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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ginette Kolinka nous fait la grâce de nous faire visiter son appartement , et ses souvenirs… Chaque pièce, chaque mur, chaque meuble raconte toute sa vie écoulée là… sauf 3 ans. Trois ans qu'elle évoque par petites touches, au travers de souvenirs et d'anecdotes glaçantes qu'elle nous livre grâce à la plume attentive de Marion Ruggieri .
C'est le genre de témoignage incarné qui devrait être obligatoire à l'école. Non Ginette n'aimerait pas ça , c'est une grande dame, cette petite bonne femme. J'aimerais la connaître !
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Ginette arpente les pièces de son appartement où elle a vécu quasiment toute sa vie sauf trois ans pendant la seconde guerre. Inévitablement, chaque objet lui rappelle un souvenir de son enfance avant la guerre, de sa vie de commerçante sur les marchés parisiens ou de se retraite passée à témoigner de la Shoah.
Des souvenirs heureux malgré l'horreur de la déportation et des proches disparus.
"On peut trouver son bonheur même dans les moments les plus sombres, il suffit d'allumer la lumière. " Albus Dumbledore
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Lu en février. Une autobiographie à l'image de son auteure, directe et authentique, d'une incroyable force vitale. (NB : nos lycéens ont eu l'honneur de rencontrer Mme Kolinka et d'écouter son témoignage).
Le lecteur s'invite dans l'intimité d'un lieu (un appartement parisien) et d'une vie, à travers les souvenirs et les sentiments d'une dame âgée de 98 ans qui raconte et se raconte : les siens, les morts et les vivants, les petits bonheurs et les grandes joies, l'indicible, la terreur, la colère, un irrépressible instinct de survie, une joie de vivre à toutes épreuves...
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Pendant des décennies, Ginette Kolinka (aujourd'hui 99 ans), survivante du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau s'est tue. Elle vivait dans le silence jusqu'à ce qu'au début des années 2000 un déclic se produise en elle et que, devenue veuve, elle pousse la porte d'une association d'anciens déportés. Depuis on ne l'arrête plus tant est forte sa volonté de raconter, de témoigner et d'informer les jeunes générations, pour ne jamais oublier. Elle parle sans relâche, fait la tournée des écoles et organise régulièrement des voyages à Auschwitz pour les collégiens. Co-écrit avec Marion Ruggieri, Une vie heureuse est le deuxième ouvrage qu'elle publie.

Depuis ses 10 ans Ginette Kolinka a toujours vécu dans le même appartement au coeur de Paris, dans le 11ème arrondissement, à l'exception de ses trois années de déportation, de 1942 à 1945. Cet appartement, qu'elle fait ici visiter à Marion Ruggieri, c'est sa vie presque tout entière qui défile devant nos yeux avec toutes sortes d'objets : photos de famille, dont celles de sa mère et de ses cinq soeurs ainées, de son père et de son petit frère Gilbert, tous deux gazés à leur arrivée au camp. On y trouve accessoirement les meubles des « collabos » qui ont pillé puis occupé illégalement l'appartement pendant les années de déportation, mais, plus réjouissant, tous les disques d'or de son fils, Richard, ex-batteur du groupe Téléphone.

Décrite avec précision, chaque pièce visitée est le prétexte à l'évocation de moments heureux ou douloureux, de réflexions et de considérations générales. Pas de chronologie mais des pans de vie. Au rythme de ses pensées, les souvenirs de Ginette s'échappent et se croisent. On part un peu dans tous les sens, les époques se mélangent au gré des souvenirs. Ginette raconte sa jeunesse, ses soeurs, l'atelier de confection de son père et hélas son arrestation, l'horreur des conditions de vie dans le camp de Birkenau, son retour à Paris. Elle ne pesait plus que 26 kg… Mais elle parle aussi de sa rencontre avec Albert son futur mari et de son fils Richard dont elle est si fière, même « s'il lui a fait bien du souci à l'adolescence… » Elle a tellement à dire.

Ce livre m'a beaucoup touchée par sa simplicité et sa sincérité, il n'apprend pas grand-chose de plus par rapport à Retour à Birkenau, mais on ne peut qu'être admiratif de la joie de vivre de cette vieille dame qui a traversé tant d'épreuves douloureuses. Sa façon de toujours positiver, de sourire, d'ignorer le passé et l'avenir pour ne jouir que du moment présent inspire le respect. Et se contentant de peu, elle confie avoir eu une vie heureuse.
« J'ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J'aurais pu avoir un magasin, une résidence secondaire. Mais ce que j'avais me suffisait. Un gentil mari, un fils. »

C'est une belle leçon de vie et de sagesse que nous offre ici Ginette Kolinka. Un exemple à méditer.

#Challenge Riquiqui 2024 .
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C'est une vie heureuse de celle qui en connait le prix. Revenue de Birkenau, elle se tait pendant 50 ans, à quoi bon raconter ces horreurs. Et puis elle commence à parler, à porter la connaissance autour d'elle pour que tout ceci ne soit pas vain et ce qu'elle dit reste coller à nos yeux comme un filtre de bonheur :
Elle dit
- L'autre jour, j'ai dit à des élèves de 3ème : " Tout ceux qui ont moins de 15 ans, levez vous !" Les 3/4 se sont levés. Je leur ai lancé : "Vous êtes morts."
Au camp on tuait les moins de 15 ans.
Elle écrit comme ça Ginette, comme elle parle, et c'est comme une écriture qui se tatoue dans notre âme à la manière du numéro sur son bras.
Elle nous livre des photos privées comme ça Ginette, de son mari, de son fils batteur du groupe Téléphone, de ceux de sa famille qui ne sont jamais revenus des camps, comme une tante lointaine qui nous confierait un secret avant qu'il ne soit trop tard.
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« Une vie heureuse », c'est le titre du deuxième livre de Ginette Kolinka (après le Retour à Birkenau).
80 pages qui nous font visiter chaque pièce de l'appartement où elle a toujours vécu enfant, et depuis son retour des camps. Les souvenirs d'enfance, ceux de sa vie d'après, dont ceux de sa vie d'épouse avec son mari Albert et de mère ( la maman de Richard ) se croisent. Celle qui consacre depuis quelques années son temps à porter le témoignage de sa déportation auprès des jeunes générations, cette femme simple et profondément humaine est remarquable, exemplaire, admirable.
Une lecture silencieuse et très attentive s'impose pour apprécier ces mots bouleversants, sensibles, émouvants et indispensables.
A lire à tout âge….ainsi que son livre précédent .

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Dans la foulée de Retour à Birkenau, j'ai lu le deuxième livre de Ginette Kolinka. Encore plus court, il se lit très vite. En revenant parfois sur certains épisodes évoqués dans le premier livre, elle nous parle ici surtout de sa vie après son retour de Birkenau, et de sa vie maintenant. On visite son appartement, celui où elle a vécu depuis toute enfant, pièce par pièce, elle va égrener avec nous ses souvenirs. Son mari dont elle est veuve, son fils Richard (le batteur de Téléphone) dont elle est fière, son métier de vendeuse en extérieur, la vie simple qui l'a rendue heureuse. Car ce que j'en retiens surtout, c'est cette simplicité, cet ordinaire quotidien qui la comble. Et son côté positif, volontaire, pleine de vie, qui perdure encore manifestement, et qui a été là dès son retour en France. A l'époque, et c'est quelque chose d'assez récurrent dans les témoignages, on n'en parlait pas, des camps. A ceux qui en étaient revenus, on demandait (implicitement ou pas) majoritairement de se taire, "pour oublier", pour ne mettre personne mal à l'aise aussi. Sans censure absolue pour autant. Et au final, ça a aidé du monde à passer à autre chose, à revenir dans le flot de la vie. Aujourd'hui, à chaque traumatisme, on en parle beaucoup, trop peut-être, encore et encore et encore, on insiste, on appuie dessus. Avec ça en tête, j'ai apprécié d'autant plus ce témoignage serein, qui revient sans s'apesantir, sans faire de pathos, sans énoncer l'évidence de l'insupportable. On prend le thé, on discute, c'est l'impression que j'ai eu en sortant de ce très très court livre.

Vraiment, un beau témoignage, dont j'aime la simplicité.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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UNE VIE HEUREUSE de Ginette Kolinka avec Marion Ruggieri

Malgré les camps, le récit d'une femme heureuse née en 1925. C'est rédigé avec délicatesse et ça se lit d'une traite (85 pages et quelques photos). Ça rappelle l'écriture de Charlotte Delbo.
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On pourrait penser que voilà un témoignage de plus sur les camps, est-il nécessaire? La réponse est indicutablement oui, assurément, car les paroles et les mots de tous les déportés doivent résonner au-delà de l'histoire, de leur histoire personnelle, afin que ceux qui pourraient se laisser aller vers la méconnaissance ou l'oubli soient une nouvelle fois éclairés par un sourire, celui de Ginette.

Elle a choisi d'intituler son livre "Une vie heureuse" et ce choix est magnifique de la sonorité qu'il porte dans nos présents à travers cette vie qui connut l'un des pires malheurs de l'existence et qui sut en reconnaître les bonheurs dont on a l'impression qu'ils ont, non pas éclipsé le passé, mais permis à Ginette de savourer le présent et d'avancer vers l'avenir.

L'étoile jaune, l'arrestation, le voyage vers les camps, les privations, les coups, toutes les souffrances n'ont pu lui arracher son désir de vivre et d'être heureuse. Elle dit ne pas savoir comment elle a réchappé de toute cette horreur qui a emporté son père et son frère dès leur arrivée à Auschwitz.

Elle est demeurée une cinquantaine d'années silencieuse, puis a franchi le pas, en s'exprimant enfin. Dans les écoles, elle a révélé à des adolecents l'indicible avec humour et gravité. Sur les marchés, elle a témoigné de sa frénésie de vivre. Dans son appartement, qu'elle n'a quitté que de 1942 à 1945, elle livre des souvenirs, émouvants en la suivant dans les différentes pièces, en regardant les photographies qu'elle a insérées.

Elle dit avoir tout pour être heureuse, elle n'élève pas son niveau d'exigences pour cela, elle vit l'instant, le présent, tout ce qui lui aurait pu lui échapper dès ses dix-sept ans et son témoignage s'ajoute intensément à d'autres, mémoire indispensable pour toute vie.
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* le sourire de Ginette *

Il y a quelques années, je visitais le Mémorial de Caen. Superbe musée doté d'une non moins superbe librairie consacrée à la seconde guerre mondiale. Et qui dit librairie, dit furetage, dit achat. Dans ces rayons, j'ai été attirée par le sourire de Ginette. Un bon grand sourire franc d'où émane bonté et bonheur... puis je lis le tire, c'est "Retour à Birkenau".

Et je retrouve ma Ginette il y a quelques semaines, avec son grand sourire, l'oeil qui frise quand elle fait une blague, et toujours cette bonté qui rayonne dans le 28 minutes de ARTE. Ginette, elle a 98 ans, bon pied bon oeil, et elle nous raconte sa déportation mais aussi sa résilience.

Je ne pouvais pas rater ce nouveau témoignage d'une grande petite dame si solaire.

Dans ce témoignage, elle fait le tour de son appartement, et le tour de sa vie en même temps. Une vie remplie, avec ses désastres mais aussi avec ses joies et elle en tire le bilan : une vie heureuse.
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