A mes éclats de voix scandalisés, Lison redresse la crête et me toise, hautaine, au fond de mon trou.
-C'est-y à nous que tu parles, le fossoyeur? Allons, cesse donc de t'égosiller! A force de râler de plaisir dans mon cou, tu m'as rendue sourde. Essaye plutôt de parler à mon cul, peut-être qu'il t'entendra.
Et se penchant en avant, elle m'offre à la vue son croupion, aussi gras que sa farce.
Creuser des trous pour y ensevelir des morts, il y a plus séduisant comme perspective. Ai-je le droit d' hésiter ? Pourtant, c'est ce que je suis en train de faire, j'hésite?. Ambroise Clercy, fossoyeur...Je souris en mon for intérieur. Ne voulais-je pas disparaître ? Voilà qu'aujourd'hui, on me propose de creuser des trous. Au fond de mes fosses, je serai insoupçonnable. A ce propos, une question me traverse l'esprit : si le fossoyeur est mort qui a pu l'enterrer ?
Dans cet esprit fanatique , tout chancelle et s'inverse. La souffrance devient plaisir,la punition rémission, du délire, du bon sens .