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Critique de florencem


Pour moi, Guillermo del Toro rime plutôt avec films sombres, très sombres. Alors quand j'ai vu qu'il avait écrit un livre de littérature jeunesse, je me suis posée des questions. Ne connaissant pas non plus son co-auteur, à quoi pouvais-je donc m'attendre ? Je n'avais pas forcément envie de me retrouver dans un univers semblable au Labyrinthe de Pan que j'avais apprécié, certes, mais qui était aussi assez déprimant. L'univers de Trolls me laissait pourtant présager quelque chose de la sorte…

Les premières pages donnent le ton. Non, ce ne sont pas les gentils trolls de la Reine des Neiges mais bien ceux qui hantent les légendes celtes dont on parle. Et ils aiment les humains, de manière gastronomique… Très bien, les bases sont posées me dis-je, nous allons avoir droit à du sanglant. Et puis l'histoire commence vraiment et cette première sensation disparait. On se doute que tout ne sera pas rose dans le roman mais il y a cet univers jeunesse qui ressort, et un peu comme Percy Jackson ou L'épouvanteur. Et j'accroche tout de suite.

Jim Sturges Jr, notre jeune héros, n'a pas la vie facile. Un père un peu dérangé suite à la disparition de son frère aîné, une mère qui les a abandonnés, cantonné au clan de losers au lycée, martyrisé par la vedette du lycée… Bref, une vie qu'un adolescent de quinze ans ne rêverai pour rien au monde. Et pourtant, notre héros se montre dès les premières pages très sympathique. Il fait avec, prend sur lui, ne se plaint pas vraiment. Il aspire certes à une autre vie mais à quoi bon espérer… Et puis un jour sa vie bascule. L'occasion pour Jim, comme pour nous de découvrir le monde des Trolls. Bien plus complexe qu'il n'y parait, et avec seulement un tome, les deux auteurs nous offrent un univers riche avec de nombreuses espèces de trolls, leurs coutumes, leur histoire… Ces créatures qui n'ont jamais été exploitées comme il se le doit, on enfin droit à un roman où elles sont les vedettes. Et j'aime beaucoup ce choix. Je dirais juste, pour le coup, que nos fameux Trollhunters ne sont pas assez exploités, eux. Alors que c'est le titre du roman et qu'ils ont une place importante dans l'histoire, ce sont même eux l'histoire, il m'a manqué un peu de leur histoire. C'était un peu vague de ce côté-là.

Jim se retrouve donc dans un monde étrange et dangereux. On lui demande de prendre place dans une guerre ancestrale, de faire des choix, de mettre en péril sa propre vie. Les auteurs auraient pu le transformer à ce moment-là en héros grandiose, mais ils ont opté pour la subtilité, et c'est tant mieux. L'adolescent de quinze a des doutes, il a une vie (contrôle de math, pièce de théâtre, une vie amoureuse « espérée », survivre au lycée…) et même si devenir un héros peut être existant, il ne va pas plonger dans cette nouvelle vie juste comme ça. Jim prend aussi conscience de qui il est vraiment. Tous ces événements le poussent à s'interroger sur lui-même et à notre époque, je trouve que ce genre de héros qui ne n'en sont pas vraiment au final, sont de très loin plus intéressants. Nous restons dans de la littérature jeunesse, donc forcément, les bons sentiments restent très présents, mais il n'en reste pas moins qu'il y a une réflexion, une analyse. Etre un héros, ce n'est pas recevoir des lauriers, être acclamé par la foule, c'est faire des choix, des sacrifices, agir dans l'ombre.

Certains éléments clés n'ont pas été une surprise pour moi, notamment l'identité « réelle » de trois personnages, mais mis à part ce petit détail, j'ai passé un très bon moment. Il y a de l'humour, de l'action, de bons sentiments, une très grande place pour l'amitié (un point que j'affectionne toujours), et une intrigue qui même si elle reste classique est très prenante et cela jusqu'à la dernière page du roman.

Je pense que c'est un one-shot, mais si jamais je me trompe, je serais heureuse de connaître la suite des aventures de nos Trollhunters.
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