AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 269 notes
5
38 avis
4
21 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On pourrait penser que voilà un témoignage de plus sur les camps, est-il nécessaire? La réponse est indicutablement oui, assurément, car les paroles et les mots de tous les déportés doivent résonner au-delà de l'histoire, de leur histoire personnelle, afin que ceux qui pourraient se laisser aller vers la méconnaissance ou l'oubli soient une nouvelle fois éclairés par un sourire, celui de Ginette.

Elle a choisi d'intituler son livre "Une vie heureuse" et ce choix est magnifique de la sonorité qu'il porte dans nos présents à travers cette vie qui connut l'un des pires malheurs de l'existence et qui sut en reconnaître les bonheurs dont on a l'impression qu'ils ont, non pas éclipsé le passé, mais permis à Ginette de savourer le présent et d'avancer vers l'avenir.

L'étoile jaune, l'arrestation, le voyage vers les camps, les privations, les coups, toutes les souffrances n'ont pu lui arracher son désir de vivre et d'être heureuse. Elle dit ne pas savoir comment elle a réchappé de toute cette horreur qui a emporté son père et son frère dès leur arrivée à Auschwitz.

Elle est demeurée une cinquantaine d'années silencieuse, puis a franchi le pas, en s'exprimant enfin. Dans les écoles, elle a révélé à des adolecents l'indicible avec humour et gravité. Sur les marchés, elle a témoigné de sa frénésie de vivre. Dans son appartement, qu'elle n'a quitté que de 1942 à 1945, elle livre des souvenirs, émouvants en la suivant dans les différentes pièces, en regardant les photographies qu'elle a insérées.

Elle dit avoir tout pour être heureuse, elle n'élève pas son niveau d'exigences pour cela, elle vit l'instant, le présent, tout ce qui lui aurait pu lui échapper dès ses dix-sept ans et son témoignage s'ajoute intensément à d'autres, mémoire indispensable pour toute vie.
Commenter  J’apprécie          806
* le sourire de Ginette *

Il y a quelques années, je visitais le Mémorial de Caen. Superbe musée doté d'une non moins superbe librairie consacrée à la seconde guerre mondiale. Et qui dit librairie, dit furetage, dit achat. Dans ces rayons, j'ai été attirée par le sourire de Ginette. Un bon grand sourire franc d'où émane bonté et bonheur... puis je lis le tire, c'est "Retour à Birkenau".

Et je retrouve ma Ginette il y a quelques semaines, avec son grand sourire, l'oeil qui frise quand elle fait une blague, et toujours cette bonté qui rayonne dans le 28 minutes de ARTE. Ginette, elle a 98 ans, bon pied bon oeil, et elle nous raconte sa déportation mais aussi sa résilience.

Je ne pouvais pas rater ce nouveau témoignage d'une grande petite dame si solaire.

Dans ce témoignage, elle fait le tour de son appartement, et le tour de sa vie en même temps. Une vie remplie, avec ses désastres mais aussi avec ses joies et elle en tire le bilan : une vie heureuse.
Commenter  J’apprécie          447
Pendant des décennies, Ginette Kolinka (aujourd'hui 99 ans), survivante du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau s'est tue. Elle vivait dans le silence jusqu'à ce qu'au début des années 2000 un déclic se produise en elle et que, devenue veuve, elle pousse la porte d'une association d'anciens déportés. Depuis on ne l'arrête plus tant est forte sa volonté de raconter, de témoigner et d'informer les jeunes générations, pour ne jamais oublier. Elle parle sans relâche, fait la tournée des écoles et organise régulièrement des voyages à Auschwitz pour les collégiens. Co-écrit avec Marion Ruggieri, Une vie heureuse est le deuxième ouvrage qu'elle publie.

Depuis ses 10 ans Ginette Kolinka a toujours vécu dans le même appartement au coeur de Paris, dans le 11ème arrondissement, à l'exception de ses trois années de déportation, de 1942 à 1945. Cet appartement, qu'elle fait ici visiter à Marion Ruggieri, c'est sa vie presque tout entière qui défile devant nos yeux avec toutes sortes d'objets : photos de famille, dont celles de sa mère et de ses cinq soeurs ainées, de son père et de son petit frère Gilbert, tous deux gazés à leur arrivée au camp. On y trouve accessoirement les meubles des « collabos » qui ont pillé puis occupé illégalement l'appartement pendant les années de déportation, mais, plus réjouissant, tous les disques d'or de son fils, Richard, ex-batteur du groupe Téléphone.

Décrite avec précision, chaque pièce visitée est le prétexte à l'évocation de moments heureux ou douloureux, de réflexions et de considérations générales. Pas de chronologie mais des pans de vie. Au rythme de ses pensées, les souvenirs de Ginette s'échappent et se croisent. On part un peu dans tous les sens, les époques se mélangent au gré des souvenirs. Ginette raconte sa jeunesse, ses soeurs, l'atelier de confection de son père et hélas son arrestation, l'horreur des conditions de vie dans le camp de Birkenau, son retour à Paris. Elle ne pesait plus que 26 kg… Mais elle parle aussi de sa rencontre avec Albert son futur mari et de son fils Richard dont elle est si fière, même « s'il lui a fait bien du souci à l'adolescence… » Elle a tellement à dire.

Ce livre m'a beaucoup touchée par sa simplicité et sa sincérité, il n'apprend pas grand-chose de plus par rapport à Retour à Birkenau, mais on ne peut qu'être admiratif de la joie de vivre de cette vieille dame qui a traversé tant d'épreuves douloureuses. Sa façon de toujours positiver, de sourire, d'ignorer le passé et l'avenir pour ne jouir que du moment présent inspire le respect. Et se contentant de peu, elle confie avoir eu une vie heureuse.
« J'ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J'aurais pu avoir un magasin, une résidence secondaire. Mais ce que j'avais me suffisait. Un gentil mari, un fils. »

C'est une belle leçon de vie et de sagesse que nous offre ici Ginette Kolinka. Un exemple à méditer.

#Challenge Riquiqui 2024 .
Commenter  J’apprécie          390
Ce court ouvrage, réalisé avec l'aide de Marion Ruggieri, nous fait entrer dans l'appartement de Ginette Kolinka pour nous le faire visiter, pièce par pièce.
Cet appartement retrace les étapes de la vie de celle qui survécut à la déportation où son père et son jeune frère ont laissé la vie.
A travers les lieux et le mobilier, on revit avec elle ces moments terribles, mais aussi les retrouvailles et la vie qui a repris ses droits après l'horreur.
Le courage de Ginette Kolinka est admirable, autant que son inlassable désir de transmettre la mémoire de cette terrible époque aux plus jeunes.
Tout cela n'est finalement pas si loin de nous et pourrait malheureusement resurgir si on ne reste pas vigilants.
Ginette Kolinka est une de ces vigies et son bouleversant témoignage mérite d'être lu, connu et transmis.
Commenter  J’apprécie          240
Ginette arpente les pièces de son appartement où elle a vécu quasiment toute sa vie sauf trois ans pendant la seconde guerre. Inévitablement, chaque objet lui rappelle un souvenir de son enfance avant la guerre, de sa vie de commerçante sur les marchés parisiens ou de se retraite passée à témoigner de la Shoah.
Des souvenirs heureux malgré l'horreur de la déportation et des proches disparus.
"On peut trouver son bonheur même dans les moments les plus sombres, il suffit d'allumer la lumière. " Albus Dumbledore
Commenter  J’apprécie          130
Une vie heureuse de Ginette Kolinka est très plaisant à lire.
Marion Ruggieri recueille le témoignage un peu fouillis, de cette grande dame, qui nous emmène dans son appartement alors qu'elle a 97 ans et qu'elle habite là depuis ses 10 ans. Elle va le quitter seulement pendant la guerre et sa déportation.
C'est une formidable leçon de vie et de courage pour celle qui a perdu beaucoup de monde tout au long de sa grande vie mais sa joie de vivre se ressent dans chaque mot !
Merci NetGalley ! #Unevieheureuse #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          120
C'est une vie heureuse de celle qui en connait le prix. Revenue de Birkenau, elle se tait pendant 50 ans, à quoi bon raconter ces horreurs. Et puis elle commence à parler, à porter la connaissance autour d'elle pour que tout ceci ne soit pas vain et ce qu'elle dit reste coller à nos yeux comme un filtre de bonheur :
Elle dit
- L'autre jour, j'ai dit à des élèves de 3ème : " Tout ceux qui ont moins de 15 ans, levez vous !" Les 3/4 se sont levés. Je leur ai lancé : "Vous êtes morts."
Au camp on tuait les moins de 15 ans.
Elle écrit comme ça Ginette, comme elle parle, et c'est comme une écriture qui se tatoue dans notre âme à la manière du numéro sur son bras.
Elle nous livre des photos privées comme ça Ginette, de son mari, de son fils batteur du groupe Téléphone, de ceux de sa famille qui ne sont jamais revenus des camps, comme une tante lointaine qui nous confierait un secret avant qu'il ne soit trop tard.
Commenter  J’apprécie          112
« Une vie heureuse », c'est le titre du deuxième livre de Ginette Kolinka (après le Retour à Birkenau).
80 pages qui nous font visiter chaque pièce de l'appartement où elle a toujours vécu enfant, et depuis son retour des camps. Les souvenirs d'enfance, ceux de sa vie d'après, dont ceux de sa vie d'épouse avec son mari Albert et de mère ( la maman de Richard ) se croisent. Celle qui consacre depuis quelques années son temps à porter le témoignage de sa déportation auprès des jeunes générations, cette femme simple et profondément humaine est remarquable, exemplaire, admirable.
Une lecture silencieuse et très attentive s'impose pour apprécier ces mots bouleversants, sensibles, émouvants et indispensables.
A lire à tout âge….ainsi que son livre précédent .

Commenter  J’apprécie          100
Lu en février. Une autobiographie à l'image de son auteure, directe et authentique, d'une incroyable force vitale. (NB : nos lycéens ont eu l'honneur de rencontrer Mme Kolinka et d'écouter son témoignage).
Le lecteur s'invite dans l'intimité d'un lieu (un appartement parisien) et d'une vie, à travers les souvenirs et les sentiments d'une dame âgée de 98 ans qui raconte et se raconte : les siens, les morts et les vivants, les petits bonheurs et les grandes joies, l'indicible, la terreur, la colère, un irrépressible instinct de survie, une joie de vivre à toutes épreuves...
Commenter  J’apprécie          62
Plus de 80 ans que Ginette Kolinka, née Cherkasky, monte les escaliers de son appartement rue Jean-Pierre Timbaud. Elle avait dix ans quand sa famille s'y installe. Ils sont sept enfants, six filles et un garçon. Un appartement qu'elle n'a jamais quitté, sauf de 1942 à 1945, quand la guerre faisait des ravages.  

En parcourant chaque pièce, cette survivante des camps, convoque ses souvenirs. La loge lui rappelle la gardienne, qui un soir de 1942 les a empêchés de partir elle et sa famille. Cette même gardienne qui des années plus tard, gardait le petit Richard quand Ginette Kolinka et son mari faisaient les marchés. À cette femme, elle ne lui a jamais posé de questions. Avancer, toujours, même si « la déportation, tout le temps, tu y retournes. Une pièce invisible ». Un fils dont elle rêvait qu'il devienne fonctionnaire ou coiffeur, mais qui ne pensait qu'à la musique. Son entrée est maintenant recouverte des disques d'or de Téléphone. Finalement, il a bien fait de ne pas écouter sa mère.  Elle nous raconte son retour de Birkenau en 1945, alors qu'elle a 20 ans et ne pèse plus que 26 kg. Ses retrouvailles avec ses soeurs et sa mère dans leur appartement occupé pendant 3 ans par les collabos. Puis l'annonce de la mort du père et du frère…

En moins de 100 pages, c'est toute sa vie que nous retrace Ginette Kolinka, sous la plume de Marion Ruggieri. Malgré l'horreur des camps, elle nous dit avoir eu une vie heureuse. « Une vie heureuse que je souhaite à tout le monde. J'ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J'aurais pu peut-être avoir un magasin, une résidence secondaire.
Mais ce que j'avais me suffisait.
Un gentil mari, un fils. »

Une formidable leçon de vie, de résilience, de courage, et d'optimisme condensé dans ce peu de pages. Un récit court, agrémenté de photos, qui n'en reste pas moins un témoignage poignant.  
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (662) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3192 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}