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3,43

sur 52 notes
Merci Babelio, merci masse critique, merci aux éditions Bayard (qui nous offre un livre objet plutôt plaisant, même si j'aurais tellement préféré qu'il soit accompagné d'illustrations) !

Au départ Guillermo del Toro voulait adapter "The Troll Hunter", un film norvégien low budget dans lequel trois adolescents découvraient et suivaient un chasseur de troll à travers monts et vallées (d'ailleurs l'héroïne du film a les mêmes prénoms que la guerrière troll ARRRGH ! dans le livre ^^). Il y avait un côté conspirationniste avec le gouvernement qui sait et le peuple qui ne sait pas, mais d'abord et su un côté écologiste avec le chasseur de troll qui se révélait être davantage un garde chasse chargé de réguler les populations trolls, espèces protégés car en danger. Mais il a été décidé d'édulcorer tout cela et on est passé d'un mélange en "Projet Blair Witch" et "Cloverfield" à une teen story entre "Chair de poule" et "Buffy contre les vampires" qui sent bon les années 1980/1990… fin du rêve pour moi, mais je ne doute pas un seul instant que le public cible va bien se marrer ! blink


Après un bon prologue, j'ai beaucoup de temps à rentrer dans le livre avant de me prendre au jeu et de passer un bon moment. Pourquoi ? Parce que la 1ère moitié du roman est truffée de trucs de mainstream voire clichés, avec quelques trucs cool et fun, alors que la 2e moitié est truffée de trucs cool et fun, avec quelques trucs mainstream voire clichés. Qu'est-ce qui ma fait tiqué ? Ben, on est dans une banlieue pavillonnaire californienne, avec un boloss vivant avec son père divorcé (John Sturges Junior), ami avec un pire boloss que lui (Tobias/Toby/Tub Pershowitz : juif, geek, gros, couard, qui est affublé d'un monstrueux appareil dentaire et qui vit chez sa grand-mère entourée de dizaines de chats ^^), racketté par un freshair badboy évidemment quater back de son lycée (Steve Jorgensen-Warner), et qui en pince pour la belle gosse de sa classe (Claire Fontaine), excentrique car étrangère, qui tranche sur les autres belles gosses de son lycée anorexiques… Oui, vous pouvez jouer avec moi au bingo des clichés car on nous a déjà le coup de tout ça environ 1 million de fois ! ^^
Je passe sur toutes la galerie de profs tous plus aigris et acrimonieux les uns que les autres, le vieux flic courageux mais blasé et inutile : une bonne littérature jeunesse ne doit pas se sentir obligé de montrer que tous les adultes son nazes et tous les ados géniaux pour flatter l'ego du public cible.
Et puis il y a une fête de fin d'année, avec une le match de football américain et une représentation d'une pièce de Shakespeare, et le boloss est pressenti pour jouer Roméo, la belle-gosse pour jouer le rôle de Juliette mais il se fait piquer le rôle par le quater back badboy… Au secours !


Après on a quand même un fil directeur fantastique/horrifique qui nous amène vers une 2e partie nettement plus plaisante : l'épidémie des briques de lait (cf. "Ça" de Stephen King), le monstre sous le lit (cf. "Au-delà du réel : L'aventure continue" 1x11), la cité troll (cf. "Hellboy 2"), les retrouvailles en cuisine entre le héros boloss, l'érudit tentaculaire Blinky (le traducteur Patrice Lalande a bien essayé de retranscrire le truc, mais j'aimerais bien savoir ce que donne son parler BBC en VO), la guerrière Johanna M. ARRRGH ! et un Peter Pan punk et badass, voire garbage (la scène étant un détournement d'un conte scandinave)… A ce moment on découvre alors avec le héros boloss l'envers du décor donc l'univers des créatures de la nuit



Oui comme le cycle "La Lignée", on sent très bien que le livre est écrit à 4 mains et on devine aisément à qui il faut attribuer les trucs cool et fun et les trucs mainsteams et clichés. Et le nouveau side kick de Guillermo del Toro a gagné des prix littéraires dans sa catégorie, cela en dit long sur le niveau de standardisation des professionnels de l'écriture américain. Alors oui, l'écriture est fluide et efficace et cela se lit bien et vite, mais tout est archi prévisible avec les twists placés en fin de chapitre et les cliffhangers placés en fin de partie, sans parler des whodunits dont on devine la résolution dès leur mise en place… Et puis il y a aussi le revers le médaille de cette formule : à trop suivre un cahier des charges, les spécificités du récit passent à la trappe… Et il y a ainsi cette détestable manie de lancer un mystère, puis de le laisser complètement de côté, avant de l'oublier ou de balancer toutes les explications d'un coup…


Visiblement le livre a bien marché, puisque DreamWorks veut en faire en film (et on se retrouve avec un truc encore plus édulcoré que je vais nommer « Monstres et Cie bis ») et Netflix veut en faire une série animée (vu le niveau de l'animation américaine, je n'en attends pas grand-chose, d'autant plus qu'on édulcore encore plus le truc avec des personnages encore plus jeunes, mais les artworks me donnent vraiment envie de laisser une chance à l'adaptation).
http://1.bp.blogspot.com/-FUw-4j1eCTo/VqAgUH3OT1I/AAAAAAAAAjk/6LL4ISfvSbI/s1600/Trollhunters-Artwork-1.jpg
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Pourquoi je l'ai choisi:

Rien que le nom de l'auteur, Guillermo del Toro sur la couverture a quasiment fait l'essentiel de ce choix, mais j'étais curieuse de voir une histoire de Trolls…

Les personnages:

Jim et Toby forment un duo convaincant en Chasseurs de trolls, mais c'est dans leurs faiblesses qu'ils sont le plus touchants. Des adolescents en somme, ni plus ni moins que normal, mais qui ont la chance de tomber par hasard, sur une aventure extraordinaire, tout en restant ordinaires. On adore les suivre dans leurs péripéties de lycée en journée, et leur folle expédition nocturne!

Claire est la touche féminine et espiègle de cette histoire!

Les Trolls sont des personnages un peu lourdeaux mais tellement attachants si on a la chance de les comprendre…J'ai beaucoup aimé le bestiaire trollesque qu'on peut découvrir au détour de la nuit!

Ce que j'ai ressenti:…Une lecture plaisante, mais…..

« Vous êtes de la nourriture. »

J'adore l'univers de Guillermo del Toro, sa façon de créer un monde sombre et poétique. Autant dire que ce titre là, me branchait bien, car je n'avais encore jamais lu d'histoires de Trolls…Je ressors de cette lecture avec une pointe de déception, j'aurai aimé retrouver la « patte » de cet auteur, un peu plus d'ombres à ce livre. Certes, on est en Jeunesse, donc la trame est assez classique un adolescent qui tend vers l'âge adulte en menant des combats de la vie réelle et imaginaire, mais on connaît trop le talent de l'auteur et scénariste pour pouvoir en attendre plus, même dans cette tranche d'âge. J'aurai aimé encore plus de force à l'ambiance, et un peu plus de profondeur dans la psychologie des personnages. Je suis un peu restée sur ma faim, j'aurai aimé plus m'investir dans cet univers riche en potentiel.

« Sous le lit. C'est là que vivent les monstres. »

Pour autant, ce fut une lecture bien agréable. Une histoire où aventures et fantastique rythment la vie d'un duo d'adolescents, en mal de reconnaissance. J'ai beaucoup aimé cette amitié, leurs esprits un peu rêveurs, leurs élans candides. On se laisse prendre au jeu des terreurs enfantines, voir apparaître les monstres sous les lits, connaître des créatures nouvelles. C'est assez rafraîchissant. Certains dialogues sont hilarants et volontairement décalé, et c'est donc le mot « plaisir » qui se dégage de cette lecture. Un bon moment, où l'on peut retrouver pendant quelques pages, nos envies de guerriers intrépides imaginaires.

« -Je préfèrerais encore me farcir un bouc dans un cabanon des Shetlands qu'embrasser un imposteur dans ton genre. »

En bref, il y a de plaisantes rencontres dans le monde de la nuit…Effrayantes aussi… Se laisser tenter par cette aventure vous fera passer un petit moment sympathique!

« Il n'était absolument pas de taille à lutter contre les démons intérieurs qui avaient pris des proportions de dragons dans sa tête. »

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement le site Babelio pour cette Masse Critique ainsi que les éditions Bayard pour l'envoi de ce livre et de leur gentil mot qui accompagnait ce colis. Merci de leur confiance!


Lien : https://fairystelphique.word..
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Pour moi, Guillermo del Toro rime plutôt avec films sombres, très sombres. Alors quand j'ai vu qu'il avait écrit un livre de littérature jeunesse, je me suis posée des questions. Ne connaissant pas non plus son co-auteur, à quoi pouvais-je donc m'attendre ? Je n'avais pas forcément envie de me retrouver dans un univers semblable au Labyrinthe de Pan que j'avais apprécié, certes, mais qui était aussi assez déprimant. L'univers de Trolls me laissait pourtant présager quelque chose de la sorte…

Les premières pages donnent le ton. Non, ce ne sont pas les gentils trolls de la Reine des Neiges mais bien ceux qui hantent les légendes celtes dont on parle. Et ils aiment les humains, de manière gastronomique… Très bien, les bases sont posées me dis-je, nous allons avoir droit à du sanglant. Et puis l'histoire commence vraiment et cette première sensation disparait. On se doute que tout ne sera pas rose dans le roman mais il y a cet univers jeunesse qui ressort, et un peu comme Percy Jackson ou L'épouvanteur. Et j'accroche tout de suite.

Jim Sturges Jr, notre jeune héros, n'a pas la vie facile. Un père un peu dérangé suite à la disparition de son frère aîné, une mère qui les a abandonnés, cantonné au clan de losers au lycée, martyrisé par la vedette du lycée… Bref, une vie qu'un adolescent de quinze ans ne rêverai pour rien au monde. Et pourtant, notre héros se montre dès les premières pages très sympathique. Il fait avec, prend sur lui, ne se plaint pas vraiment. Il aspire certes à une autre vie mais à quoi bon espérer… Et puis un jour sa vie bascule. L'occasion pour Jim, comme pour nous de découvrir le monde des Trolls. Bien plus complexe qu'il n'y parait, et avec seulement un tome, les deux auteurs nous offrent un univers riche avec de nombreuses espèces de trolls, leurs coutumes, leur histoire… Ces créatures qui n'ont jamais été exploitées comme il se le doit, on enfin droit à un roman où elles sont les vedettes. Et j'aime beaucoup ce choix. Je dirais juste, pour le coup, que nos fameux Trollhunters ne sont pas assez exploités, eux. Alors que c'est le titre du roman et qu'ils ont une place importante dans l'histoire, ce sont même eux l'histoire, il m'a manqué un peu de leur histoire. C'était un peu vague de ce côté-là.

Jim se retrouve donc dans un monde étrange et dangereux. On lui demande de prendre place dans une guerre ancestrale, de faire des choix, de mettre en péril sa propre vie. Les auteurs auraient pu le transformer à ce moment-là en héros grandiose, mais ils ont opté pour la subtilité, et c'est tant mieux. L'adolescent de quinze a des doutes, il a une vie (contrôle de math, pièce de théâtre, une vie amoureuse « espérée », survivre au lycée…) et même si devenir un héros peut être existant, il ne va pas plonger dans cette nouvelle vie juste comme ça. Jim prend aussi conscience de qui il est vraiment. Tous ces événements le poussent à s'interroger sur lui-même et à notre époque, je trouve que ce genre de héros qui ne n'en sont pas vraiment au final, sont de très loin plus intéressants. Nous restons dans de la littérature jeunesse, donc forcément, les bons sentiments restent très présents, mais il n'en reste pas moins qu'il y a une réflexion, une analyse. Etre un héros, ce n'est pas recevoir des lauriers, être acclamé par la foule, c'est faire des choix, des sacrifices, agir dans l'ombre.

Certains éléments clés n'ont pas été une surprise pour moi, notamment l'identité « réelle » de trois personnages, mais mis à part ce petit détail, j'ai passé un très bon moment. Il y a de l'humour, de l'action, de bons sentiments, une très grande place pour l'amitié (un point que j'affectionne toujours), et une intrigue qui même si elle reste classique est très prenante et cela jusqu'à la dernière page du roman.

Je pense que c'est un one-shot, mais si jamais je me trompe, je serais heureuse de connaître la suite des aventures de nos Trollhunters.
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Avant tout, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Bayard pour l'envoi de "Trollhunter". Un petit mot sympathique accompagnait l'ouvrage et m'a fait très plaisir !

Ce roman retrace les (més)aventures de Jim Junior Sturges, un adolescent comme les autres : il fait des études, se fait bizuter par Steve, le beau caïd adepte du ballon, fantasme sur une jolie demoiselle du nom De Claire, a un meilleur ami avec qui il fait les quatre cents coups... Et a un père surprotecteur dont la maison, équipée de fenêtres informatisées, d'alarmes et de nombreux verrous, est une véritable forteresse ! Jim pense tout simplement que son géniteur dingo fabule : il ne va rien leur arriver. Sa vie est on ne peut plus banale... La seule chose qu'il craint, c'est de se faire raquetter par Steve. Et pourtant, il devrait se méfier : sa lignée a quelque chose de particulier et ce, depuis des générations...
Qu'on se le dise : derrière ce scénario classique se cache un récit entraînant avec un narrateur plutôt sympathique. le duo qu'il forme avec Toby m'a fait sourire plus d'une fois. Les pauvres ont beau être gentils, ils ne sont quand même pas très doués... Quelle belle équipe de bras cassés ! Couards, ils préfèrent se cacher derrière une voiture plutôt que d'affronter leurs problèmes. Deux véritables anti-héros qu'une incroyable aventure va tout bouleverser... En effet, ils vont découvrir que les trolls existent et pas seulement... Un gros point positif pour ce livre : il y a un sacré bestiaire "trollesque" ! Entre les Nullhullers, les Zunnn, les Yarbloods, les Gum-Gum, etc. le pauvre Jim va emmagasiner un paquet d'informations sur ce nouveau monde de la nuit... Il va également apprendre à manier l'épée et à trouver les points faibles des trolls.

L'idée de chasseur de trolls m'a beaucoup plu. D'autant plus que la petite équipe de Jim est touchante. Hormis l'un des personnages ayant le syndrome de Peter Pan (dont je tairais le nom afin d'éviter de spoiler), j'ai apprécié tous les protagonistes. Ma préférence va à cette brave ARRRGH!!!. Bien que cette troll femelle ne s'exprime pas aussi bien que son comparse, elle m'est apparue comme très joviale... Et sacrément goinfre ! Son appétit colossal n'a pas son égal parmi les hommes... Même Toby est un petit joueur à côté d'elle ! D'ailleurs, elle lui en fera voir de toutes les couleurs une fois chez lui... le pauvre !...
Quant aux personnages secondaires, je n'ai pas grand chose à dire sur eux. Ils sont assez développés sans trop l'être. Leur présence permet surtout de donner "vie" à l'univers scolaire de Jim. Par contre, je les ai trouvés très manichéens... Bien que l'on soit dans du roman pour adolescents, j'aurais souhaité moins de personnages étiquetés "méchants" ou "gentils"...
Gunmar, le grand "méchant" de cette histoire, ne m'a pas vraiment impressionnée étant donné qu'il n'apparait que tard dans le récit (faisant office de "boss de fin de niveau")... Mais a eu le mérite de me faire sourire contre son gré. Vous connaissez peut-être Nemesis de la saga "Resident Evil" qui hurle "STARRRRRRSSSS" dès qu'il en avait l'occasion... Et bien Gunmar, c'est presque la même chose avec "STUUUURRRGGGEEEEES". Qu'il soit volontaire ou non, j'ai trouvé le clin d'oeil amusant.

Le scénario m'a relativement plu. J'ai pris plaisir à suivre le duo Jim-Toby vivre au quotidien. Ajoutons à cela une intrigue paranormale qui titille la curiosité du lecteur, ainsi qu'une plume relativement simple avec quelques clichés (certainement volontaires) et vous avez "Trollhunter". J'ai préféré les deux premières parties du roman, car l'auteur mêlait aisément scènes scolaires, tensions, suspense et inquiétude. le rythme avant que l'on découvre l'univers des trolls était très prenant. Ensuite, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, des redondances, des moments trop vite "expédiés" ainsi que des incohérences. Par exemple, après plusieurs nuits blanches ou quelques heures de sommeil par jour, je m'attendais à ce que notre jeune héros soit un beaucoup plus fatigué... La fin a également été un peu décevante car il y avait de nombreux rebondissements ou révélations attendus...

Malgré tout, j'ai été ravie de découvrir le combat dans lequel s'est lancé Jim. C'était assez plaisant. J'imagine assez bien cet ouvrage être adapté au cinéma. Nul doute que cela plaira à de jeunes lecteurs de 12 à 14 ans... Ce fut donc une lecture sympathique avec ses qualités comme ses défauts. Ma note serait plutôt de 3,5/5, mais étant donné que j'ai pris plaisir à lire ce livre, je monte à 4/5. Merci encore à Babelio et à la maison d'édition Bayard. E. C.
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Trollhunters m'a d'abord attiré par le fait qu'il allait y avoir des trolls, créatures que l'on ne voit que trop peu dans la littérature en général et je trouvais l'idée d'en faire des personnages principaux très intéressante. Et puis, le fait que Guillermo del Toro ait participé à l'écriture de ce roman y a aussi joué un rôle.
Je remercie donc Babelio et les Éditions Bayard Jeunesse pour l'envoi de ce roman.



Les trolls sont des créatures qu'on ne retrouve pas toujours dans la littérature où ils ont plus ou moins un rôle mineur, mais ici, ils sont importants et c'est d'autant plus original de par toute la mythologie qui les englobe, une mythologie très bien exploitée et intéressante. Comme on se l'imagine, les trolls sont tous plus différents les uns que les autres, ils sont affreux/hideux/répugnants (tout ce que vous voulez!), ce sont des gloutons, certains sont violents et ils inspirent la peur évidemment. En fait, il y a différentes sortes de trolls, différentes espèces avec chacune leurs caractéristiques (il y en a qui sont végétariens, d'autres amateurs de chair humaine...). Leur point faible commun est le soleil qui les transforme en pierre.

Je regrette juste de ne pas m'être vraiment attachée aux personnages principaux Jim Jr et Toby, je ne me l'explique pas. Mais plus qu'à eux, je me suis plus attachée à Blinky et ARRRGGHHHH!!!, les deux trolls qui sont du bon côté, et aussi un peu à Jack qui est un personnage quelque peu torturé, badass et intéressant à suivre.

Ce qui m'a gêné aussi, ce sont les innombrables clichés du genre: la vie au lycée; la brute qui martyrise les pauvres élèves dont le héros et son meilleur ami; la romance avec la fille un peu bizarre mais parfaite; les différences entre élèves populaires et non populaires. Entre autres. ça aurait mérité d'être un peu plus original que ça.

Au début, le narrateur s'adresse au lecteur, nous faisant presque participer à l'histoire, nous mettant dans le bain, c'était un vrai plus, et c'est dommage que ça n'ait pas été gardé tout au long de la lecture. Quant à la fin, elle est assez satisfaisante, la bataille finale a été épique et je pourrais même dire que c'est une fin ouverte, mais y aura-t-il une suite... telle est la question.

Une écriture simple, fluide, tout à fait adaptée pour de jeunes lecteurs, une écriture très "visuelle"/"imagée", on pourrait presque croire que c'est un film qui défile sous nos yeux (surtout grâce aux descriptions très précises).
Le vocabulaire utilisé et l'ambiance font que la lecture est un peu "stressante", "angoissante" sans trop l'être non plus (c'est un roman jeunesse quand même!) mais justement, je trouve que c'est une bonne chose, c'est efficace (attention, je ne dis pas non plus que j'ai eu la trouille de ma vie en le lisant le soir... quoique c'est arrivé une fois! :D)

Un soupçon d'humour (qui n'est pas exceptionnel, je suis passée à côté), une romance légère, beaucoup d'action et un côté un peu horrifique/gore (beaucoup de choses peu ragoûtantes, des scènes si bien décrites que l'imagination fait le reste!).

Une lecture bien sympathique qui change de ce que je lis d'habitude. L'histoire est assez prévisible mais aussi originale en un sens quoique que composée de beaucoup de clichés. Je dirais même que ce roman plaira davantage aux garçons qui devraient plus se retrouver dans le personnage principal. Donc si vous êtes un fan des Chair de Poule et que vous aimez les Chroniques de Spiderwick, ce livre est fait pour vous car ça en est le parfait mélange.
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TrollHunters est un roman à quatre mains, dont deux appartiennent à Guillermo del Toro, réalisateur très connu au parcours inégal, bien que plutôt sympa. Je vous avouerais que c'est en pensant au film le Labyrinthe de Pan que j'ai cliqué sur la petite case de participation à l'opération Masse Critique me l'ayant proposé, me disant que niveau gamin qui se perd dans un autre monde peuplé de créatures bizarres, monsieur savait y faire. J'avais beaucoup aimé ce film, son ambiance, sa noirceur, et j'avais hâte de voir ça adapté à la littérature jeunesse, m'attendant à un truc à la Chair de Poule version ado, plutôt qu'enfants.

Je suis hyper mitigée sur ce bouquin. Il y a de très bonnes choses, et d'autres vraiment moins bonnes. J'ai aimé l'intrigue principale, le background bien défini dès le prologue, et presque tout ce qui touchait aux trolls. On parle ici de vilains trolls de légendes, comme on pouvait s'y attendre de la part de del Toro, avec un côté assez gore et macabre tout en restant adapté à la jeunesse. L'ambiance est parfaitement bien dépeinte, les trolls sont très bien décrits, leur histoire et leur univers tout aussi bien exposés. Les auteurs ne se moquent pas de leurs lecteurs, ils sont explicites, ils ne prennent pas de gants et le tout est très visuel. C'est ce que j'espérais, ce qui m'a plutôt plu.

Mais à côté de ça, on a le bouquin le plus cliché de l'année. On dirait une parodie de teen movie, avec absolument tous les ingrédients que l'on retrouve dans chacun d'eux. Jim, le personnage principal, est un raté, un gars pas du tout populaire qui a un peu honte de son père, lourd et complètement paranoïaque. Son meilleur ami Toby est un amoncellement de clichés : très enrobé, nul en sport, avec un appareil dentaire de l'enfer et une mamie folle aux chats. Ils sont harcelés à l'école par le grand méchant sportif/beau-gosse style quaterback. Et ce dernier et le héros en pincent tous les deux pour la même fille, qui n'est pas comme les autres, bien sûr. Heureusement, ça se décante dans la deuxième partie du roman, et la fin est bien plus sympa, avec des retournements de situations et des résolutions hyper bien amenées, qui montrent que tout a été pensé depuis le début dans le moindre petit détail.

Mais en fait, le principal problème du livre, c'est le style. Alors, je ne sais pas si ça vient de l'écriture originale ou de la traduction, mais l'utilisation du « on » à outrance m'a fait devenir folle. Je crois que pas une fois l'auteur/traducteur n'a utilisé le pronom « nous ». Et il aurait dû, parce qu'on a le droit à des phrases, que dis-je, des paragraphes rythmés par des « on » moches super indigestes. le roman n'est déjà pas hyper bien écrit en général, même assez froid par moments, mais le « on » m'a achevée. C'est dommage. C'est une bonne histoire, une intrigue sympa bien que bourrée de clichés, mais complètement alourdie par un style plutôt mauvais. Et je ne suis pas non plus difficile, en littérature jeunesse, sur le style. Mais là c'était trop.

Mais il y a quand même de très bonnes choses. le prologue est vraiment génial, décrivant à la perfection la scène qui fera du père de Jim ce qu'il est aujourd'hui. Sa paranoïa fait souffrir son fils, alors même qu'il ne veut que le protéger. Leur relation est touchante, parce qu'on voit bien que Jim en veut en son père, tout en étant extrêmement tolérant parce qu'il comprend son traumatisme. Quant à Toby, c'est un peu le rayon de soleil du livre, celui qui apporte la touche humoristique tout en restant un ami loyal et plus courageux qu'il n'y parait. Et il y a les trolls… J'ai été agréablement surprise, même si j'aurais voulu apprendre à les connaitre un peu plus, pour plus m'attacher à eux (OU PAS). Enfin, il y a carrément un côté visuel, qui donne un potentiel scénaristique au livre. Dreamworks n'est pas passé à côté, et on aura le droit à un film d'animation et/ou une série animée sur l'univers du roman, ce qui me réconciliera surement avec les quelques détails m'ayant dérangée.

Alooooooooors ? Eh bien, j'ai levé les yeux au ciel et soupiré plus d'une fois devant les clichés à foisons avant d'être agréablement surprise par la fin et les quelques détails originaux qui la rythment. J'ai aimé l'ambiance, l'intrigue, le background, les révélations et l'évolution des personnages, en opposition à un style lourd et à un début plein de stéréotypes du genre. J'ai tout de même passé un moment agréable, mais je suis frustrée parce qu'il aurait vraiment pu être mieux, tout simplement. Je pense, en revanche, que les enfants fans de Chair de Poule et autres Épouvanteur seront ravis de découvrir TrollHunters !
Lien : http://allison-line.blogspot..
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Comme sûrement beaucoup d'entre vous je connais plus Guillermo del Toro pour sa casquette de réalisateur. Il ne change pas vraiment de registre ici puisque le fantastique et les monstres y sont omniprésents.
De son côté, Daniel Kraus semble plus discret au niveau des traductions françaises de ses romans même si on y retrouve là encore une forte propension au fantastique, à l'horreur et au macabre.
Sachant cela, j'ai débuté cette lecture avec un poil d'appréhension et une question cruciale : comment ont-ils concilier leurs talents pour le sombre et le fantastique en un roman jeunesse accessible à tous ?
Jim Junior Sturges est un gamin comme les autres, ni plus intelligent, ni plus fort que la moyenne. Il se fait molester par les petites frappes hélas autant que les autres et surtout que son meilleur ami Toby, un jeune ado obèse mais non dénué d'humour et de dérision. La vie de Jim n'est cependant pas habituelle. Car depuis que son oncle Jack a été enlevé sous ses yeux, quarante-cinq ans auparavant, Jim senior, le père de notre héros est obnubilé par la sécurité. Leur maison est un véritable coffre-fort qui doit tenir Jim Junior à l'abri dès que l'obscurité tombe sur la ville. Car, à l'époque, Jack ne fut que l'un des très nombreux enfants portés disparus mais ce que Jim a alors vu l'a traumatisé à vie et en a fait l'adulte paranoïaque et renfermé qu'il est à présent.
La plume conjointe de ces deux auteurs m'a de suite enthousiasmée. Elle nous emporte rapidement dans la petite vie morne et presque tranquille de ces deux adolescents, leurs ennuis avec le caïd du lycée, les amours contrariées, les cours...et puis tout bascule.
Jim semble voir des choses qui le poursuivent dans l'ombre. Une nuit il se fait même enlevé dans son lit.
C'est à partir de ce moment que sa vie va réellement changer. Ce qu'il va découvrir, telle Alice de l'autre côté du miroir, ici pour lui plutôt sous la terre, va l'amener à faire des choix, adopter des priorités et accessoirement y inclure Toby.
Car apprendre de la bouche d'une personne, que l'on croyait ne jamais connaitre, l'existence des trolls est en soit une sacrée découverte.
Y plonger dedans jusqu'au cou, sans se soucier du danger et en y emmenant son meilleur ami en prime paraît aussi sans conteste la plus mauvaise idée qu'il soit.
Surtout quand rien ne vous dit que vous n'allez pas le regretter ou vous en sortir en sortir vivants. Pourtant la décision qu'ils prendront ce soir-là va changer leur vie mais aussi celle de toute la petite ville de San Bernardino.
Outre un scénario plutôt bien ficelé et aux nombreuses surprises parfois vraiment singulières, le mélange des genres de ces deux auteurs a su composer là un roman très actif, aux nombreuses ramifications et détails importants. Les détails physiques et moraux sur la nation troll, leur histoire et la nôtre sont imbriqués de façon à paraître quasiment naturelle et à nous plonger ainsi dans une sorte de San Bernardino alternatif où tout n'est pas ce qu'il semble être.
On retrouve aussi la patte du scénariste dans le côté descriptif et imagé du roman qui nous permet d'imaginer assez facilement les physiques disgracieux (et je suis sympathiques) des trolls, leur monde souterrain et d'appréhender ainsi leurs légendes et leur histoire de façon visuelle et ce grâce à Blinky, l'un des trolls sympa et érudit que nous allons rencontrer. Lui et Arrrgh sont vraiment intéressants par leur philosophie de vie mais aussi par le fait qu'ils fassent partie du bon côté des trolls. Ils seront ainsi notre source d'informations la plus fiable et hélas la plus flippante. Vous ne verrez plus un pont ou les monstres sous votre lit de la même manière après les découvertes et les explications de Blinky. Faites bien attention aux détails lors de votre lecture cela vous donnera ainsi une petite longueur d'avance sur nos héros mais aussi une raison supplémentaire de trembler pour eux.
L'aventure vous attend au détour d'un pont ou de votre lit alors ne la ratez pas et venez découvrir si vous aussi vous êtes faits pour être un Trollhunters !!

Merci à Babelio et aux éditions Bayard pour ce roman vraiment addictif et surprenant que j'ai dévoré, tel un troll croque les petits enfants, avec voracité et gourmandise.
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Je remercie à Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre très sympathique et plaisant. le nom de Guillermo del Toro m'a suscité de l'intérêt : j'avais lu la trilogie " La lignée', trilogie vampirique qui m'avait marqué. Un nouveau livre de ce réalisateur talentueux, qui plus est, sur un sujet assez audacieux -des troll quand même- et connaissant son aptitude d'écriture, je ne pouvais que m'y plonger. Alors comment est ce livre ?
En 1965, une série d'enlèvement d'enfants frappe la ville San Bernardino en Californie. Jim jouait avec son frère Jack lorsque ce dernier se fait enlever sous ses yeux. Puis la vie est redevenu normale... Mais plus d'une quarantaine d'année, Jim est devenu un père paranoïaque, au grand désespoir de son fils, Jim Junior, le héros de l'histoire. En effet, il a transformé la maison en forteresse et est convaincue que le pire peut arriver. Evidemment, Jim Junior n'y croit pas, pensant que son père est fou. D'autant plus qu'il doit compenser avec une mauvaise réputation à l'école, partagé avec son meilleur ami, Toby, et est secrètement amoureux d'une fille, Claire. Mais un soir... il se fait enlever ! Il découvre alors le monde étrange des trolls...
Voilà un livre singulier, original et trépidant que nous offre del Toro et son comparse Kraus. J'ai vraiment pris du plaisir à le lire.
Déjà, l'un des incipits les plus déroutants avec la première phrase qui nous entre déjà : "Vous êtes dans la nourriture", suivi de la paragraphe expliquant à quel point nous sommes " comestible" pour les créatures nous plongeant déjà dans la menace : les trolls aiment nous manger !
En effet, la mythologie autour d'eux est très codifié, bien pensé, inspiré par les mythes nordiques. Ici, ils ont des apparences variés, des noms divers et des capacités intrigantes. Une ville souterraine. Des guerres millenaires faisant rage et opposant les gentils trolls pacifiques aux méchants trolls sanguinaires. Et saupoudré de guerriers humains qui viennent chasser les mauvais troll (vous voyez, les Chasseurs de Troll ?). Une mythologie très riche pour des créatures qui ne sont pas vraiment approfondies dans la littérature fantastique et fantasy.
Les héros sont plutôt attachants, comme Jim Junior, l'adolescent entraîné malgré lui dans cette histoire mais qui au fil du temps va intégrer l'étrangeté de cet univers, son ami Toby, un roux enrobé mais loyal envers Jim, le père de Jim, qu'on prends pour un authentique cinglé alors qu'il agit par peur que son fils subit le même sort que Jack... Certes, on peut reprocher qu'il y a peu de persos féminins mais il ne faut pas oublier Claire, la fille mystérieuse et... ARRRGHHH ! Non je n'ai pas crié, c'est le nom d'une troll alliée à Jim Junior. Une troll malicieuse, adorable, mais gourmande, qui fait voir toutes les couleurs aux héros (son passage chez Toby est juste mémorable).
L'écriture est particulière, expressive, et parfois poétique, appartenant au réalisateur qu'est del Toro. Il nous plonge dans un univers étrange où nos cinq sens sont mobilisés.
Le livre a beau être "pour jeunesse", certains détails et certains passages sont très sombres, sanglants et noirs pour le lectorat, rien que la mention du sluuurph (j'ai mal écrit mais croyez-moi cela me fait presque vomir ce que ce nom signifie) où les combats un peu gore contre les méchants trolls avec mention des membres arrachés... Vous voyez ? Et je parle pas
En revanche, ce qui m'a énervé était que parfois, on raccourcit certains moments et à d'autres, on les allonge inutilement. On passe sur certains combats qui auraient mérité d'être détaillé. Sans compter que parfois, j'avais l'impression que le héros avait dix-huit ans au lieu des quinze ans vue qu'il parle d'un sérieux (ça veut pas dire que les ados de quinze ans soient enfantins, ah non !) mais bon... Et la fin était un peu brute, même si le final en lui-même est épique et tendu !
J'ai entendu parler que Trollhunters sera adapté en série animé par Netflix, eh bien espérons parce le livre est très bon et idéal pour un format télévisuel où cinématographiques (ah oui, j'ai pas précisé un point, déjà vue dans La Lignée : à certains moments, certaines scènes décrites sont dignes pour des adaptations, avec notion de lumière et de plan). En tout cas, un livre à découvrir par curiosité, et qui vous fera changer d'avis sur les trolls...
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San Bernardino, une petite ville de Californie,

Depuis que sa mère les a laissés quand il était petit, James Sturges Junior, dit Jim, vit seul avec son père dans une maison qui ressemble à un bunker. Des alarmes, des capteurs de présence, des dizaines de verrous aux portes et des caméras, ont été installés pour assurer leur protection. Jim a beaucoup de peine pour ce père névrosé, négligé, vieux avant l'âge, qui n'a jamais pu se remettre de la disparition de son frère Jack, quarante cinq ans plus tôt. Depuis ce drame, il a essayé de maintenir un semblant de vie normale, mais sévèrement traumatisé, il n'y arrive pas et fait subir à son fils toutes les psychoses qu'il a en lui.

En 1969 dans la région de San Bernardino, près de deux cents enfants ont disparu sans laisser de trace. Jim Sénior avait à l'époque huit ans et Jack treize ans. Une milice de parents avait été créée, les enceintes des écoles avaient été renforcées et le soir, un couvre-feu avait été instauré. Mais pour l'anniversaire de Jack, on leur avait accordé un peu de liberté et ils étaient partis essayer le nouveau vélo reçu en cadeau. Ils avaient emprunté la route qui mène au canal et au pont Holland. C'est à cet endroit, sombre et encombré de rebuts, que Jim Sénior a vu pour la dernière fois Jack. Il n'a jamais pu raconter le cauchemar qu'il avait vécu, entre rêve et réalité. Qui aurait pu le croire s'il avait dit qu'il avait vu un monstre poilu, immense, plein de griffes ?

Les monstres… Jim Junior en voit un tous les jours au lycée. Steve, le capitaine de l'équipe de basket, est le caïd qui fait subir aux plus faibles les pires tourments. Avec son copain Toby, ils ne font pas le poids et se retrouvent souvent la cible de ses perversions. Mais ce n'est pas en se comportant comme une mauviette qu'il séduira Claire Fontaine, une Écossaise qui vient d'arriver… Claire est différente des autres filles ; belle, intelligente et curieuse. Son non-conformisme est une singularité qui détonne dans l'univers du lycée. Et quand elle joue le rôle de Juliette au théâtre, elle est simplement magnifique !

Une nuit, Jim est surpris par des bruits. Il avait déjà entendu de tels chuintements dans les canalisations des sanitaires du lycée, et pour rire, il avait imaginé des créatures surnaturelles qui ne demandaient qu'à sortir. Mais seul dans sa chambre, c'est une autre histoire. N'osant pas s'aventurer dans la maison, il reste dans son lit, à l'affut des grognements. Serait-il devenu fou ? Sur son ordinateur portable, il cherche des vidéos qui témoignent des étrangetés qui se seraient passées à San Bernardino et tombe sur des trucs incroyables. C'est alors que la porte de sa chambre s'ouvre sur le pire de ses cauchemars. Une odeur fétide, des tentacules, plusieurs yeux, et voilà qu'un monstre l'entraîne sous son lit, à l'intérieur des lattes du plancher.

Toby lui avait bien dit qu'il fallait toujours regarder sous son lit ! Tétanisé par la peur, Jim est contraint par le monstre et se retrouve dans une sorte de caverne remplie d'ordures. Quel est cet endroit ?

C'est un homme en armure qui va répondre à ses questions. Les monstres sont des trolls qui habitent une cité souterraine. Grâce à un médaillon traducteur, il peut comprendre leur langage et communiquer avec eux. Ils sont horribles mais pas forcément cruels. Enfin, pas tous ! L'homme de fer lui présente ARRRGH et Blinky, des compagnons d'armes qui l'aident à combattre Gunmar le Noir, le troll mangeur de chair humaine et kidnappeur d'enfants.
S'il a choisi Jim pour l'avoir à ses côtés, c'est qu'il est le descendant d'une lignée de guerriers. Son patronyme signifie « lance ». Il est le paladin de sa génération.

Jim découvre un univers parallèle grouillant fait de poubelles et de trolls en tout genre qui aiment guerroyer, manger, chanter et parler en prose. S'il comprend bien, cette visite impromptue n'est pas une simple sollicitation courtoise… La menace est claire et impérative. Il doit prendre les armes pour lutter contre Gunmar. L'homme de fer insiste en lui donnant le médaillon…
« – Si tu ne le prends pas maintenant, s'emporta-t-il, nous reviendrons te chercher demain dans la nuit. Et la nuit d'après. Et celle d'après encore. Et ce sera tout ce à quoi se résumera ta vie, Jim Sturges, jusqu'à ce que tu nous obéisses. »

Le soleil commence à se lever, c'est l'heure de regagner pour chacun leur monde. Jim se retrouve dans sa chambre, le médaillon près de lui. Ce n'était pas un rêve. Pfff… il va falloir qu'il raconte sa nuit à Toby !

Élève médiocre, adolescent gringalet, pas trop héroïque, comment Jim pourrait se transformer en un valeureux guerrier chasseur de trolls ? Là, est toute l'histoire qu'on nous invite à lire…

Guillermo del Toro avoue aimer les créatures monstrueuses. Dans ce livre, avec l'auteur Daniel Kraus, il nous en présente tout un panel. Au plus elles sont horribles, au mieux c'est. Quel est le lecteur qui ne frissonne pas d'effroi quand il lit qu'elles se cachent sous le lit ou qu'elles profitent des coins les plus obscurs pour surprendre l'enfant ? Ça nous renvoie aux fantasmes terrifiants de notre enfance.
L'histoire embarque deux adolescents, Jim et Toby, guère confiants en leurs capacités, pour cette quête initiatique ! L'un est petit pour son âge, l'autre est obèse. Ils ne sont pas préparés à affronter de gigantesques bestioles aux dents acérées, pourtant ils vont s'en donner à coeur joie ! Tremble Gunmar !
Sur un tempo échevelé qui va en crescendo, les aventures de notre héros et comparses ne manquent pas d'humour, ce qui allège un peu la tension du début… le fantastique permet des intrigues les plus farfelues.
Pénétrer dans un autre monde m'a fait penser à l'expérience d'Alice de Lewis Carroll, quant aux trolls, ce fut une pensée à la série « A comme Association » d'Erik L'Homme et Pierre Bottero.

Je recommande ce livre qui est destiné aux jeunes adolescents. J'ai pris plaisir à le lire et je prendrai plaisir à le voir, car on découvrira Trollhunters dans le courant de l'année avec une adaptation en film d'animation. Alors… à suivre !
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Ah, ça faisait longtemps que nous ne vous avions plus proposé un article deux en un : un livre pour deux critiques ! Attirées toutes les deux par le même livre, nous en parlions depuis un moment et attendions sa sortie avec impatience. Malheureusement, nous avons vite déchanté devant Trollhunters. Il récolte pourtant de bonnes critiques à travers le net, mais nous n'avons pas été convaincues. Qu'à cela ne tienne, on vous donne notre avis quand même, il en faut bien pour tous les goûts.

Résumé :

En 1965, des enfants disparaissent mystérieusement dans une petite ville de Californie. Au point qu'une « épidémie de briques de lait » arrive : sur tous les cartons on voit défiler de semaine en semaine de nouveaux visages d'enfants disparus. Jack Sturges, 13 ans, est enlevé à son tour, sous un pont, devant les yeux de son petit frère, Jim, alors qu'ils jouaient tranquillement sur leurs vélos. Jim en restera traumatisé, car il est persuadé d'avoir aperçu une masse immense, un monstre, capturer son frère.

Quarante-cinq ans plus tard, le fils de Jim, Jim Junior, 15 ans, doit supporter la paranoïa de son père, qui a transformé la maison en forteresse pour protéger sa famille (bien que sa femme l'ait quitté il y a de nombreuses années). Pourtant, une créature étrange réussit à se faufiler dans la chambre du garçon et le kidnappe…

Jim Junior va alors découvrir le monde souterrain des Trolls. Un monde partagé entre les bonnes et les mauvaises créatures. Jim a en réalité été choisi pour défendre le côté du bien contre les forces du mal trolles qui prennent de plus en plus d'ampleur. Il sera aidé dans sa tâche par son meilleur ami de toujours : Tobby.

Mais il doit aussi continuer à vivre son existence de lycéen normal. Pas facile quand on est un bouc-émissaire au lycée, secrètement amoureux De Claire, de passer pour un héros dans un autre monde.


L'avis de Loulou :


Dès le début de ma lecture, j'ai tiqué sur plusieurs éléments, que je trouvais incohérents, mal construits ou ne me permettant pas du tout de rentrer dans l'histoire. du coup, frustrée de ce début (enfin j'ai quand même attendu jusqu'à la moitié pour voir si ça remonterait dans mon estime), j'ai pris une sorte de malin plaisir à relever tout ce qui me chiffonnait, et je n'ai pas réussi par la suite à m'imprégner de l'histoire. Je crois que même si le chapitre du siècle était dans ce livre, je ne le verrai pas tellement il y a d'autres détails ahurissants à côté, de mon point de vue.

Je vais commencer par les quelques points positifs que j'ai trouvé à ce roman, pour égayer un peu le tout :

1 – le découpage en grandes parties en plus des chapitres est assez agréable (même si inutile en réalité ici). D'ailleurs, les chapitres sont courts ce qui est un bon point et permet au jeune lecteur de stopper sa lecture rapidement, sans devoir prolonger au risque de s'en dégoûter.

2 – J'aime le fait que l'on ait le point de vue des humains, mais aussi des Trolls et que ceux-ci ne soient pas que des méchants. A été pris le parti de nous les présenter un peu comme des êtres « normaux », qui ne cherchent qu'à vivre comme nous, avec des passe-temps, des familles, mais du coup aussi des mauvais côtés.

3 – La façon de parler de l'un des Trolls, Blinky, est assez rigolote. C'est une sorte d'aristocrate entre le mal dégrossi et le trop poussé. Ses longs discours ne sont pas rébarbatifs, on se prend au jeu.

4 – Vous le verrez dans la partie négative, j'ai eu beaucoup de mal à digérer de nombreuses scènes, que je trouve très mal construites et pas réalistes. Mais il y en a quand même deux que je retiens, qui présentent un peu de positif :

J'ai aimé le chapitre sur l'Histoire des Trolls. Je l'ai trouvé un peu farfelu, pas vraiment crédible (bon, d'accord les Trolls n'existent pas, mais je veux dire par là que dans un bouquin de fantasy/fantastique, il faut réussir à faire croire au lecteur que le tout est réel, or là c'est loin d'être le cas), on a l'impression que les auteurs ont pris des éléments au pif pour construire l'Histoire des Trolls. Mais ça reste rigolo dans un sens parce qu'ils ont pris de vrais éléments de l'Histoire américaine et anglaise pour broder autour. Cependant, ce brodage n'est pas solide du tout. On sent que si on voulait aller plus loin ça se casserait vite la figure. Néanmoins, je mets cet élément dans les points positifs parce que c'est le passage le plus construit et le plus linéaire, non cassant, de toute ma lecture.
J'ai également trouvé drôle la scène où l'on est dans la maison de la grand-mère de Tobby avec tous les chats partout. Mais en même temps complètement exagérée et d'un stéréotype affligeant. Ce cliché de la vieille dame entourée d'un nombre incalculable de chats aurait pu passer inaperçu et être cocasse, mais là c'est poussé un peu loin au point d'avoir l'impression que l'auteur se moque des personnes comme la grand-mère de Tobby. Mais bon, je garde cette scène dans les + parce que j'ai aimé le fait que Tobby appelle tous les chats « n° untel » tellement ils sont nombreux et qu'il n'arrive pas à se souvenir de leurs noms.
5 – Malgré tous les points négatifs que je trouve à ce roman, j'ai aimé le final des deux dernières pages avec une révélation sur un des personnages. Ça pour le coup je ne m'y attendais pas et c'était sympa.


Maintenant, c'est parti pour ma partie larmoyante :

1 – Dès le début je n'ai pas accroché à l'écriture en générale. le style donné aux deux ados Tobby et Jim junior dans leur façon de parler est une sorte d'imitation des jeunes d'aujourd'hui très mal réussie. On passe aussi souvent du coq à l'âne, notamment dans les évènements. Une impression de passages manquants reste. Certains évènements sont mal expliqués, comme si on devait déjà être au courant et donc ça rend l'immersion dans l'histoire compliquée.

De plus, je n'ai pas trouvé que le type de discours entretenu par Jim était bien construit. Il parle à la première personne en essayant d'inclure le lecteur dans sa démarche, mais c'est fait de façon maladroite. Il prend un peu trop le lecteur pour son copain de lycée et ça ne marche pas. Ça c'est plutôt au début du récit. Ensuite, ça se calme un peu. Mais du coup, comme le début est raté pour moi, je n'ai pas réussi à m'immerger ensuite.

En plus des dialogues et des évènements, l'écriture m'a posée problème dans les détails de descriptions. Pour certains décors ou la morphologie des Trolls par exemple : le tout manque de profondeur et j'ai eu du mal à me représenter certains Trolls, notamment ceux du côté obscur. C'est pareil pour les combats que je n'ai pas du tout su me représenter tellement cela faisait fouillis.


2 – Les personnages m'ont également posé problème. La première chose : le surnom de Tobby, qui est Tub. Cela sonne très mal en français, surtout prononcé à l'anglaise et pas juste « tube » comme pour un « tube de colle » par exemple.

Ensuite, il y a des manques de cohérence dans certains éléments sur les Trolls. Exemple : certains sont immenses et, pour se faufiler partout, peuvent extraire de leur corps tous leurs organes. Même le coeur par exemple. Ils sont ainsi plus fins et passent partout. Mais où est la logique ? On ne peut vivre sans aucun organe. Si encore ils avaient précisé qu'ils gardaient au moins le coeur et les poumons. Ou qu'un lien était gardé entre ce corps et les organes laissés plus loin. Mais non. Donc incompréhension.

La relation entre Jim Senior et Junior est nulle. Pas bien décrite, mal amenée, on ne sait pas trop quels liens les lient. Quand Jim Junior dit à son père qu'il part chasser les Trolls (ne vous en faites pas, ce n'est pas le spoil du siècle, on s'en doute très vite), que son père ne veut pas, mais que l'adolescent y va quand même, ça aurait pu être une scène touchante ou une scène où le père montre enfin son autorité, mais rien. C'est mou, sans sentiment et le rôle de Jim junior est pitoyable. Il n'a aucune considération pour son père. Ce père qui d'ailleurs n'a aucune contenance dans le roman. On peut dans un sens comprendre son désarroi face à la capture de son frère étant enfant et qu'il en garde des séquelles étant adulte, mais là son personnage fait un peu pathétique.

Il y a aussi la fameuse Claire, amoureuse secrète de Jim Junior. A la limite c'est mignon, c'est pas mal qu'il s'intéresse à une fille qui n'est apparemment pas le canon de beauté du lycée. Mais leur relation part en cacahuète à chaque fois qu'on parle d'elle dans le roman. Tout est tiré par les cheveux, absolument pas réaliste et tortueux. Elle ne montre aucun intérêt du tout pour lui au début et d'un coup sans prévenir, elle se rapproche de lui ? Absolument pas crédible et mal amené. Ce spoil, je pouvais vous le faire, on se doute bien dès le début que ça va finir comme ça. Toujours sur Claire : la révélation de fin (là par contre je ne vous dis pas), je m'en doutais depuis un moment, mais elle est tellement mal amenée que ça gâche tout et ce n'est plus crédible. Enfin, la scène de fin entre Jim Junior et Claire est pathétique, ridicule, mal amenée, fait faux dans le décor, pitoyable. A la limite on verrait bien une telle scène dans une parodie ou un mauvais soap sentimental…


3 – Ensuite, j'ai un problème avec le rythme du livre. Tout va trop vite ou en tout cas à des rythmes trop différents les uns des autres. Quand je l'ai acheté, je me suis dit « ça a l'air d'être un tome unique, sans suite ». Puis à la moitié de la lecture, vu que ça n'avançait pas beaucoup et que je savais quels éléments il devait encore y avoir, je me suis dit « ah ben non, il y aura des suites apparemment ». Au ¾ du livre je suis revenue sur mon idée de départ : que c'était un seul tome, tellement les choses s'étaient déroulées rapidement finalement. Trop rapidement et du coup on n'y croit pas et on n'a pas du tout le temps de s'imprégner de l'histoire et d'être du côté du héros.

4 – Dernier point qui m'a hérissé le poil : les scènes qui ne tiennent pas debout. J'ai mis ce point en dernier tout simplement parce que je risque de spoiler pas mal pour bien expliquer mes réticences, donc passer votre chemin et sauter ce point 4 en entier si vous ne voulez pas connaître certains détails.

La scène du début quand on voit Jim Senior après le kidnapping de son frère. Un médaillon tombe près de lui et il tente de l'attraper. Mais il n'y arrive pas car il est serré dans les bras de sa mère. Plus tard dans le livre, les Trolls disent que Jim Senior n'a pas su saisir sa chance et n'a pas voulu du médaillon qui lui aurait permis de devenir chasseur de Trolls ; c'est faux, il n'a pas pu l'attraper c'est tout. Info erronée donc, ou une description mal faite.
Quand Jim junior court dire à son meilleur ami qu'il a vu un Troll pour la première fois, Jim est à la limite de s'étonner que son copain ne le croie pas de suite. Il en veut presque à son ami de ne pas lui faire confiance. Justement, moi je trouve ça logique qu'il se moque un peu de lui au départ. Je me souviens avoir été choquée par une scène de ce genre dans un autre roman : Furie de Joris Chamblain (à zieuter par ici). Quand l'héroïne avait avoué à sa meilleure amie son pouvoir, cette dernière l'avait cru de suite. Pas du tout crédible. Donc pour une fois qu'une réaction est « normale » face à la révélation d'un élément incongru, ça dénote que le héros boude à moitié.
La scène où les deux ados attendent cachés au fond d'un placard que les Trolls arrivent : quand ils entendent du bruit et mettent leur plan en action, leur attaque sur les monstres est ridicule. Ils avaient l'air d'avoir tout bien préparé et finalement on dirait deux gosses de 5 ans qui partent faire jou-jou au chevalier.
La scène où le conservateur du musée, alors qu'il déteste les deux ados et ne veut pas qu'ils pénètrent dans son musée, les prend à partie pour leur montrer sa nouvelle acquisition est ridicule ; il devrait plutôt les virer du musée de peur qu'ils abiment ce nouveau trophée, mais non, le conservateur leur colle le nez dessus. D'ailleurs, on pense que l'objet en question va prendre une beaucoup plus grande importance au fil du récit, vu sa place dans le monde des Trolls, mais on en n'entend quasiment plus parler après. Dommage.
La façon dont Jim Junior va devenir chasseur de Trolls est complètement bâclée et irréaliste. En gros il a un cours de 10 minutes sur le combat à l'épée et il devrait s'en sortir ? On espère de lui qu'il sache de suite tout faire, c'est impensable et pas du tout logique. D'ailleurs, quand Jim junior apprend (en quelques lignes) à combattre les Trolls, on voit que son « précepteur » a donné des noms parfois rigolos aux attaques. Mais le « lance caca » ne m'a pas fait rire. Certes, je n'ai pas l'âge du lectorat cible. Ce roman est préconisé à partir de 12 ans. Pourtant, je pense qu'à 12 ans on peut réussir à faire rire des enfants/ados avec autre chose que ce genre d'humour. Surtout que ce n'est pas le type de livre qui s'y prête.
La dernière scène de combat entre les Trolls et les chasseurs de Trolls c'est du grand n'importe quoi. Niveau scénario et écriture on dirait que c'est le délire de deux potes qui se sont bien marrés en mangeant une pizza, mais rien n'est bien construit ni crédible je trouve.

Plein de détails incohérents comme ça font que le livre perd complètement sa crédibilité et son fil conducteur. J'ai cité ceux qui m'ont le plus choquée, mais il y en a d'autres disséminés partout dans le roman.

En réalité le tout part d'un bon sentiment, la base du scénario est bonne et très attrayante. La quatrième de couverture, la couverture elle-même sont alléchantes. Mais ensuite ça part en sucette, le tout est mal ficelé, comme si on avait juste utilisé en prétexte le nom de Guillermo del Toro pour être attractif mais qu'en fait derrière c'était creux. Je suis extrêmement déçue par ma lecture. Cela faisait longtemps que je n'avais pas dû me forcer à ce point pour finir un livre.

Je suis donc en attente de voir la série animée du même nom que le livre, qui devrait commencer à paraître en fin d'année. Mais selon le résumé lu sur internet de cette série, ce Trollhunters là ne devrait pas avoir exactement le même scénario que le livre. On espère qu'il sera donc meilleur.


L'avis de Coco :


Hé oui, surprise ! Trollhunters fut une lecture commune. Notre première depuis le début de cette année. A vrai dire, ce livre me faisait de l'oeil depuis bien longtemps, nonchalamment posé sur son étal et m'attirant par le combo, oh combien puissant, belle couverture et nom célèbre, mais je refusais de céder (j'avais déjà une PAL bien remplie). Mais en en parlant avec Loulou, on s'est aperçu qu'on avait toutes les deux flashé dessus, et que cela nous ferait un bel article commun.

Poussées par notre admiration de Guillermo del Toro et notre amour pour le fantastique, nous avons donc commencé notre périple avec des étoiles pleins les yeux. Dommage qu'elles soient mortes trop tôt.


Je ne serai cependant pas aussi virulente que Loulou concernant Trollhunters. Pendant la bonne première partie du livre, je me suis même laissée porter par l'histoire assez entrainante de Jim et de ses acolytes. L'écriture est fluide et assez riche, notamment lorsque l'un des Trolls, Blinky, se met à parler en mode Shakespeare in love. Je n'ai pas été plus choquée que cela par la façon de parler de Jim Junior et de son ami, même si je dois bien avouer que certains mots faisaient un peu tâche dans leur bouche. le découpage en courts chapitres est aussi très bien réalisé, la plupart d'entre eux se finissant sur un petit suspense. L'histoire en elle-même est aussi originale avec une vision des Trolls qu'on voit très rarement en littérature jeunesse.

Seulement voilà, force est de constater que ce sont les seuls avantages à ce livre. Car aussi original que soit le scénario, l'écriture ne va pas assez dans le détail. On voudrait en savoir plus sur le monde des Trolls, et sur sa connexion au nôtre mais tout va bien trop vite pour que l'on descelle le moindre début d'explication.

Le rythme est d'ailleurs un vrai problème dans ce livre. La première partie du livre est entièrement consacrée à une journée ordinaire d'un ado ordinaire. Autant dire que c'est long. Même si les actions s'enchainent, elles n'ont pas forcément de lien entre elles, et on en vient un peu à prier pour que Jim se fasse enfin enlever par des Trolls. La seconde partie accélère un peu le rythme avec l'arrivée des Trolls et son lot de révélations. Mais les informations qu'ils nous offrent ne font que produire davantage de questions qui restent sans réponse jusqu'à la fin du livre. Quant à la dernière partie, celle de la bataille contre le grand méchant, elle va très vite et se termine en une quarantaine de pages seulement. le rythme de ce livre m'a méchamment fait penser à un encéphalogramme.

Enfin, je suis un peu mauvaise langue, parce que Jim n'est pas un ado ordinaire. En fait, c'est l'ado américain cliché ordinaire. Jim Junior n'est pas populaire, a des problèmes en maths, craque sur une jolie fille populaire, traine avec un marginal, n'est pas bon en sport et se fait harceler par le capitaine de foot du lycée. La seule « originalité » dans son personnage nous vient de son père, et sa paranoïa qui l'oblige à vivre un peu reclus. C'est aussi un aspect que j'ai beaucoup aimé. Non pas que j'aime que les gens se barricadent chez eux et appellent les flics parce que leur fils a 3 min de retard, non, c'est juste que j'ai aimé la manière dont est présenté le père. Certes, il est mou, froussard et dépassé par les événements, mais son caractère est en total accord avec ce qu'il a vécu étant jeune. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher d'éprouver de la pitié à son égard, et je me suis réjouie de voir qu'il faisait de gros efforts pour surmonter sa paranoïa dans l'espoir d'offrir à son fils une vie meilleure. En fait, en y réfléchissant bien, je dirais que c'est mon personnage préféré de toute l'histoire. Et pourtant, il n'apparaît que dans une vingtaine de pages tout au plus, c'est pour dire… le reste des personnages m'a surtout laissée une impression de caricature très tenace.

Et c'est l'heure pour moi de vous parler d'amour ! Sur le papier cela sonnait comme une super idée de rajouter une petite romance dans ce livre d'action fantastique. Oui mais en pratique c'est tout l'inverse. Il ne suffit pas de nous dire que deux personnages s'aiment bien pour qu'on y croit. Il nous faut un peu plus de matière, et cela passe généralement par de l'interaction et surtout par de l'alchimie. Or ici, il n'y a ni l'un ni l'autre. Aussi, leur scène de baiser (Loulou vous a spoilé la première 😉 ) arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. de plus, l'histoire d'amour ne sert absolument pas le récit et le ralentit même considérablement en y ajoutant des scènes interminables au sujet d'une pièce de théâtre dont tout le monde (même les héros) se fichent pas mal. Je ne vois pas à quel moment dans la trame scénaristique, les auteurs se sont dit : « tiens, le monde est en grave danger à cause d'un Troll maléfique qui risque de revenir détruire le monde humain à tout moment, et si on mettait tout en pause le temps de monter une pièce de théâtre sur Shakespeare ? » et en ont déduit que c'était une excellente idée…


L'univers des Trolls ensuite, bien que très alléchant, n'est ni bien amené, ni bien décrit. J'ai eu toute la peine du
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