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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hans Olav et Rakel sont deux norvégiens en vacance à New York. Au musée du MET, celle ci quitte son mari pour aller aux toilettes. Elle le laisse devant la contemplation de la toile de Georges de la Tour : une femme observant une flamme dans le reflet d'un miroir portant un crane sur les genoux. A son retour, Rakel ne retrouve plus Olaf. Elle tourne dans le musée et retourne à l'hôtel où ils se sont donné RDV en cas de séparation Mais Hans Olaf ne revient pas.

Retournant au MET pour essayer de le retrouver, Rakel revoit l'une des gardes de la salle où se trouve la peinture : Nicole. Elle explique ce qu'elle a vu mais Rakel n'en reste pas moins sûr que son mari reviendra.

Les jours passent, Rakel prévient sa famille et part rejoindre Hanna, une amie de sa mère qui vit à New York et qui accepte de la loger. Elle vit avec son mari, Harold. Leur relation, est teintée de silence et d'interrogations. Elle rencontre également William Hermann, un étrange libraire qui vient lui apporter le portefeuille à moitié vide de son époux.

Se sont les parents de Hans Olaf, Trudi et Hans Martin qui se déplacent de Norvège pour essayer d'apporter leur aide, accompagné de leur second fils, Tobias. Ceux ci ne resteront pas longtemps aux Etats Unis.

Rakel prend la parole et commence son histoire lorsqu'elle revient des toilettes. Elle reste pudique et tout au long de la lecture, elle se pose d'innombrables questions, mais reste dans le déni un long moment au début du livre pensant que Hans Olaf va revenir. L'auteur parvient à faire ressortir toute l'angoisse liée à l'absence et à la disparition avec des phrases simples. Certains passages semblent parfois survolés, mais ils sont emplis d'une telle profondeur qu'on reste lié aux sentiments de Rakel.

En plus de ses recherches, Rakel se laisse parfois emporter par les souvenirs et revoit en filigrane l'image de son mari venir vers elle, elle imagine des dialogues et des réactions de celui ci. Elle en vient parfois à se dire qu'il rentrera là, en poussant la porte pour la retrouver.

Mirjam Kristensen parvient à nous lier à Rakel de façon brillante : On aimerait que Rakel soit plus vive, réagisse en faisant les choses différemment, mais le cheminement qu'elle choisit prend son sens au fur et à mesure de la lecture.

Lors de certaines disparitions, il n'est pas rare qu'en ne trouvant de trace nul part - ni accident, ni mort, ni présence dans un lieu public ou hospitalier - les autorités baissent les bras et évoquent une disparition volontaire. Mais Rakel ne peut imaginer que Hans Olaf la délaisse.

L'atmosphère enfin est indéfinissable : on évolue dans une brume, et on ne lâche pas la lecture tant les mots sont envoutant et addictifs. On se réfère aux sensations et sentiments de Rakel qui sont évoqués avec finesse et précision : de l'angoisse à l'incompréhension, de l'espoir à la réalité, le lecteur vogue au rythme des sensations auditives, gustatives et aux souvenirs qui y sont liés.

L'écriture enfin, en chapitre court, laisse un rythme haché mais pas haletant : le but n'est pas de mettre en lumière le thriller et le livre de suspens. On reste pudique et humble face à la détresse et à la douleur de la perte. Jusqu'au dénouement.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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C'est dans le cadre du Prix des Lecteurs que j'ai reçu le deuxième roman de Mirjam Kristensen, Un après-midi d'automne. J'ai eu un bon pressentiment en lisant la quatrième de couverture et j'étais ravie de lire un roman norvégien même si l'action se situe bien loin d'Oslo.

Rakel et Hans Olav sont jeunes. Mariés depuis cinq ans, ils réalisent leur rêve en s'offrant un voyage à New York. Rakel veut absolument découvrir Central Park or tous deux ignorent la taille immense du parc, il fait froid et Hans Olav en a marre. Apparait alors devant eux l'entrée du MET (Metropolitan Museum of Art) – Hans Olav est soulagé. le jeune couple s'engouffre dans le ce lieu mythique et Hans Olav dirige immédiatement leurs pas vers une salle consacrée aux peintures de Georges de la Tour. Il fait alors une confidence à sa femme : il est obsédé par une toile du maître : la Madeleine pénitente. Effectivement, à sa vue, le jeune homme fonce et s'approche si près de la toile qu'il fait lever la gardienne de son siège. Il est comme hypnotisé par cette jeune femme éclairée à la bougie. Il ne la quitte plus des yeux. Rakel souhaite profiter du reste du musée et face à l'immobilité de son époux s'absente en prétextant un besoin urgent. Hans Olav lui promet d'être là à son retour. Mais lorsque Rakel retrouve la salle Georges de la Tour, son époux a disparu.

C'est là que le thriller commence et le génie de Mirjam Kristensen qui disserte avec talent et une précision de chirurgien chaque étape que va vivre Rakel au fil des heures depuis la disparition de son époux. Rakel va parcourir inlassablement les nombreuses salles du musée jusqu'à sa fermeture. Choquée, la jeune femme regagnera son hôtel comme anesthésiée. Ces heures vont se transformer en jours puis en semaines. Son mari s'est volatilisé. Vanished into the air comme on le dit en anglais. le lecteur est dans la tête de la jeune femme, qui ne sait plus par quel bout commencer. La police, les hôpitaux. Rakel va harceler la gardienne du musée qui finira par accepter de l'aider et lui confirmer qu'elle n'est pas folle. Mais son témoignage n'en sera plus que troublant : son mari a suivi une autre femme. Et que dire de ce libraire qui a trouvé le portefeuille d'Hans Olav sous un banc de Central Park ? Lui dit-il toute la vérité ? Rakel va le harceler à son tour. Et le vieil homme lui confiera un secret : il croit aux fantômes et a cru apercevoir celui de son époux.

Rakel trouve refuge chez une vieille amie de sa mère, elle-même distante et empêtrée dans ses problèmes personnels, mais cette dernière lui pose les questions qu'elle redoute et refuse de se poser : êtes-vous heureux en couple ? Est-il dépressif ? Pourrait-il avoir une maîtresse ? Et puis comment l'annoncer à la famille ? Ses parents et surtout le siens, son frère dont il est proche.

J'avoue, je n'ai pas pu lâcher le roman, étant comme une prolongation du personnage de Rakel – dans son inconscient. Me posant les mêmes questions, emportée dans le même tourbillon d'émotions ! Je suis rentrée chez moi le soir et j'ai repris ma lecture, totalement absorbée par cette quête.

n roman très fort et très beau. Un roman totalement à part dans mes dernières lectures. Même si parfois le comportement de Rakel m'interloquait, je la trouvais passive, peu combattante mais au final, je comprenais ce choc psychique – cette incapacité à accepter la réalité. Je ne vous raconte pas la fin, il se trouve que j'ai dévoré le livre comme un bon thriller. Mais il va bien au-delà.

J'ai décidé de me procurer sans tarder son premier livre, Les jours sont transparents.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Un très beau roman au charme particulier et même envoûtant. L'écriture en est fluide, originale et très agréable à lire. Toute l'action se déroule d'une manière quasi prévisible quoique surprenante.

L'héroïne est touchante, complètement perturbée par ce qui lui tombe dessus mais cependant déterminée à connaître la vérité, aussi dérangeante ou pénible soit-elle.

Une vision très personnelle de New York, une jolie incursion dans un célébrissime et splendide musée, tout un décor ouaté et pourtant très net.

Des personnages secondaires qui, chacun, tiennent leur rôle dans le drame.
Un très beau moment de lecture, un roman que l'on ne peut quitter sans l'avoir terminé.

Refermé, il nous questionne: que ferions-nous dans un tel cas?
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