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J'ai rarement été aussi bousculée, cognée par un roman.
@mattiaskoping a joué avec mes nerfs, m'a torturée l'esprit et pris aux tripes !

Viols, meurtres... On ne peut échapper à aucune perversion du genre humain.
Mais le roman ne peut être réduit à une accumulation de faits sordides.
Quelle histoire terrifiante !

Roman d'une noirceur absolue. N'y cherchez aucune lueur d'espoir. Vous n'en trouverez pas.

Sur fond de conflit serbo-croate, plusieurs histoires sont savamment imbriquées :
- Radiche flic aux manières extrêmes dont l'objectif est de démanteler un réseau de trafic de drogue et de prostitution.
- Milovan que son grand-père Boris a convaincu de se faire aider par Irena, avocate serbe, pour retrouver Dragoljub, chef d'un groupe paramilitaire, exécuteur de sa famille.
- Un pervers derrière son écran.
- le manufacturier tortionnaire

L'auteur m'a baladée à travers ses histoires et avec dextérité m'a retournée dans mes certitudes. Par son roman remarquablement construit en trompe l'oeil, l'auteur a su me leurrer grâce à des révélations fracassantes qui ont donné une tournure complètement inattendue à cette histoire.

Je n'ai jamais éprouvé autant de fascination/répulsion pour des personnages.
Ils sont tous brillamment travaillés.

Quelle plume ! Tranchante, elle s'adapte aussi facilement en fonction du contexte. Je me serai crûe dans les tours au milieu des trafics de drogue.

Quelle documentation ! J'avais une méconnaissance de tous ces conflits dans les Balkans, et surtout je n'avais jamais entendu parler des Oustachis (mouvement croate fasciste et antisémite) et du camp de concentration de Jasenovac.

C'est enfin un voyage dans les tréfonds de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus abjecte.
Des pensées philosophiques sur la nature de l'homme, sa cruauté internationale.
Une réflexion sur la notion du bien et du mal grâce à une perte de nos repères.

Je ne sais pas si je vous recommande ce roman... Car vos autres lectures pourraient paraître bien fades après.

Une lecture glaçante, sombre et sordide, d'une violence inouïe.
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Prenant et sombre.. Sordide et sans issu...
Une fois ouvert se bouquin ne se ferme jamais et laisse des traces.
Le climat serbo croate aurait pu être africain ou sous l'inquisition, les massacres sont les memes, les excuses également. le mal ne prend pas ses racines dans la guerre et la vengeance, il est déjà la et n'attends qu'à s'exprimer dans un contexte des moins culpabilisants.
A lire vraiment
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Il y a de ces livres dont on ne sait pas trop à quoi s'attendre et c'est après l'avoir reçu de ma belle-mère qui m'a avouée ne pas l'avoir terminé que j'ai su que j'allais surement aimer. Il était tout de même dans ma PAL depuis un certain temps, oublié après qu'il m'ait prit l'envie de me refarcir les épopées de Dune et des Rois Maudits dans les derniers mois. le style policier n'étant pas trop mon truc, ça expliquait peut-être aussi pourquoi je l'ai un peu boudé mais en relisant le résumé, disons que j'ai douté du terme "policier" et ç'a été le cas.

On se demande comment on en vient à ne plus vouloir lâcher le livre alors qu'on nous décrit des scènes horribles inspirées de la vie réelle (c'est ce qui est le plus troublant) montrant la dichotomie entre la désinvolture de l'agresseur face à la détresse de la victime et qu'on peine à s'attacher aux personnages et c'est sans doute la force de ce livre. Un policier que tout le monde déteste, un réfugié Croate qui cherche à apaiser ses traumatismes d'enfance, une avocate solitaire momifiée par des années d'abus de cigarettes, un tueur en série qui vend les vidéos de ses boucheries aux pires pervers du net, tout ce beau monde agissant pour ses intérêts personnels, que ce soit par orgueil, désir de vengeance, obsession professionnelle ou idéaux politiques. Tu ne te fais pas d'ami ici.

L'auteur tisse sa toile habilement. On passe par les cartels de drogue en France en 2017, un Franco-Croate qui part à la recherche du tortionnaire de sa famille dans le conflit Serbo-Croate du début des années 90, des "flashbacks" sur ces tortionnaires, un trio de malfrats faisant la traite d'humains et bien sur le Manufacturier, tueur amoral et inconnu autour de qui tout se mettra en place tranquillement. Il n'y a pas de demi-mesure ici. Tout est abordé presque sans censure et nous montre à quel point l'être humain peut être abject. Viol, prostitution, règlement de compte, tuerie, massacre tout y passe. On sait que tout a un lien mais on cherche toujours comment et les rebondissements nous assomment pratiquement. le conflit yougoslave m'a frappé, lui dont je ne connaissais que certaines bribes et qui est expliqué oui au-travers une fiction, mais dont les tenants et aboutissants sont eux bien réels et je me suis souvent retrouvé à faire des petites recherches sur internet afin de m'y imprégner un peu plus.

Un livre coup-de-poing assurément ayant comme trame de fond un conflit trop peu expliqué/connu. Une immersion dans le côté sombre de l'Homme.


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Vraiment un très bon livre, bien écrit, plein d'idées, et s'appuyant sur des faits historiques méconnus, permettant justement d'amener un peu de lumière sur un des conflits les plus violents ayant eu lieu sur le sol européen de puis la seconde guerre mondiale. Mathias Köping est vraiment fortiche: on a du mal à poser le livre.
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Coup de ♥️

Réédité depuis peu en format poche chez les Editions Magnus, je me suis enfin décidée à lire ce livre que tout le monde ne cesse de me conseiller depuis des lustres. Oui mais voilà, à force qu'on me dise «lis-le, il n'y a rien de meilleur», moi ça me coupe l'envie car je suis fréquemment déçue par les ouvrages dont tout le monde fait l'éloge.

Verdict : C'est suffisamment rare pour être souligné, mais je confirme l'engouement général pour cet ouvrage qui n'est pas du tout surcôté.

Âmes sensibles s'abstenir et réservé à un public averti, oui ça aussi je confirme.

« Des mots terribles, pour une réalité plus terrible encore »

Au delà de la violence des mots, il y a la violence des actes et du conflit serbo-croate. Un conflit qui sert de prétexte à la barbarie la plus inhumaine qui puisse exister. Les guerres enfantent des monstres, et les monstres engendrent des guerres. C'est effrayant un cycle sans fin.

« On n'a pas besoin de vrais motifs pour massacrer des gens. Des prétextes suffisent amplement. Et au fil du temps, tu n'as même plus besoin de prétexte. le plaisir prend le relais. »

Le récit de Mattias Köping est inspiré de faits réels et me semble parfaitement documenté. Son écriture tranchante n'épargne pas le lecteur et l'entraine de manière délicieuse vers les recoins les plus obscurs du genre humain.

« Radiche adorait ce monde cynique et malsain, à l'image du prêtre qui confesse pour ses péchés le petit enfant qu'il vient juste d'enc**** Quelle créature que l'homme, nom de Dieu ! »

Immerger le lecteur de la sorte et avec un telle intensité sans avoir vécu les évènement décrits est admirable.

Oui c'est jubilatoire de lire un tel ouvrage.

J'ai presque honte de m'être délectée à ce point de cette lecture tant les évènements décrits sont horribles, cruels, sanglants et traumatisants. Au delà des atrocités du conflit qui nourrit ce récit se trouve une intrigue à la construction parfaitement maitrisée, qui a su me surprendre et me tenir en haleine jusqu'a la dernière page.

La guerre et ses horreurs qui déchirent les pays de l'ex-Yougoslavie, mais aussi les organisations mafieuses qui se nourrissent du conflit, la corruption d'hommes politiques, traffics en tout genre, massacres, tortures, prostitution, tout y passe pour le plus grand bonheur des lecteurs qui aiment être malmenés.

J'ai même été parfois contrainte de faire des pauses dans ma lecture pour respirer, tellement certaines scènes sont difficilement supportables.

« Arrivé à un certain point, les monstruosités vous indiffèrent. Cela devient une routine, le massacre à la chaine, un ennuyeux travail de bureau. On s'en blase, il faut descendre de plus en plus profond, au coeur de la barbarie, pour rester émoustillé. »

C'est ça la perfection ? Je l'ignore, mais moi j'ai pris mon pied. Je dois être un peu dérangée pour aimer lire de telles histoires !

Les démoniaques, premier livre de l'auteur, sera réédité prochainement en format poche dans la même maison d'édition, et vous pouvez être certains qu'à cette occasion je le placerai tout en haut de ma PAL.
Lien : https://livrite.fr/le-manufa..
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Y'a des livres qui touchent… celui-là touche vraiment beaucoup. Des histoires qui semblent sans rapport -des crimes de guerre en ex Yougoslavie, des trafics drogue et proxénétisme au havre, un flic au méthodes brutales, des problèmes d'adoption- et qui bien entendu se percutent. A ne pas mettre entre toutes les mains. Il faut supporter « les horreurs de la guerre »
Un excellent bouquin, une fin surprenante, à lire !!!!
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Voilà un roman choc , pas fait pour les âmes sensibles . L'auteur ne nous épargne rien en atrocités .. entre les guerres de Yougoslavie , les trafiquants de drogue et notre Manufacturier .Le tout fini par se rejoindre et tout devient clair , mais le chemin est long et l'auteur nous promène dans sa trame ou l'horreur est partout .

Un bouquin horrible , éprouvant , avec des scènes terribles ,une intrigue très bien ficelée , mais au final une belle claque .

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J'étais à une soirée d'anniversaire il y a quelques temps, pendant laquelle je papotais lectures avec un copain. Et d'un coup, il s'emballe: il y a ce livre, le Manufacturier, qu'il faut absolument lire! Mais attention, on n'en sort pas indemne … Vu qu'on a franchement les mêmes goûts niveau littérature, je n'ai pas tardé à aller acheter ce livre.

Et de fait, c'est du lourd. A éviter de mettre entre des mains émotives!

1991. Un groupe de paramilitaires serbes, les Lions de Serbie, dirigé par le lugubre Dragoljub, massacre le village d'Erdut. Un enfant va malgré lui leur échapper. Il sera le seul survivant de sa famille. 25 ans plus tard, l'avocate serbe Irina Illic fera tout pour parvenir à faire la lumière sur ce drame, remonter la piste de la milice pour en retrouver les derniers représentants et les faire répondre de leurs actes.

2017. le capitaine Vladimir Radiche dirige la brigade criminelle du SRPJ du Havre. Avec son équipe et ses collègues, il s'attèle à démanteler le réseau de Khaledzaoui, qui a la main mise sur la Vallée Verte.

Radiche est craint et haï. Il se révèle être froid, implacable, calculateur, cruel. Il enquête sur le meurtre d'un des revendeurs du clan Khaledzaoui, l'un des deux gros dealers qui se partagent le marché du Havre. Pas très loin de là, Gojko, souteneur de son état, mène ses filles à la baguette et elles ont intérêt à filer droit. Gojko utilise les revenus générés par leurs passes pour aider la cause de la « Grande Serbie ».

Un jour d'avril, une grosse affaire va tomber sur le bureau de Radiche. On vient de retrouver les cadavres d'une femme et d'un bébé dans l'enceinte d'un transformateur. Atrocement mutilés. Et ils sont là depuis quelques jours déjà. Radiche ne va pas tarder à découvrir l'existence sur le dark web d'un homme qui se fait appeler le Manufacturier de Jasenovac, qui vend les vidéos de ses crimes et qui revendique celui-ci, films à l'appui. Et il semblerait qu'il sévisse depuis longtemps déjà …

En Lozère, Milovan Horvah se décide à affronter son histoire familiale et à témoigner de l'indicible. Pour cela, il se met en relation avec Irina Illic, connue pour ses succès dans la traque des anciens criminels de guerre. Il espère, grâce à elle, retrouver et faire punir ses tortionnaires. le début d'une traque difficile, certainement la plus dangereuse de toutes celles qu'Irina aura menées.

C'est un roman très dur. On y parle de drogue, de prostitution, de trafics en tous genres, du camp de concentration de Jasenovac, du régime des Oustachis, de crimes de guerre, d'exactions. de résilience si elle est encore possible, de survivance, de vengeance. Des dérives du net et de la surenchère dans les contenus proposés, de voyeurisme. Ce n'est pas le seul roman à aborder ces thèmes, me diras-tu. A raison d'ailleurs. Alors pourquoi ne conseiller la lecture de ce roman-là qu'à un public averti?

Parce que tout est raconté de façon très directe et très crue. C'est une véritable boucherie là-dedans! C'est un roman coup de poing, un uppercut. C'est un roman que tu vas détester ou adorer, mais qui ne te laissera surement pas indifférent. Ce n'est pas le genre de romans que l'on oublie.

Il n'y a dans ce roman pas une seule pincée d'espoir ou d'empathie. Tous les personnages sont antipathiques, détestables, abjects, abominables (ils ne sont pas tous au même niveau d'implication et d'ignominie). Tous sont amoraux. Pourtant, tous exercent sur le lecteur (sur moi, en tout cas) une fascination morbide, un attrait complètement déplacé et malsain.

L'auteur n'épargne aucun de ses protagonistes. Il y a une sorte de raffinement barbare dans les descriptions des scènes de violence, qu'elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques. Ici, c'est la loi du Talion qui prévaut. Il évoque aussi avec subtilité étrange la vieillesse et ses aléas, et les conséquences des différentes addictions des personnages.

C'est un récit très documenté, notamment en ce qui concerne le traitement des crimes de guerre (je pense aux moyens mis en oeuvre dans la traque des criminels et à ce que doivent contenir les archives et les minutes du tribunal pénal international de la Haye).

Le rythme est rapide. le stress et l'angoisse sont palpables. Ce roman est très finement construit. La plume est précise et efficace. Un scalpel plutôt qu'une plume même. Il y aurait un certain nombre d'autres choses à évoquer dans les scènes décrites ou l'évolution des personnages, mais je ne veux pas te gâcher le plaisir.

Une vraie réussite.
Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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Vous vouliez du roman noir ? En voilà un, et difficile de faire pire dans cette réussite.

L'horreur à son paroxysme, rien n'est épargné au lecteur. Notre auto imagination ne nous censurera pas, l'écriture est bien trop poignante. Une claque, que dis-je, un choc littéraire comme rarement lu.
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Cela fait bien dix mois que « le manufacturier » m'attend parmi d'autres lectures à venir. Je l'ai sorti de cette pile de livres au moins vingt fois : « J'ose ? J'ose pas ? » Une hésitation due à la réputation d'extrême violence que la plupart de ses lecteurs ont dit avoir trouvé dans ces 550 pages.

Enfin, en cette fin d'été paisible, j'ai osé l'ouvrir et me lancer dans la lecture de ce deuxième roman de Mattias Köping.


Alors, oui, il y en a des scènes de violence ; souvent proche de l'insoutenable quand on arrive à visualiser les tortures qu'endurent les personnages, comme sur grand écran, tellement l'écriture de l'auteur est cinématographique, efficace, précise.


Alors, oui, revient l'éternel débat : « autant de violence est-elle nécessaire ? » Mais je n'ai pas envie de disserter sur cette question philosophique. La violence, qu'on l'accepte ou non, est intrinsèque à l'être humain, et c'est d'ailleurs le fil conducteur des guerres que l'Homme mène depuis la nuit des temps.

La guerre, c'est d'ailleurs le fond de l'intrigue du « Manufacturier » ; plus précisément le conflit serbo-croate des années 90. La torture, les viols, les assassinats gratuits, ne se compte plus, au nom de quoi ? Au nom de l'identité.

Milovan en a été victime. Un oncle installé en France a réussi à faire venir le jeune Croate miraculeusement seul survivant de sa famille et sérieusement blessé à Mende. C'est là, au milieu du Causse que le jeune homme grandira en tentant de panser ses plaies profondes, finalement élevé par le grand-père franco-croate, Boris.

En parallèle de la relation entre Boris et Milovan, nous avançons dans une enquête menée par le capitaine Radiche autour d'un vaste trafic de drogue et de jeunes prostituées dans la cité de la Vallée verte. La violence y est quotidienne car là aussi on y torture des petites frappes qui ont tenté de doubler les caïds, on y force des gamines de treize ans à se prostituer et on y élimine le quidam qui vient oser mettre son nez dans les affaires bien troubles qui y sont menées.

Radiche veut faire tomber tout ce réseau. Mais son passé, lié à de bien sombres heures de l'Histoire, va le rattraper, sous les traits d'un mystérieux « Manufacturier »…


Au final, j'ai lu ce thriller et j'ai aimé son intelligence ainsi que la plume ciselée de l'auteur. Lors de certains passages, j'avoue avoir été en apnée. Mais bon sang, quel roman !!!
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