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Critique de gruz


gruz
07 février 2022
« L'esprit humain est composé de nombreuses pièces et tu les habites toutes », dit Jane Hawk à l'un de ses acolytes, vers la fin de ce cinquième et dernier tome de la série.

Après avoir visité le coin (premier épisode, « The silent corner », traduit mal à propos en « Dark Web » en français), découvert la chambre (des murmures), descendu l'escalier (du diable), passé la porte (interdite), Jane termine sa guerre en osant regarder par la fenêtre (sur la peur).

La fin du chemin de sa croisade moderne contre les forces du Mal qui tentent d'asservir les Hommes, et de tuer ceux qui représentent une menace. Pour mettre à terre le plus grand complot jamais imaginé.

La technologie fait entrer la science-fiction dans la réalité à vitesse grand V, rendant possible ce qui paraissait impensable quelques années plus tôt ; ici, à coup de manipulation mentale via les nanotechnologies. « Je me dis que plus la science progresse, moins la société en mesure les conséquences. Plus les humains sont intelligents, moins ils ont conscience des pulsions malignes qui les habitent », pense Jane.

C'est la confrontation finale, à combattre une conspiration planétaire imaginée par les pires mégalomanes. Et qu'on a laissé faire. « Les politiciens courageux étaient à peu près aussi nombreux que les tigres albinos et les grenouilles à deux têtes », se désole Jane.

Après un quatrième épisode qui avait remisé Jane presque en retrait de l'action au profit de personnages annexes, cette conclusion referme le cercle en la replaçant au centre. Et recolle les morceaux éparpillés durant près de 2 500 pages d'un thriller XXL.

Le livre précédent avait vu l'intrigue totalement dérailler, de manière aussi inattendue que jouissive. Ce dernier épisode se révèle plus conventionnel, pas le meilleur de la série, mais toujours aussi addictif.

Fenêtre sur la peur est du Koontz typique, courses-poursuites, dont une partie dans la neige comme il aime tant ça. Ça fait des décennies qu'il utilise la même recette, l'assaisonnant un peu différemment.

L'intrigue conspirationniste et l'idée des dérives des nouvelles technologies au profit des plus puissants fonctionnent à fond. Cette intrigue paranoïaque trouve son achèvement sans grande surprise mais avec de vraies satisfactions de lecteur.

Et puis, cette série lui aura permis de proposer des personnages secondaires franchement dingues, avec des dialogues parfois totalement décalés.

Ses méchants du moment sont du genre nihilistes. Qui se prennent pour des cadors, alors que l'auteur les couvre régulièrement de ridicule.

Voilà le genre de pensées de ces êtres du Mal : « Propager la bonne parole de la souffrance et de l'humiliation ou commettre au hasard des actes de cruauté n'est pas donné à tout le monde, pas même aux petits voyous ou aux politicards véreux. Les petits dealers comme les sénateurs corrompus se mentent quand ils affirment agir au nom de leur clan, oeuvrer pour le bien commun et la justice sociale. Ils ne recherchent que le pouvoir. Les menteurs et les manipulateurs sont incapables de rebâtir un monde meilleur. A l'inverse, un millionnaire telle que lui doit repousser toutes ses illusions. Il sait que la seule vérité est celle du pouvoir ».

Cette série de techno-thrillers est une vraie réussite, à la fois du Dean Koontz pur jus tout en apportant son lot de surprises. Jane Hawk est définitivement un des personnages les plus importants de sa longue carrière.

Fenêtre sur la peur termine le boulot, et on sait comment s'achèvent en général les livres de l'écrivain américain. Un vrai plaisir à lire sur cinq romans !
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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