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L'enfance de Justine a été jalonnée par les crises de violence de sa mère Delphine envers son père Jérôme. Des violences verbales, psychologiques mais également physiques. Il décède lorsqu'elle a 20 ans et elle nous raconte l'histoire de sa famille.

Les parents de Justine sont tous deux profs lorsqu'ils se rencontrent. Enceinte, ils se marient. Jérôme, pris au piège va se retrouver au coeur d'un couple où Delphine va tenir le rime de marâtre au sein du foyer uniquement. Elle dirige, ordonne tout privant parfois de Jérôme de ses besoins élémentaires, l'humiliant et le frappant devant Justine.

Toute petite fille qu'elle est, Justine se rend parfois complice malgré elle des agissements de sa mère. L'image du père en est bouleversée. du père idolâtré par certaines petites filles, elle considère le sien comme un faible, une "lopette".

En grandissant, Justine s'est cherchée au sein de cette famille dysfonctionnelle. Elle s'est retrouvée seule, testant ses limites et adoptant des comportements qui la mettent en danger.
Lors du décès de Jérôme, elle prend conscience des violences commises par sa mère et s'en veut de ne jamais avoir essayé de protéger son père. Dès lors, sa mère devient l'objet de sa colère..

Un roman au ton sec, nerveux, à la fois fort et touchant sur les manipulations perverses physiques et psychologiques, le processus de victimisation et sur les répercussions de ces violences sur les enfants.

Bref, un roman qui aborde une thématique très peu vue en littérature et dont j'ai apprécié l'angle d'approche.
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Ce livre, c'est l'histoire de Justine, ou plutôt des rapports compliqués de Justine à ses parents, et surtout à son père.
La première phrase du livre nous fait rentrer directement dans le vif du sujet. En parlant du titre du livre : « Deux ans auparavant, pleine de rage, j'aurais choisi le Castré, voire, dans un langage plus fleuri, La Couille-Molle ».

Elle choisit d'écrire pour comprendre le sombre itinéraire qui a mené à la cohabitation destructrice de ses parents.

Le récit commence par l'enterrement de son père et tout ce qu'il fait ressortir de culpabilité en elle. Influencée par sa mère, autoritaire, tyrannique et destructrice, elle n'a eu aucune considération pour son père de son vivant, voire pire, elle le trouvait lâche et inutile.

Après la mort de son père, elle tente de renouer avec son passé et découvre qu'il l'aimait profondément et qu'il s'est séparé de son grand amour pour pouvoir rester à ses côtés. Au travers des correspondances entre son père et cet ancien amour, elle le découvre autrement.

Durant cette période de reconstruction de ses sentiments vis-à-vis de son père, elle prend du recul par rapport à sa mère. Ce qui n'est pas sans impact sur sa santé, elle lutte contre sa corporalité, en passant de l'anorexie à la boulimie pour finir par un séjour en un hôpital psychiatrique.

Un roman fort sur le thème des violences conjugales dont le bourreau est une femme. C'est moins courant mais tout aussi important. La psychologie des personnages est parfaitement maitrisée par l'autrice qui nous détaille minutieusement les mécanismes de la manipulation.

Je recommande vivement !
Lien : https://journaldeborddunelec..
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À l'heure où on parle de la violence faite aux femmes, Olivia Koudrine a pris tout son monde à contre-pied. Puisqu'elle a fait le choix difficile de traiter de la maltraitance, surtout psychologique faite aux hommes.
*

Bien sûr le pourcentage est infime, mais il existe et est bien réel. J'ai rencontré cette « violence » même, qu'a subi un de mes proches.
Alors vous pensez bien que ce livre, très bien écrit, a eu une grande résonance en moi.
*

Je fus bouleversé par ce roman moderne, surprenant et unique où l'auteure s'est inspirée de faits réels pour écrire son livre.
Son écriture est sèche, nerveuse et addictive. de sa plume très grinçante, cynique et crue, Oliva Koudrine a bien su décrire, avec des mots d'adolescente parfois, les justes ressentiments de Justine, le personnage central du roman.
Une jeune fille qui va se retrouver très jeune, face à des situations inédites et très déstabilisantes pour elle.
Une jeune fille qui devra vivre avec cette image désastreuse, dégradante d'une mère toujours grimaçante et jamais satisfaite de son mari et d'un père tristounet et effacé, qui s'était réfugié dans un immense mutisme.
*

Justine qui durant son adolescente et même après à l'âge adulte, sera prise en tenaille par plusieurs sentiments différents et contraires, qui auront de graves conséquences sur son équilibre psychique.
Elle en perdra par périodes, ses repères.

La jeune fille sera oppressée constamment par de la tristesse et surtout par de la colère, de constater cette injustice, en voyant cette mère si agressive, si castratrice, si méprisante. Une mère, un monstre, une Gorgone, une mégère, qui ne cesse de déverser sur son mari, sa méchanceté, son fiel, ses amertumes, sa jalousie, ses rancoeurs.
*

Malgré ce désir de protéger parfois ce père si faible, c'est une fois de plus de la colère et de la honte qui s'empareront de Justine. Et elle n'aura pas assez de mots durs pour décrire son géniteur.
Un père qu'elle voit comme une mauviette, comme un poltron, comme un pauvre mec qui ne sait pas et ne veut pas se défendre face aux invectives de sa femme.
Un homme malmené, maltraité, qui a préféré abdiquer depuis longtemps en faisant le dos rond, qui a choisi le silence pour bouclier contre la rage et l'humiliation journalières de son épouse.
Un homme qui mourra d'un cancer, comme une délivrance.
*

C'est un roman qui questionne aussi sur les rapports malsains, très ambiguës parfois et pervers qui existent dans un couple. Un roman qui interroge sur les êtres, sur leur pouvoir et sur leur emprise, et sur la victimisation.
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Justine, jeune femme qui va nous raconter ses mémoires, avec sa mère et son père. Ce livre est une claque. de manière subliminal mais intense. Nous découvrons une femme néfaste, perverse et odieuse et en face un mari effacer. N'osant affronter la cruauté de son épouse. Justine, va donc dépeindre le portrait de son enfance et des événements.

de part son passé, elle ne sait si elle doit aimer ou éprouver de l'empathie pour cet homme de l'ombre. Avec les yeux d'une enfant, c'est n'est pas simple. Mais lors de la perte de ce dernier, qu'elle va renouer avec son passé, prendre le recul nécessaires et comprendre. Elle va s'émanciper afin de pouvoir garder en mémoire les moments de joie avec son père. Qui s'est toute sa vie sacrifier. Un texte émouvant, parfois brut mais tellement vrai.
Au delà des souvenirs et du regard sur les événements, il ya aussi les répercussions. Les mécanismes, comment le bourreau réussit à se faire passer victime. Les étapes, quelles soient psychologiques, physiques..
Les ravages que peuvent provoquer les actes et les paroles. Un livre fort de sens, qui doit être lu et partagé.
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Résumé : Justine, une jeune femme d'une vingtaine d'années, vient de perdre son père brutalement. Elle nous dévoile alors son histoire, ou plutôt celle de son père Jérôme, un homme vu comme faible, « sans couilles ». Car un homme se doit d'être viril, fort. C'est clair que dans le couple, ce n'est pas lui qui porte la culotte ! Mais ça va bien au-delà de ça.
La mère de Justine est une femme autoritaire, méchante. Abusive. Elle a pris l'ascendant sur son mari depuis bien longtemps.

Mon avis : J'ai dévoré ce livre, fiction largement inspirée de la vie d'une amie de l'autrice. Il n'est pas habituel de rencontrer ce schéma, car dans la plupart des livres traitant de violence et d'abus, c'est la femme qui se trouve maltraitée par un mari ou les enfants qui subissent ces horreurs. Mais les hommes peuvent aussi en être les victimes, de manière parfois plus pernicieuse. J'ai eu tellement de peine pour Jérôme, la gentillesse incarnée. Comme à chaque fois, on se demande pourquoi la personne ne part pas, ne fuit pas cet environnement nauséabond et dangereux. Mais on se rend rapidement compte que le pauvre homme a été piégé par une femme manipulatrice. Elle a placé ses pions de manière à ce que toute fuite soit impossible. Elle a monté un petit théâtre où elle passe pour la gentille de l'histoire, avec son investissement dans différentes associations, mettant en avant sa soi-disant bonté d'âme. Être respectée, admirée, alors que dans l'ombre, elle s'acharne à détruire Jérôme, impliquant même sa propre fille qui pendant toute son enfance va mépriser son père. Comment peut-on prendre plaisir à rabaisser l'autre plus bas que terre ? Pourquoi ne pas simplement le laisser partir si on ne l'aime pas ? le pouvoir, l'emprise, l'image. Et une bonne dose de perversion.
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L'Homme battu . D'Olivia Koudrine.
Un roman gagné lors d'un concours babelio, que je remercie pour l'envoi, ainsi qu'olivia Koudrine et le Cherche midi.
Ce fût une excellente lecture, j'ai aimé beaucoup de chose dans ce roman.
La plume, déroutante au début, avec ce mélange de vocabulaire ampoulé et argotique, très acide par moment, si émouvante à d'autres. Captivante en définitive.
La structure, avec des souvenirs de l'enfance et de l'adolescence de Justine qui se rappellent à sa mémoire , subtilement intégrés dans le récit de sa vie d'adulte.
Ces moments de non dits qui laissent le lecteur lire entre les lignes et comprendre seul.
Et Justine, l'héroïne, la narratrice, Pour qui tout bascule le jour de la mort de son père.
Sa colère, tellement puissante. Envers une femme abominable, perverse, qui a causé malheur, tristesse et démoli la vie de Justine et de son père.
Un roman qui sonne juste, avec une Justine si attachante, si touchante de ses drames , de ses excès, de ses imperfections , de son courage et de ses espoirs.
Un court roman, mais intense et percutant.
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Justine vient de perdre son père. Sa mort est un vrai déclic pour elle. Il y a quelque temps, elle ne voulait pas qu'il lui parle ou pose la main sur elle. Elle le voyait comme "une lavette", "un moins que rien". Mais plus maintenant... Aujourd'hui, elle se rend compte que cette vision a été influencée par sa mère, une femme qui prenait plaisir à rabaisser son mari. Elle réalise qu'elle a été aveugle devant les insultes ou les coups qu'il prenait. C'était un homme battu, elle le sait désormais... Ou l'a-t-elle toujours su ? Est-ce de là que viennent son anorexie, son mal de vivre ? Justine doit se reconstruire. Et peut-être qu'il n'est pas trop tard apprendre quel homme il était vraiment ?

J'ai apprécié ce livre, qui explore le thème de la violence conjugale, dont la victime est un homme. Un angle moins courant, mais tout aussi important. Un roman fort et poignant !

L'autrice décrit parfaitement les mécanismes de la violence, physique et psychologique. Pluie de coups, dénigrement, isolement de la victime... Avec le personnage de la mère, elle va même plus loin : elle montre comment les rôles peuvent être inversés et comment le bourreau arrive à se faire passer pour la victime. Quand une femme bat son compagnon, il arrive qu'elle joue sur les stéréotypes pour se faire plaindre et justifier ses actes, "tu n'es pas assez viril", "je parie que tu regardes d'autres femmes et que tu ne penses qu'au sexe", "ne t'approche pas de notre fille, espèce de pédophile". Ces comportements attribués aux hommes en général sont de bonnes occasions pour s'en prendre à son mari et se défendre aux yeux des autres. le parfait portrait du manipulateur. Et l'entourage, qui évolue dans cet environnement toxique, devient complice en étant berné. C'est le fardeau de Justine.
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****

Justine est une jeune fille qui ne sait si elle doit chérir ou regretter le souvenir de son père. Alors qu'il est mort depuis quelques mois, elle revient sur leur vie, leur relation ou plutôt l'absence de toute émotion. Faute à sa mère, autoritaire, tyrannique, destructrice et castratrice. Difficile de prendre du recul et de mettre en lumière ce père resté dans l'ombre depuis toujours...

J'ai découvert Olivia Koudrine avec son roman de cinq à Sept et j'avais totalement adhéré à sa sensibilité. Avec L'homme battu, elle confirme l'attachement à des personnages malmenés par la vie, blessés et perdus.

Cette histoire est celle d'un homme, Jérôme, professeur de musique, qui a abandonné son amour pour épouser Delphine, professeur de maths. Enceinte, elle ne lui a pas laissé le choix...
Delphine est une femme jalouse et acariâtre, qui n'a aucune honte à rabaisser son époux, à lui donner des ordres et à effacer toute trace d'autonomie.
Justine, leur fille, vit dans cet environnement pesant, étouffant. Sans véritablement donner raison à sa mère, elle n'éprouve aucune empathie pour son père, faible, sans personnalité ni courage.

C'est à la mort de Jérôme que Justine renoue avec son passé, son histoire. Elle découvre alors la correspondance qui n'a jamais cessé entre son père et Suzelle, son amour de toujours. Elle comprend alors la perfidie de sa mère et tente de se raccrocher aux souvenirs qu'elle garde de cet homme effacé.

J'ai été touchée, émue, mais aussi étonnée et triste pour cette famille. A l'image de Justine, dès les premières pages, on déteste Delphine, cette femme qui baigne dans la méchanceté, on s'agace de Jérôme qui se laisse malmener. Mais doucement, nos sentiments évoluent. Justine nous touche. le couple disfonctionnel que forme ses parents la déstabilise et ne lui permet pas de grandir sereinement. Comme tout enfant, elle avait besoin d'un père aimant, aux gestes tendres, ce qu'ils lui ont refusé, chacun à sa manière...

Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche midi pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Récit intime, féroce et drôle d'une fille de vingt ans, L'Homme battu est l'histoire d'une famille ordinaire.
Une mère autoritaire et manipulatrice, un père faible et effacé…
Justine plonge dans ses souvenirs et tente de trouver sa place dans un monde de faux-semblants, abruti par le prêt-à-penser.
Surprenante, insaisissable, attachante, la jeune femme incarne, sans le revendiquer et peut-être sans le savoir, la figure d'un féminisme éclairé. Extrait Kobo lu sur reco Babelio. Portrait à charge lourde. Impression de fin dans le début. Nous met voyeu.r.ses. En devient gênant. Pas envie d'aller plus avant...
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C'est l'histoire d'une jeune femme et de ses parents, un couple constitué d'une femme autoritaire et d'un homme effacé. La narratrice, prénommée Justine comme dans Justine ou les Malheurs de la vertu, est la fille du couple.
Elle nous écrit, un peu à la manière d'un journal intime, son quotidien mêlé à ses souvenirs d'enfance, sa vie de jeune femme du XXIème siècle.
Pleine de détermination, dotée d'un humour cinglant, elle est à la fois attachante et très cash comme on dit en franglais. Les chapitres s'enchaînent, on a hâte de savoir ce qu'elle découvrira ou fera de son lourd héritage.
Le dénouement inattendu est plein d'espoir, on y reconnaitra la nature optimiste de l'auteur. Comme dans son précédent livre et dans une veine balzacienne, elle nous faire rire et pleurer à la fois, c'est excellent je recommande vivement la lecture!!!
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