Un thriller qui résonne comme un plaidoyer pour les droits des enfants.
La Petite fille au bout du chemin se nomme Rynn Jacobs. Elle a treize ans et vit seule dans une grande maison depuis la mort mystérieuse de son père qu'elle dissimule aux yeux des rares habitants de cette localité rurale de Long Island. Citoyenne britannique, intelligente et pragmatique, Rynn tente de donner le change. Mrs Hallet, la propriétaire de la villa, louée pour une durée de trois années, est une mégère intrusive et autoritaire qui estime être la figure tutélaire de la petite communauté, ses ancêtres étant présents en ces lieux depuis trois siècles. Elle ne cesse de se rendre chez Rynn, laissant libre cours à ses préjugés vis à vis du policier de la ville, un italo-américain, et à l'égard de la jeune fille juive: « Et vous êtres intelligent. Comme la plupart des gens de votre race. »
Rynn est également harcelée par le fils de Mrs Hallet, Franck, dont les remarques et les gestes éveillent rapidement en elle un sentiment d'inquiétude d'une autre teneur. L'homme est un prédateur sexuel attiré par les adolescentes mais protégé de la justice par sa famille.
La Petite fille au bout du chemin est un roman particulièrement touchant. Ce thriller oppressant dont on ne pressent pas le dénouement est une description distanciée du cheminement psychologique d'une enfant en danger, isolée, tentant de survivre par tous les moyens. Qu'importent les conventions sociales, la morale, la loi.
Laird Koenig dont l'oeuvre est centrée sur l'enfance -
Attention, les enfants regardent,
le Disciple,
Labyrinth Hotel…- ne juge pas, il donne à voir la violence juvénile, réponse désespérée à celle des adultes.
Adapté en 1976 par le réalisateur Nicolas Gessner, le film a offert à la jeune Jodie Foster l'un de ses premiers grands rôles (la même année que celui d'Iris Steensma dans Taxi Driver).