, n'enveloppe jamais son récit d'aucune fiction, mais j'ai eu le même sentiment que pour le premier tome, le fait que de cette histoire très intime il parvient à effleurer l'indicible et à faire émerger l'universel.

Je finis donc sous le charme alors que j'avais commencé ma lecture avec la crainte d'être déçue après le coup de coeur éprouvé pour le tome précédent, souvent perçu comme le meilleur de l'hexalogie. Ce livre m'a donné des clés sur ma vision d'être avec les autres, moi qui suis également assez solitaire, voire sauvage par moment, il m'a fait sourire, m'a troublée par moment tant je comprenais ce que ressentait l'auteur, m'a choquée à d'autres tant il frise la misanthropie et la mauvaise foi. Il m'a donné envie de découvrir plus en détail certains auteurs et certains peintres, il m'a invité imperceptiblement à plonger en moi-même, à reconsidérer mon quotidien, mes désirs, mes aspirations, ma propre liberté. Un livre somme, un livre monde. Un livre profondément humain.

« C'était la vie rêvée. Se lever à six heures, prendre une tartine au petit-déjeuner, une cigarette et un café sur le pas de la porte que le soleil commençait à chauffer et d'où on voyait le pré et la lisière de la forêt, aller à bicyclette à la gare avec dans mon sac à dos les sandwichs qu'Ingrid m'avait préparés, lire dans le train, monter au bureau et écrire, rentrer vers six heures en traversant la forêt comme saturée de couleurs sous le soleil, et reprendre la bicyclette à travers champs jusqu'à la petite maison où ils m'attendaient pour le dîner, et le soir peut-être faire un plongeon dans l'eau avec Linda, rester dehors à lire un peu et se coucher de bonne heure ».

Oui, voilà…Tout simplement…vibrations de connivence d'une lectrice amoureuse d'un auteur « brut de décoffrage » à la sincérité désarmante placé dans une lutte, perpétuelle, entre ce qu'il aimerait être dans l'idéal et celui qu'il est...


Commenter  J’apprécie          6926
Alors que j'avais été emballé par le premier tome de « Mon combat », le deuxième m'a moins plu. Je n'ai pas détesté « Un homme amoureux », mais … le style de Karl Ove Knausgaard a peu changé. Toujours, ses descriptions minutieuses – trop, peut-être ? – et ses sauts dans le temps. L'histoire commence alors qu'il doit s'occuper de sa fille et concilier écriture et vie de famille. Puis, on recule de quelques années alors qu'il quitte sa Norvège. Ses débuts à Stockholm m'ont intéressé : il se cherche un travail et un appartment, il fait la fête avec les amis et il rencontre Linda, sa future épouse. On assiste à la naissance d'un grand amour. Va-et-vient entre le passé et le présent (et plusieurs entre-les-deux), à son envie d'écriture, aux conférences auxquelles il a participé, aux filles qu'il y a rencontrées, aux échanges intéressants qu'il a eus, etc. Puis, on a droit à une narration détaillée de la naissance de sa première fille. Bref, mêmes si l'auteur revient toujours à ses thèmes principaux, ses circonlocutions m'ont agacé.

Bien sur, la paternité et l'amour sont des thèmes aussi universels que la relation père-fils, quelque chose dans son développement manquait. En fait, je crois que c'est l'importance que Knausgaard apportait à tous les détails de la vie quotidienne qui dérangeait. C'est comme si l'essentiel y avait été noyé. C'est exactement cela : tout le long, je me disais qu'il manquait quelque chose à ce roman mais c'était tout le contraire : il y avait quelque chose en trop. Je me suis rappelé que certaines critiques comparaient le roman à un long inventaire ennuyeux et, si je trouve que c'est un peu exagéré, ce n'est pas non plus trop loin de la vérité. Subir une description détaillée des déambulements de Karl Ove avec le landau de sa fille dans les rues de Stockholm, pas nécessaire. Est-ce que tout le monde était supposé être intéressé par ça ? Idem pour les chicanes de couple pendant les vacances. Était-il nécessaire de parler des problèmes dépressifs de Linda ? N'eût-il pas été mieux laisser ça dans la sphère du privé ? Mais bon, je suppose que l'auteur ne voulait pas faire les choses à moitié. de toutes façons, ses détracteurs l'auraient accusé d'embellir sa vie, de n'en montrer que le positif…

Ce que j'ai beaucoup aimé, mais que peut-être certains ont détesté, c'est les soirées où Knausgaard et ses amis discutaient philosophie et poésie et littérature. Surtout littérature. Évidemment, c'est le genre de truc qui me passionne. Je ne suis pas écrivain mais je suis grandement intéressé par ce processus et par tout ce qui l'entoure. Et, dans un « petit pays » comme la Suède, il est beaucoup plus facile de frayer avec l'élite intellectuelle. Tous ces échanges dans les cafés à parler aussi bien de Tchekov, de la poétesse Inger Christensen, des films de Bergman que de l'époque des Lumières. Mais bon, c'est un type de son temps, alors les pages suivantes font référence à IKEA ou au groupe de musique The Cardigans. Ces paradoxes me font rire. Au final, je n'ai pas détesté et je lirai certainement la suite.
Commenter  J’apprécie          443
Je me demande bien pourquoi ce texte exerce une telle fascination sur moi !
Le moins que je puisse dire c'est que l'auteur a du talent pour raconter sa vie aussi banale que monotone.
Karl Ove Knausgaart tombe amoureux, se marie, fait des enfants, les élève tout en essayant de terminer et de faire publier son premier roman.
Homme au foyer, il nous décrit ses journée avec minutie, aucun détail ne nous est épargné, ni les goûters d'enfant, ni les dîners entre amis pas même les relations avec le voisinage ou sa belle-famille.

Il ne se passe rien d'original. Sous la plume de n'importe quel autre écrivain, j'aurais depuis longtemps jeté le livre à travers les murs.
Mais l'écriture de KOK où plutôt celle du traducteur m'enveloppe d'une sorte de calme et de sérénité.
Impossible cependant de lire ce livre d'une traite, je le prends en lis une cinquantaine de pages, l'abandonne quelques jours pour mieux y revenir, comme aimantée par cette drôle d'histoire.
Commenter  J’apprécie          373
Une claque .
Il m'arrive rarement de terminer un livre ou de voir un film , en me disant que je suis différent apres cette expérience , c'est le cas içi.
Je ne suis point trop adepte des autobiographies en general , ce sont souvent des produits mercantiles a l'intérêt littéraire proche du néant , tel le livre sur Ibrahimovich ou celui de Patrick Sebastien .
J'ai abordé celui ci suite à une émission sur France Culture , où il etait questiôn du traitement de la vie privée dans la litterature .
Car oui , içi le lecteur est en présence d'une oeuvre clairement ancrée dans la litterature .
Tout d'abord , je voudrais dire un mot sur le principe de cette oeuvre .
En effet , l'auteur propose içi de le suivre dans sa vie de tout les jours , d'être le témoin privilégié des évolutions de sa vie , de celle de sa famille , au quotidien ...
Vous me direz , quel manque de pudeur , et je vous réponds qu'il faut le lire avant de dire cela .
Knausgaard détruit tout les préjugés hâtifs , car au fond , c'est notre vie qu'il expose , la vie lambda qu'il décris avec une abscence de pathos plus qu appréciable .
On peut se demander si sa démarche n'est pas au fond une prise de conscience de la complexité de l'existence quotidienne , qu'il interroge avec un souci de réalisme constant .
On trouve içi beaucoup de philosophie , qu'il tire de ces expériences , de ces rapports avec ceux qui constituent son univers , ainsi on peut retirer de ces expériences un enseignement personnel conséquent .
Ce livre , cette oeuvre , est unique , pour ma part je n'ai jamais lu de textes de ce type , même si Herzog de Bellow s'en rapproche quelque peu , etant quand même traite de maniere romanesque .
L'expérience qui est celle du lecteur devant cet opus est riche d'enseignements , on y apprends entre autre qu'il ne faut pas forcément une intrigue avec des morts violentes , du sang , des psychopathes , pour parvenir à un texte tout simplement captivant , addictif...
Le style est d'une beauté à tomber par terre ...
J'aime les textes riches sur le plan lexical , qui questionnent le lecteur , qui demandent parfois au lecteur de reprendre à deux reprises la lecture d'une page , afin de ne point laisser une idée cachée ...
Et la , la , c'est le bonheur ...
Depuis Arden je n'avais pas eu un texte aussi profond , riche , intelligent , c'est une jubilation , une extase cérébrale ...
On finis exsangue , comble de satisfaction cérébrale ...
Il y a des livres à ne pas manquer dans une vie , celui ci occupe une place essentielle dans mon cheminement intellectuel , et je le conseil absolument !!!
Commenter  J’apprécie          315
Je vous laisse deviner quel mot m'a échappé des lèvres lorsque, en tournant la première page d'Un homme amoureux, je me suis aperçue qu'il s'agissait d'un tome 2 … Mais heureusement, il se lit très bien sans le tome 1.
Alors que le premier volet était donc consacré à la mort du père de Karl Ove et à son deuil, le deuxième tome, lui, s'attache à ses amours, sa vie de famille et son travail d'écrivain.

Le récit offre le regard d'un homme qui se sent prisonnier d'un quotidien qui l'étouffe, d'un homme tiraillé entre son souci de bien faire, de respecter les exigences sociales bien qu'il ait le conformisme en horreur et son envie d'écrire. L'écriture est, pour lui, au même titre que boire, manger et respirer, un besoin vital, un besoin que les obligations de la vie quotidienne viennent contrecarrer. Une vie quotidienne subie plus que vécue d'où ne ressortent que l'ennui, la frustration et l'insatisfaction :

« La vie quotidienne, avec son lot de devoirs et d'habitudes, je l'endurais. Mais elle ne me réjouissais pas, je n'y voyais aucun intérêt et elle ne me rendait pas heureux. Ce n'était pas le manque d'envie de laver par terre ou de changer les couches mais quelque chose de plus profond que j'avais toujours ressenti : l'impossibilité d'y voir une quelconque valeur doublée d'une profonde aspiration à autre chose. Si bien que la vie que je menais n'était pas la mienne. J'essayais de la faire mienne, c'était mon combat, je le voulais vraiment, mais en vain, car mon envie d'autre chose vidait tout ce que je faisais de son contenu. »

De longs passages sont consacrés à son introspection, à la recherche des raisons qui pourraient expliquer son incapacité à trouver l'épanouissement . Il explore plusieurs pistes : nostalgie d'un temps révolu, responsabilité d'une époque dont les valeurs se perdent. C'est l'occasion de quelques mots loin des propos consensuels qu'on entend partout sur le sentiment d'émasculation des hommes dans une société de plus en plus féminisée :

« Je n'ai pas été assez prévoyant et j'ai dû suivre les règles du jeu en vigueur. Et dans le milieu socio-culturel auquel nous appartenions, ça signifiait qu'on assumait tous les deux le même rôle, celui autrefois attribué aux femmes. J'étais lié à lui comme Ulysse à son mât : je pouvais certes m'en délivrer mais pas sans perdre tout ce que j'avais. Et je déambulais, moderne et féminisé, dans les rues de Stockholm, alors qu'en moi bouillait l'homme du dix-neuvième siècle. »

Auteur emblématique du nihilisme, ce n'est pas pour rien si, au cours du récit, on retrouve Karl Ove en pleine lecture de Dostoïevski ou si le nom de l'auteur revient à plusieurs reprises.
Dans une existence qui lui semble vide de sens et dans laquelle toute relation sociale semble forcée et artificielle, Karl Ove voit le conformisme comme seul moyen de faire vivre ensemble des personnes qui n'y aspirent pas par nature.

« Et pourquoi crois-tu que la normalité soit si enviable, si ce n'est pour cette raison ? C'est le seul terrain sur lequel on est sûr de pouvoir se rencontrer. Mais même là, on ne se rencontre pas forcément. »

De là, sa tendance à se plier aux normes sociales tout en les rejetant et les critiquant et tout en cherchant désespérément un bonheur qu'il croit interdit ou impossible à atteindre. Karl Ove est un homme à fleur de peau en manque d'estime de soi et qui cherche à se rassurer au point qu'il en devient contradictoire entre ce qu'il pense et ce qu'il fait. Il est par exemple très soucieux de l'image qu'il renvoie dans les médias tout en essayant de s'en distancier et de ne pas y accorder d'importance. Ses relations avec les journalistes et sa façon de gérer ses obligations d'écrivain sont révélatrices de cet état.

Karl Ove va très loin dans l'introspection et la réflexion. Son souci de la justesse et de la précision s'exprime jusque dans les moindres détails, le moindre geste même le plus banal comme se servir un café, le moindre regard, la moindre pensée sont retranscrits. Certains pourront trouver le tout lourd et ennuyeux. Moi j'ai trouvé ça incroyable. Etre complètement immergée dans la vie de Karl Ove, l'accompagner de si près. Bien que je n'ai pas toujours été d'accord avec certaines de ses idées que j'ai jugées trop rétrogrades, je me suis sentie très proche de cet homme touchant dans son honnêteté. Pour un homme qui semble avoir autant de mal à se confier, il aura trouver dans l'écriture de ce cycle un moyen de se livrer complètement, à nu, au regard des autres. C'est troublant au point qu'une fois le livre achevé, on a l'impression de se séparer d'un ami de longue date.

Certains événements de la vie de Karl Ove l'ont beaucoup marqué, il en ressort des scènes « coup de poing » exprimant de manière poignante la souffrance lorsque Linda le rejette la première fois, ou encore l'impuissance lorsqu'elle accouche ( passage magnifique) où l'on ressent bien le besoin de l'auteur de créer un effet libérateur et cathartique. Sa façon de parler de sa relation avec Linda, le passage d'un état passionnel destructeur au mépris le plus profond est brillamment décrit.

Le style est celui d'un écrivain qui ne cherche pas à faire beau. Il ne veut rien d'artificiel. Karl Ove écrit sans fioriture, pour lui la littérature se sublime dans la liberté de ton, dans l'écriture spontanée et s'inscrit surtout dans la réalité. Karl Ove ne veut rien inventer :

« Je ne pouvais pas écrire de cette façon, ce n'était pas possible, à chaque phrase je me disais : tu ne fais qu'inventer. Ça n'a aucune valeur. Ce qui est inventé n'a aucune valeur[…] La seule forme qui eût encore de la valeur à mes yeux, qui eût du sens, c'était les journaux personnels et les essais, autrement dit ce qui dans la littérature ne produisait pas des histoires, ne racontait rien et se contentait d'être une voix, la voix de la personnalité propre, une vie, un visage, un regard que l'on peut croiser. Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art sinon le regard d'un autre être humain ? […]
Arrivé là, j'étais au pied du mur. Si la fiction était sans valeur alors le monde l'était aussi car c'était au travers de la fiction qu'on le voyait aujourd'hui. »

Ce qui ne l'empêche pas de construire son récit de manière cyclique baladant son lecteur dans son passé et ses souvenirs. Mais le texte est fait d'un seul bloc, sans chapitres, dans un seul souffle. Ce texte, c'est la vie dans toute sa complexité, des sentiments qu'on ne contrôle et ne s'explique pas, des événements subis, des réflexions, interrogations existentielles.

J'aurais encore tant à dire tellement ce livre est dense, profond, intense. Je ne crois pas exagéré en affirmant qu'il doit être un des plus beaux écrits qui existent sur notre époque. Je lirai assurément le tome 1 et les autres qui, j'espère, ne tarderont pas trop à être publiés.

Un très grand merci à Dana et aux éditions Denoël pour cette merveilleuse découverte.

Lien : http://cherrylivres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          276
Un journaliste se tourne vers Karl Ove Knausgaard et lui demande « Et vous, qui êtes-vous ? Je ne sais rien de vous.» L'écrivain hausse les épaules, reste silencieux puis répond : « Je ne sais pas. Je suis quelqu'un d'ordinaire, c'est tout. » Quelqu'un d'ordinaire, oui, mais qui vient de se lancer dans une entreprise autobiographique de plus de six mille pages.

De l'anodin, du quotidien, du superflu, voici ce que contient le récit d'une vie ordinaire. le caprice d'un enfant, une liste de courses, les fâcheries d'un conjoint, un conflit de voisinage, des instants d'une existence qui pourrait être la vôtre. Et pourtant, ça marche. Si je suis parfois agacé par un Emmanuel Carrère qui ramène tout à lui, le récit de Knausgaard lui m'intéresse et m'interpelle. Il atteint son objectif, la voie à suivre qui s'est révélée à lui après une représentation de théâtre : « C'était vers l'essentiel, le coeur même de l'existence humaine que j'allais tendre.»

Du vrai, du brut, un récit simple sans effet de style ni artifice, tout en spontanéité. Knausgaard se dévoile avec sincérité dans une démarche semblable à celle de Montaigne qui aurait souhaité se peindre nu et entier dans ses Essais et qui déclare en préambule de son chef d'oeuvre : « Je veux qu'on m'y voye en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans estude et artifice : car c'est moy que je peins. » Knausgaard avoue être le spécialiste de l'à-peu-près, mal connaître les grandes théories philosophiques. Un journaliste admire sa bibliothèque, il lui déclare que de nombreux livres n'ont jamais été ouverts. Il admet sa lâcheté face à la violence, son conformisme, sa peur des conflits. Pour le railler, son meilleur ami lui dit qu'il a fait carrière en racontant à quel point il est nul. A trop en dire, il peut se montrer indélicat comme lorsqu'il raconte comment il a découvert l'alcoolisme de sa belle-mère. Mais cette mise à nu est pertinente car elle permet au lecteur de s'identifier, de voir en Knausgaard un autre « moi-même ».

« Un homme amoureux » c'est celui qui connaît les instants de bonheur d'une passion naissante ou de l'arrivée d'un enfant et leurs contreparties : l'étouffement d'une relation trop entière et le poids des tâches domestiques. C'est cet homme qui veut être un bon père mais qui se reproche son impatience et ses colères contre ses enfants et qui rêve de solitude pour lire et écrire.

Kar Ove Knausgaard est rongé par le doute et parle de sa difficulté d'être au monde, il a le sentiment de vivre une vie qui n'est pas la sienne. le néant et la mort l'angoissent. Knausgaard touche à l'universalité en combinant les bribes de vie et des questions existentielles Pourquoi un bonheur si fugace alors que nous sommes entourés par la beauté du monde et des arts ? Comment s'épanouir pleinement dans une existence plombée par le vide des obligations quotidiennes ? "Mon combat" est une oeuvre littéraire imparfaite mais qui parvient à aller au coeur même de l'existence humaine.
Commenter  J’apprécie          230
« Avant, j'étais toujours dans l'introspection et considérais les gens de ce point de vue, comme du fond du jardin. Linda m'a sorti de là et poussé jusqu'au bord de moi-même, là où tout est proche et paraît plus intense. »


Autobiographique et précédé d'un premier volume sur la mort du père de l'auteur, ce livre explore sa vie de couple et d'homme amoureux. Analysant son quotidien intime avec franchise et pudeur, il met finalement en lumière son universalité : Tout lecteur peut ainsi partager ses sentiments et réflexions.


Si au départ, le titre du livre ne semble pas une évidence, c'est au fil des pages qu'il s'impose, à mesure que l'on ressent, malgré les affres du quotidien, l'immense attachement de l'auteur pour sa femme Linda et leur famille. Il faut dire que leur couple n'a pas été de soi, les débuts ont été rudes et la cohabitation entre ces deux artistes à fleur de peau fut difficile : Tout a commencé quand l'auteur est tombé amoureux transi de cette artiste qu'il connaissait à peine, et se mutila le visage de désespoir à son premier refus ; Puis il s'est reconstruit et c'est elle qui sembla plus fragile à mesure qu'elle s'attachait à lui. Une fois en couple, la santé fragile de Linda, ses sautes d'humeurs et sa peur de le perdre étouffent l'auteur. Puis vient l'accouchement, passage magnifique du livre. La découverte merveilleuse de la paternité mais, bientôt, le désenchantement d'être un père au foyer qui ne peut jamais travailler tranquillement, doit s'occuper du ménage et des enfants, affronter le regard de la société qui découvre les pères au foyer et idéalise la vie d'un auteur. Nous profiterons également de doux moments entre amis, de beaux échanges d'idées avec d'autres artistes, etc… Et c'est avec une infinie tendresse, que j'ai sentie grandir au fil de son exploration, et avec la volonté de comprendre et de bien faire que l'auteur nous raconte, analyse ; se livre à nous.


« J'étais tiraillé entre deux sentiments. L'un disait il faut que tu la quittes, elle exige trop de toi, tu vas perdre toute liberté, elle va occuper tout ton temps et qu'en sera-t-il alors de ce qui t'est essentiel : être indépendant et écrire ? L'autre disait tu l'aimes, elle t'apporte ce que personne d'autre ne peut te donner et elle sait qui tu es. Exactement qui tu es. Les deux étaient aussi vrais mais ils n'avaient aucune commune mesure et s'excluaient l'un l'autre. Ce jour-là, c'était l'envie de partir qui prévalait. »


Il parvient à raconter une histoire, celle d'un homme amoureux, tout en nous faisant réfléchir avec lui sur ce que cette histoire d'amour, à travers ce qu'elle a d'universel, signifie d'un point de vue des moeurs, des courants de pensées, etc… Chaque anecdote, dans laquelle on peut se retrouver ou pas, nous amène en tous cas à penser avec l'auteur. On y trouve beaucoup de passages pertinents sur la vie et la nature humaine, qui donnent parfois à ce roman des airs d'essai biographique et philosophique. L'auteur répète d'ailleurs que, pour lui, la littérature du réel a plus de sens que la littérature inventée.


J'ai trouvé cette lecture enrichissante mais aussi agréable à lire : J'ai aimé assister à la tendresse grandissante avec laquelle l'auteur regarde sa vie et ses protagonistes, au fur et à mesure que l'analyse et la compréhension apaisent ses frustrations. Pourtant, il ne nous épargne pas les crises en tous genres (de couple, de confiance en lui, de désespoir, et même de doutes quand son choix de vie de famille empiète sur son travail d'écriture, etc…) Karl Ove est, comme nous tous, sujet à des sentiments contradictoires qu'il doit apprivoiser. Amoureux, mais parfois insatisfait, écrire lui montre le chemin parcouru, l'aide à y voir plus clair, à comprendre et maîtriser les sensations qu'il éprouve. Il partage, expose et débat (avec lui-même et avec nous). Ses morceaux de vie et de pensées forment un tout qui prend sens sous nos yeux, comme les pièces d'un puzzle de l'humain que l'auteur nous aiderait à assembler.


Ce livre ne fera pas l'unanimité puisque l'auteur y évoque sa vie sur 800 pages et qu'il le fait sans l'embellir, sans l'adoucir ni idéaliser son statut d'auteur, bref : sans compromis. Mais j'ai aimé son regard sur sa propre vie : ni prétentieux ni pessimiste, il décortique objectivement et tendrement ses actes et pensées en déroulant ses morceaux de vie sous ses yeux. Chaque anecdote intime et personnelle devient une épiphanie universelle : Une très belle quête du sens de nos vies. Après le deuil, puis l'amour, quel aspect de nos vies va nous offrir d'explorer Monsieur KNAUSGAARD … ?


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
Commenter  J’apprécie          1514
Karl Ove Knausgaard, né en 1968 à Oslo, est un romancier norvégien connu pour son cycle de six romans autobiographiques intitulé Mon combat. Après des études d'art et de littérature à l'université de Bergen il publie un premier roman en 1998 et reçoit pour son livre le prix de la Critique. Karl Ove Knausgaard vit en Suède avec sa femme, elle aussi écrivain, et leurs quatre enfants. Un Homme amoureux, second volume du cycle et paru en 2009, vient d'être réédité en poche.
Sidéré, je n'ai pas d'autre mot pour exprimer mon sentiment au sortir de la lecture de ce texte. Sidéré à double titre, d'abord parce qu'un bouquin de plus de sept cents pages me fait toujours très peur à priori (je ne mentirai pas, j'ai tiré la langue sur quelques passages) et que son sujet n'avait rien d'emballant pour moi, deuxièmement parce que si le premier volet, La Mort d'un père, m'avait conquis, j'y voyais un hasard heureux. Or, cette fois encore, c'est très bon.
Comme son titre l'indique, l'écrivain va connaitre l'amour. Après un premier mariage qui aura duré six ans, il va quitter la Norvège et s'expatrier en Suède, à Stockholm où il rencontrera Linda, nouvelle épouse qui lui donnera trois enfants. Voilà le sujet du roman avec en fil rouge l'écriture de son roman qui le possède comme un démon. Journal intime, roman ou récit autobiographique, le texte est très dense, sans chapitres, tout d'une traite, si ce ne sont des sauts de lignes permettant des pauses. Si j'étais à votre place, à me lire, j'abandonnerais certain que ce bouquin n'est pas pour moi. Et pourtant !
Le livre peut sembler anodin (il suffit de comparer les titres des deux volumes, le premier émeut d'emblée, le second fait ricaner), en fait il fait réfléchir sur nos vies au quotidien. Ca ne parle de rien en particulier donc ça parle de tout ce qui est essentiel, la vie, la mort, la philosophie, les arts (« Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art sinon le regard d'un autre être humain »), la littérature… J'ai beaucoup souligné de réflexions passionnantes. Et non, je n'ai pas crissé des dents quand il évoque le changement des couches de sa gamine ou les caprices du bébé dans les lieux publics car Knausgaard sait parler de manière adulte et non nunuche de son quotidien de père. de même qu'il n'a aucun scrupule à se montrer sous un jour pas toujours/souvent à son avantage que ce soit en actes ou en paroles.
Il est rare de tomber sur des écrivains à l'écriture aussi forte, en voilà un, ne le ratez pas. Ses bouquins sont plus puissants que le lecteur, le maintenant sous leur coupe grâce à un pouvoir attractif mystérieux et qui a mis à mal toutes les idées (reçues) que je me faisais d'un bon livre. Il y a ici, une vérité universelle - « C'était vers l'essentiel, le coeur même de l'existence humaine que j'allais tendre [en tant qu'écrivain] » - qui nous rappelle que la littérature peut-être autre chose que de la fiction plus ou moins bien maîtrisée ou du roman nombriliste qui se la pète.
Commenter  J’apprécie          141
Un collègue m'avait parlé de Karl Ove Knausgaard, en me disant que c'était un type imbuvable. Alors je n'ai vu/lu aucune interview de lui, je ne connais que les 2 premiers tomes de son autobiographie. Et à moi il me paraît être un type normal. Ses émotions, ses pensées, décomplexent. Sa vie de couple est loin d'être idyllique, il aime ses enfants mais ils les supportent difficilement parfois, il a un regard très critique sur ses amis, il se perd dans les détails, les relations aux parents sont particulières.
C'est du quotidien, du très quotidien. Et pourtant Knausgaard m'accroche. J'entrecoupe ma lecture d'autres, plus rapides, mais j'y reviens avec plaisir, comme on retrouve une connaissance.
Commenter  J’apprécie          120
Dès que j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman j'ai souhaité le lire. Après sa lecture, je suis mitigée...


Un homme amoureux est un livre où Karl Ove, jeune écrivain, vivant en couple et père de trois enfants nous raconte sa vie quotidienne. Il est père au foyer et s'occupe seul la majorité du temps des enfants pendant que Linda, sa compagne termine ses études. Un rôle qui l'ennuie profondément, certaines anecdotes sont assez drôles à lire je dois dire.

Sa plus grande envie est d'écrire, d'avoir du temps à consacrer à son métier et sa passion et surtout de se retrouver un peu seul de temps à autre. L'écriture et tout ce qui en est proche (lecture, conférence...) est récurrent dans ce récit. Étrangement, alors que je pensais justement que cet élément allait beaucoup me plaire, ce ne fut pas le cas. Par moments, je me suis ennuyée franchement car l'auteur parle d'auteurs ou de textes qui me sont inconnus et développe assez longuement sa pensée dessus...

L'élément qui m'a le plus plu dans ce livre est le regard qu'il porte sur la vie de couple et de famille. Les passages avec sa compagne m'ont beaucoup intéressés car il met très bien en évidence, je trouve, le sentiment amoureux: tomber amoureux, la phase de fusion avec l'autre, les premières disputes ou divergences et le besoin ensuite de solitude, de se décoller de l'autre. Sa compagne m'a d'ailleurs un peu énervé par moments avec ces crises de colère et d'hystérie même si l'auteur n'est pas tout blanc dans l'histoire.

C'est d'ailleurs un point qu'il réussit très bien à mettre en exergue dans son livre: la complexité des rapports avec les autres. L'auteur est quelqu'un qui ne se sent pas bien en société, soit parce qu'il ne sait pas quoi dire ou quand il tente une conversation ça échoue, soit parce qu'il s'en fiche totalement! Je ne sais pas si il est tout à fait honnête quand il se raconte mais je trouve qu'il donne l'image d'un homme compliqué, pas lisse.

Autre point intéressant: j'ai appris de nombreuses choses sur la Suède et la Norvège. L'auteur, qui est norvégien, nous parle des difficultés qu'il a eu lors de son installation en Suède. Je ne pensais pas qu'il y avait un tel fossé entre ces deux pays voisins. Tout ces petits détails qui nous sont donnés à voir m'ont permis d'en savoir encore plus ces pays nordiques.

Malgré ces éléments positifs, je ressors de cette lecture mitigée car autant j'ai su apprécier certains passages et le style d'écriture autant d'autres moments du livre m'ont ennuyé de façon conséquente...
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (416) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5274 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}