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Critiques filtrées sur 5.0 étoiles  
Jack est éleveur de chevaux, d'apaloosas très exactement, vous savez, ces chevaux américains avec des tâches de couleurs. Il s'est installé une vingtaine d'années auparavant « Je ne revendique aucun de ces tampons officiels qui attribuent une place précise dans la société et font que l'on est considéré avec respect pour la seule raison que l'on sait précisément à qui l'on a affaire. Je m'en fous ».
Chayton, son copain, l'aide dans ses besognes. Un drôle de gars celui-là qui adore égorger puis dépecer les chats, qui dort allongé sur la table. Il l'a rencontré lors d'une fête western estivale dans un bled perdu. Mickey, son frère entre haine et amour avec lequel il entretien des relations d'affaires. Et puis, il y a Célie « Quotidien d'un jour d'hiver. J'aimerais que Célie soit avec moi. Une âme indienne. Une fille énigmatique ». Célie qui adore sa grand-mère, Doxie, beaucoup moins sa mère et qui a si peur de s'engager.
Par un beau matin débarque dans la ferme gadouillouse Louise, sa fille envoyée par sa mère qui n'arrive plus à la tenir. « Du haut de ses quatorze ans à en paraître dix-huit, maquillée c omme un camion volé avec un truc sur les oreilles qui lui donne l'air archi-con. Des seins comme des montagnes sous une doudoune rose. Une écharpe masque le bas de son visage. Ses lèvres charnues dessinent une moue provocatrice qui me met d'emblée les nerfs en pelote. »
Avant, lorsqu'il avait rencontré Snip, la mère de Louise, photographe, il était cascadeur. « J'avais… un stetson, des siantags, trois Appaloosas tobiaznos avec des taches en flamme sur la coupe ». Comme d'autres, suite à une chute, il doit arrêter le métier et devient cet éleveur de chevaux qui vivote, survit dans une dèche quotidienne avec visites fréquentes d'huissiers. L'élevage de chevaux, ce n'est pas rentable, surtout avec les idées et la façon de faire de Jack, genre « marginal utopiste épris de liberté ».
« Plus de fuel. Plus de nourriture pour nous. Guère plus pour les chevaux. Plus de grain. » La dèche totale et habituelle. L'éclaircie vient d'un couple de citadins déniché par Mickey sur le site « Find My Horse », qui met de l'argent, beaucoup de fric, dans l'élevage et lui propose d'aller acheter un étalon à Séville. Un espoir ? Une mainmise ? Un rachat ?
Une belle tranche de vie rurale quelque part… en France, dans ce que certains appellent la France profonde, ou la France des régions, bref en pleine cambrousse, les pieds dans la gadoue, le reste dans les emmerdes.
Sylvie Krier a une écriture vive, nette, précise, sans fioriture, Des tranches de vie réalistes sans être tristes, fort bien documentées sur l'élevage des chevaux Appaloosa et la vie rurale qui m'ont fait penser à J.P., mon voisin.
Le livre est chantant, alerte chacun des personnages donne son angle de vue. Il y a de la vie, la vie de Jack qui oscille entre son idéal de vie et la réalité, la vie de ses comparses qui en chient pour faire rimer vies avec espoirs
Le livre est divisé en trois parties et donne la parole à chacun des personnages ce qui aère et charpente le livre, lui donne du rythme .
Un très beau premier roman et un coup de coeur pour l'écriture de Sylvie Krier qui m'a mis en selle pour une lecture, non pas au galop, mais au trot de la vie quotidienne avec ses coups de freins, ses accélérations.
Une belle tribu qui compose une sacré famille.
Encore une très belle découverte chez Serge Safran.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Remarquable, agissant, magnétique, « Un cheval dans la tête » déploie l'animalier en royauté. « Il avait neigé dans la nuit. » Deviner la beauté en empreintes hivernales. le ciselé qui octroie la magnificence. L'entrée dans une histoire vivifiante qui ne lâche pas un seul instant le lecteur. Sylvie Krier écrit dans cette aube inspirante, dans ce repli qui élève et encense l'authentique, l'essence même du jour. Ce récit où s'entrecroisent les hommes, la nature, les chevaux est une ode au régionalisme, au rude des épreuves, aux coeurs meurtris et à la persévérance. Construite en habiles chorégraphies, l'ambiance est un paysage changeant dans le rythme des quatre saisons. Une plongée dans ce verbal qui devine l'essentiel à puiser dans un puits de renom. Il y a la teneur de Franck Bouysse, de Giono, de Bosco. Ce récit dont la glaise est ce palpitant sincère et véritable. Pas de fioritures, pas de trop-plein, seul, passe ici l'évènementiel âpre et rude, courageux et alloué aux chevaux, la plus belle métaphore. Apprivoiser ce temps de douleurs et s'autoriser l'espoir d'une docilité de vie en advenir. Nous sommes en plongée directe dans une histoire affranchie. Jack élève des chevaux. Cabossé, vivant au jour le jour, ses volontés sont des outils, sa marginalité est un étau qui se resserre insidieusement. On aime son amour incommensurable pour ses chevaux. Un anthropomorphisme rayonne. Il est l'étalon imprévisible. Les voix en chant chorale s'élèvent tour à tour dans ce récit à tiroirs où chacun des protagonistes s'expriment. La vie de Jack est compliquée, loin d'être un long fleuve tranquille. Il a ce peu qui fragilise et ce grand de vivre la glorification de son travail. Sa fille Louise est une jeune fille quasi abandonnée. Elle ne connaît de tendresse que ce vide affectif. Sa maman reporter, éloignée dans les affres des guerres dont elle fige les images aux quatre coins du monde. Ballotée, telles des bottes de paille, Louise se rebelle et va revivre chez Jack son père dans un antre où le spartiate, la pauvreté, la décadence des Cyniques sèment le trouble et la peur. « Plus de fuel. Plus de nourriture pour nous. Guère plus pour les chevaux. » L'histoire enfle, devient ce liant dont les hommes puisent force et ténacité. Tous, ici, dans ce récit sont des miroirs. Chacun ne peut rien seul. Ce sont des morceaux de vies assemblés qui forment le regain de ce grand livre. Les chevaux sont des paraboles puissantes. L'habitus est le pictural d'une ruralité mise à rude épreuve. On aime les regards, les folies salvatrices de ces êtres. Elles domptent l'imprévisible, chevaux éclatants de foi et de vigueur. le récit se gorge d'une narration brillante « J'avais souvent réfléchi à cette barrière impalpable qui maintient le respect entre l'homme et l'animal, et, par là, annihile le danger, ainsi qu'à l'infime transgression de ce respect qui donne au dressage toute sa densité. Nous avons conscience d'approcher chaque fois d'un peu plus près certaines limites ténues. » Sylvie Krier a cette capacité de relier ce qui sépare. de croire en l'animal, dans une thérapie qui se mérite. « Un cheval dans la tête » est une sacrée leçon de vie. Le flamenco d'une délivrance lumineuse. Publié par Serge Safran Editeur.
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Le cheval... un animal noble. Un animal épris d'indépendance et de vastes espaces. Tout comme Jack, un amoureux des chevaux et de liberté. Un homme qui a réussi à s'affranchir des contingences matérielles, pour vivre sa passion, sans frein. L'arrivée de sa fille en pleine crise d'adolescence va t-elle mettre fin à ce bonheur égoïste? Que deviendra la vie de Jack et de ses chevaux? Réussira t-il à concilier son amour des chevaux et l'intrusion de sa fille dans son monde?
Nous entrons de plein pied dans le vie de Jack. Dans sa tête et ses pensées de solitaire. Nous sommes témoins de sa vie rude, de ses déboires et de son désir de liberté. Ce roman est un voyage initiatique. Un voyage au bout d'un rêve. Au bout d'une révolte. Au bout d'une vie de solitaire engoncé dans ses liens d'amitié plus ou moins réels. Des amis aussi exotiques, aussi particuliers que lui. Tous partageant son Far West français. C'est un voyage au bout d'un idéal dur à conserver.
La lecture devient doucement addictive et nous emporte avec une sorte de tendresse à la rencontre de personnages divers et variés. A la rencontre de destins d'hommes et de femmes libres dans leur tête. Dans leurs actes. Des personnages qui ont fait de la vie au grand air un sacerdoce. Ce genre de choix vit-il ses derniers jours? Jack échappera t-il à la tentation de tout plaquer? Lui qui a un cheval dans la tête.
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En participant à Masse Critique, organisée par Babelio, j'espérais de tout coeur pouvoir recevoir ce livre. Je remercie chaleureusement Babelio et Serge Safran Éditeur de m'avoir permis de le lire.
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Tout au long de ma lecture, une émotion particulière m'a accompagnée. Pour tout vous dire, l'auteure Sylvie Krier a exercé dans le Loiret. Étant Loirétaine, si ça se trouve, nous nous sommes croisées sans le savoir.

Je remercie l'auteure d'avoir écrit cette petite pépite littéraire. Pour un premier roman, c'est une très belle réussite.

Ce roman nous parle de Jack, éleveur de chevaux, épris de liberté. Une vie où la passion pour les chevaux prend le pas sur le reste. Une liberté qui va être mise à mal avec l'arrivée de sa fille. Comment va s'adapter Jack à cette nouvelle vie de famille ? Ayant du mal à joindre les deux bouts, Jack va-t-il réussir à s'en sortir ?

Au fil de cette lecture, j'ai eu un réel coup de coeur… J'ai lu ce livre d'une traite… J'étais tellement happée par l'histoire que j'avais très envie de connaitre la suite des aventures de Jack et de savoir s'il réussit à s'en sortir…

Dès les premières lignes, on est happé par l'histoire et on ressent en filigrane cette passion de l'auteure pour les chevaux.

En la lisant, qu'on soit du monde équin ou pas, on s'y plonge avec plaisir.

Dans ce livre, on apprend aussi des choses sur le monde équin, que l'on soit novice, débutant ou ignorant…

L'auteure a une écriture fluide, simple et accessible à tous. Les personnages sont attachants.

A l'issue de cette lecture, on reste en émoi ; tellement l'histoire est passionnante et émouvante… Elle m'a fait versée quelques larmes…

Personnellement, c'est le premier ouvrage de l'auteure et j'espère de tout coeur qu'elle ne va pas s'arrêter là.

Si vous aimez les chevaux, ce roman est fait pour vous. Et même si vous ne connaissez pas du tout le monde équin, vous serez conquis par la plume de l'auteure.

Ce roman a tout pour plaire tant aux adolescents qu'à leurs parents.

Belles lectures à tous.

Mary L.


Lien : http://les-lectures-de-mary...
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Épris de liberté, à la marge de la société, Jack élève des chevaux : « Un métier qui suscite de la méfiance, dont personne ne comprend la finalité car il rapporte peu. » Autour de lui, gravitent des personnages à son image, un peu déglingués. À commencer par Louise, son adolescente de fille qui débarque un jour dans sa cabane ; son ami Chayton dont le passe-temps favori consiste à égorger et dépecer des chats ; cette étrange mais attachante Célie qui « se débat dans une histoire familiale qui agonise » ; Mickey, ce frangin, qui oscille entre haine et amour. Bref, de quoi avoir envie de ficher le camp loin des emmerdes et des dettes…
La proposition d'un riche industriel d'acheter une partie des chevaux – permettant ainsi de sauver l'exploitation lourdement endettée – suffira-t-elle pour que Jack et ses acolytes retissent des liens avec la réalité, aussi dure soit-elle, sans pour autant perdre l'idéal qui les anime ?
Jack, Mickey, Chayton… l'intrigue se déroule donc au Far West ? Pas du tout. Même s'il y est beaucoup question d'Appaloosa, on est dans la France profonde, celle des petits exploitants qui se débattent pour survivre et sont attachés à leurs terres et à leurs bêtes qu'ils considèrent pour ce qu'elles sont, des animaux que l'on abat parfois et que l'on mange.

Avec une écriture précise, sans fioritures – qui n'est pas sans rappeler celle de Henry David Thoreau dans « Walden » ou celle des nouvelles de Jim HarrisonSylvie Krier livre là un premier roman particulièrement réussi. On est au plus près de la nature avec ce Chayton cueillant les herbes qui soignent, au plus près des chevaux que l'auteur semble avoir beaucoup fréquentés – le vocabulaire est précis.
Un roman polyphonique qui plus est, car si Jack s'exprime seul dans la première partie, les deuxième et troisième parties font intervenir les voix de Louise et de Célie en écho à celle de Jack. Des points de vue qui éclairent l'histoire du héros.

Un roman à la fois captivant et émouvant.

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« Un cheval dans la tête » premier roman de Sylvie Krier (Serge Safran éditeur), en librairie le 11 septembre 2019

Épris de liberté, à la marge de la société, Jack élève des chevaux : « Un métier qui suscite de la méfiance, dont personne ne comprend la finalité car il rapporte peu. » Autour de lui, gravitent des personnages à son image, un peu déglingués. À commencer par Louise, son adolescente de fille qui débarque un jour dans sa cabane ; son ami Chayton dont le passe-temps favori consiste à égorger et dépecer des chats ; cette étrange mais attachante Célie qui « se débat dans une histoire familiale qui agonise » ; Mickey, ce frangin, qui oscille entre haine et amour. Bref, de quoi avoir envie de ficher le camp loin des emmerdes et des dettes…
La proposition d'un riche industriel d'acheter une partie des chevaux – permettant ainsi de sauver l'exploitation lourdement endettée – suffira-t-elle pour que Jack et ses acolytes retissent des liens avec la réalité, aussi dure soit-elle, sans pour autant perdre l'idéal qui les anime ?
Jack, Mickey, Chayton… l'intrigue se déroule donc au Far West ? Pas du tout. Même s'il y est beaucoup question d'Appaloosa, on est dans la France profonde, celle des petits exploitants qui se débattent pour survivre et sont attachés à leurs terres et à leurs bêtes qu'ils considèrent pour ce qu'elles sont, des animaux que l'on abat parfois et que l'on mange.

Avec une écriture précise, sans fioritures – qui n'est pas sans rappeler celle de Henry David Thoreau dans « Walden » ou celle des nouvelles de Jim HarrisonSylvie Krier livre là un premier roman particulièrement réussi. On est au plus près de la nature avec ce Chayton cueillant les herbes qui soignent, au plus près des chevaux que l'auteur semble avoir beaucoup fréquentés – le vocabulaire est précis.
Un roman polyphonique qui plus est, car si Jack s'exprime seul dans la première partie, les deuxième et troisième parties font intervenir les voix de Louise et de Célie en écho à celle de Jack. Des points de vue qui éclairent l'histoire du héros.

Un roman à la fois captivant et émouvant.

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