AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de afriqueah


La guerre racontée par un enfant- soldat : orphelins, miséreux, ils sont enrôlés dans des « armées » pour ne pas mourir de faim. Peu leur importe pour qui ils tuent, ce qu'ils veulent, c'est manger. Ils sont affamés, ils sont drogués, on leur donne des kalashs, ils sont battus ou abandonnés en forêt.

Ils ont bien plus peur d'avoir faim que de la mort qu'ils côtoient au quotidien.
« et quand on n'a plus personne sur terre, ni père ni mère ni frère ni soeur et qu'on est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge, que fait-on ?
bien sûr on devient un enfant-soldat. »

Le Liberia , pays non colonisé par les Blancs, l'a été par les ex-esclaves Noirs Américains, qui ont pris le pouvoir en méprisant les « noirs africains nègres indigènes » et les ont colonisés.
Ils n'avaient connu que l'esclavage, alors, ils l'appliquent.
L'Indépendance en 1860 vis à vis de ces Noirs Américains riches n'a rien arrangé, car s'ensuit une tragique histoire du pays, entre Doe, Taylor, enfin le Prince Johnson, qui filme la séance de torture de Doe –fait rapporté par Ryszard Kapuscinski , dans Ebène, , et par le petit Birahima.
Tous des gangsters, dit-il.

Ahmadou Kourouma , pour donner à tous ces crimes, ces tortures, ces assassinats, un ton drolatique (fait rire par son pittoresque. )utilise, et trop me semble-t-il, un recours au dictionnaire Larousse, ainsi qu'à L'inventaire des particularités lexicales africaines, parfois trois fois par page, entre parenthèses comme je viens de le faire, comme si le petit Birahima avait un Larousse dans les mains alors qu'il est presque nu.
Bien entendu, c'est un recours stylistique pour noter l'ignorance totale de ce petit qui n'a aucune conscience qu'il tue.

Il fait comme tout le monde, point.

Le titre complet : « Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes les choses qu'il fait sur terre », ironise : la croyance non seulement en un dieu, mais aussi dans les féticheurs censés protéger ces petits avec des amulettes, dans les séances de désenvoutement de femmes un peu pornographiques, rien ne vaut.
Personne n'est obligé.
Parce qu'en fait, le nerf de la guerre, ce sont l'or et les diamants, tout s'éclaire enfin dans cette sombre suite de violence lorsque notre meurtrier inconscient de l'être arrive en Sierra Leone.

Déjà, au Liberia, trouver une pépite est un des plus grands malheurs qui puisse vous arriver : le propriétaire vous décompte les prêts, prend la pépite et vous limoge.

La faim vous attend.

La guerre tribale fait rage, l'or n'arrange rien.
Commenter  J’apprécie          6115



Ont apprécié cette critique (56)voir plus




{* *}