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Citations sur Le propriétaire absent (7)

Anticipant à la fois une "opération gouvernementale d'achat de riz" et une mauvaise récolte, les prix s'étaient "envolés". Mais des bienfaits qui en découlaient, rien justement ne découlait jusqu'aux paysans eux-mêmes. A l'heure actuelle, qui donc avait la main sur les stocks de riz ? Sûrement pas les paysans. Ils avaient vendu les tout derniers grains en novembre ou décembre, quand le riz est le moins cher. Chaque fermier était conscient que de cette "opération d'achat", il ne verrait même pas la queue.
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"Il faut les récompenser - flatter leur sensibilité, les faire travailler par plaisir, sinon, ça risque de devenir n'importe quoi, avait suggéré Yoshida.
- On va dépenser un peu, leur sortir de beaux diplômes dorés, leur préparer des cérémonies ennuyeuses, très solennelles, tu verras que tous ces culs-terreux de paysans feront très vite profil bas".
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Pour ce qui est de l'arrestation de Mûto, l'inspecteur en second a affirmé sans détour : "Comme vous le dites très bien vous-mêmes, la police est au service des capitalistes. Vous feriez mieux d'en prendre votre parti."
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Pour être attribuées, les « aides au défrichement » d’environ trois cents yens étaient bien attribuées. Mais une fois déduits les frais d’installation pour toute une famille, il n’en restait plus que pour une année. En fin de compte, il fallait contracter un « prêt à taux réduit », et se débrouiller tant bien que mal. Quand, après cinq, voire six années de travail, ils avaient réussi à en faire un champ ou une rizière, les paysans se trouvaient pieds et poings liés, des dettes jusqu’au cou.
Quant aux propriétaires qui avaient concédé ces milliers d’hectares, alors qu’ils attiraient les fermiers par la promesse de leur donner gratuitement la moitié de ces terres le jour même où le défrichement en serait achevé, ils rompaient d’un coup cette promesse, ou ne la tenaient simplement pas.
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La terre dont, selon le secrétaire d'état, "une fois défrichés 60%, toute la superficie vous est attribuée", se situait à quatre vingt ou cent vingt kilomètre de la gare. Quelque céréale qu'on y fasse pousser, une fois acquittés les frais de transport, elle ne rapportait plus assez au prix du marché. De plus quand venait l'hiver dans ce coin retiré de Hokkaidô, vous vous retrouviez plus démuni que Robinson. Sans pouvoir trouver de quoi se nourrir, ni mettre en réserve la part d'un hiver, des familles entières étaient retrouvées au printemps, mortes de faim, ensevelies sous la neige. Les meilleurs terres d'Ishikari, Kamikawa et Sorachi, le secrétariat d'Etat les vendait par hectares à des familles nobles ou fortunées, pour presque rien, au titre du "financement du défrichement". Aux nouveaux arrivants et paysans immigrés, on réservait les terres du côté de Kushino ou Nemuro, aux tourbières nombreuses et dont, les eût-on données, personne n'aurait voulu.
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- Paraît que ta grande sœur elle va à Sapporo, Yû ?
Quittant la protection de l’auvent pour la pluie de la route, l’un d’eux s’était désapé jusqu’au ventre pour se soulager.
« Qui qu’a dit ça ?
- Tout le monde. Qu’elle va faire la cocotte !
- Quoi, la cocotte !
- La cocotte ? Ah ouais ? » Tous s’esclaffèrent.
« Au crépuscule, le jour tombe... » Au loin se faisaient entendre les voix de trois ou quatre petites filles chantant à tue-tête.
Ouiiiiiiiiiin ! Yûzô éclata soudain en sanglots.
« Allez, arrête de pleurer, espèce de congre. »
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« Si, dans les départements de Naichi, il est très difficile de recevoir de nouvelles terres, non seulement en propriété, mais également en fermage, vous installer à Hokkaidô vous permet d’obtenir une parcelle déterminée. Quand, dans un délai de cinq ans, vous en avez défriché au moins 60 %, ce terrain vous est attribué gratuitement, de sorte que vous devenez immédiatement propriétaire de cinq à dix hectares de terre. Pour ceux qui sont en fonds, il est également possible d’acquérir en concession des terres non défrichées à raison de vingt hectares pour à peine huit cents yens. C’est pourquoi qui sait être travailleur n(a en général aucune difficulté pour vivre après son arrivée… » (Guide de l’immigrant à Hokkaidô, secrétariat d’État à Hokkaidô, bureau du défrichement et de la colonisation)
« …après quelques années et l’achèvement des travaux de défrichement, céréales et légumes poussent en abondance, la vie se fait moins dure, votre cabane de paille est remplacée par une maison digne de ce nom, les arbres fruitiers du jardin commencent à porter leurs fruits, votre joie ne saurait être plus grande. Cette terre est transmise à vos enfants, puis à vos petits-enfants, qui peuvent se dire fièrement : ce sont mes aïeux qui les premiers ont cultivé ce champ, ce sont mes aïeux qui ont planté cet arbre, et nous avons le devoir de perpétuer leur effort. » (Directions pour le défrichement et la culture des terres, secrétariat d’État à Hokkaidô, bureau du défrichement et de la colonisation)
(…)
Cela faisait près de trente ans que le village de S. avait été défriché. Et alors, les paysans de S. étaient-ils donc tous « propriétaires » de cinq à dix hectares de terre ? Et leurs cabanes de paille avaient-elles été remplacées par des maisons dignes de ce nom ?
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