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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En ces temps de recomposition politique qui trouble pas mal les repères, je viens de faire avec ce vigoureux petit texte une découverte gouleyante : je suis anarchiste!
En effet, et si je suis bien le propos de l'auteur, je coche toutes les cases : je ne veux pas faire aux autres ce que je ne veux pas qu'on me fasse à moi-même; je tiens la religion, la loi et l'autorité pour des entités qu'il convient de considérer avec une distance critique en examinant leurs motivations quand elles prêtent à caution; je tiens l'homme pour un animal comme un autre, mu par les mêmes instincts de plaisir; je crois dans le potentiel de solidarité qui existe à l'état naturel entre eux.
Donc, je suis anarchiste! Oui? Non? J'ai raté quelque chose? :-)
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Un essai assez court, mais convainquant.

Kropotkine nous décrit sa version de la morale, de la différence entre le bien et le mal : l'explication est très terre-à-terre, et prend en compte deux considérations : d'une part, l'empathie, qui devrait nous éviter de commettre des actes qui nous déplairaient ("fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent si tu te trouvais dans la même situation"). Et d'autre part, notre statut d'"animal social" : l'homme était peu adapté pour vivre en solitaire, la solidarité est indispensable pour la survie de l'espèce. Ce trait de caractère s'est ancré en nous au fil des siècles. Tous les autres sytèmes qui prétendent détenir la vraie morale (la religion, la Loi, l'Etat) ne font finalement que tordre et déformer les notions de bien et de mal qui sont pourtant déjà présentes en nous.

Au final, les questions à se poser sont assez simples : "Est-ce utile à la société ? Alors c'est bon. - Est-ce nuisible ? Alors c'est mauvais."
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Cet opuscule écrit par Kropotkine est bref par les idées, mais grand par le contenu apporté. Un remarquable effort de synthèse sur la relation entre morale et anarchie politique.


On reprochera toutefois à Kropotkine d'avoir vécu il y a plus d'un siècle, ce qui se ressent parfois à la lecture de l'ouvrage. de plus, l'auteur utilise un peu trop de comparaisons pour sa démonstration, et parfois même des sophismes. C'est regrettable, mais n'enlève rien à la qualité de ce petit essai.
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Dans ce cours essai, Kropotkine explore le thème de la morale en partant des fondements idéologiques de son époque, à savoir : la morale religieuse, philosophique (Kant) ou la Loi.

Critiquant radicalement les lacunes fondamentales des modèles contemporains en vogue, Kropotkine revient sur l'idéologie « égoïste » de penseurs comme Bentham et fustige l'abus de confiance des « gouvernants, juge et curés » à l'égard du peuple, maintenu dans l'ignorance.
Son objectif pour autant n'est pas de tout raser. Fin observateur, Kropotkine constate en effet la tendance de chaque être vivant (quel qu'il soit) à rechercher dans ses actes le plaisir, ou tout du moins à s'éviter une peine ; c'est cette notion de « l'égoïsme » que Kropotkine retient et qui, contrairement à Bentham et ses disciples (notamment utilitaristes), n'omet pas la dimension sociale du raisonnement et ne focalise pas sur le calcul simple et froid de l'utilité (au sens de satisfaction).
Beaucoup d'analogies servent à illustrer les propos de l'auteur, dont certains reprocheraient une simplicité argumentaire, voire des sophismes. Cependant, et pour l'époque, Kropotkine fait partie des rares scientifiques naturalistes à élargir sa vision du monde humain aux phénomènes observés chez les autres êtres vivants ; en 1889, date de parution de l'opuscule, ce n'est encore le début : nous sommes 13 ans avant la parution de son titre phare « L'Entraide, un facteur de l'Evolution » qui sera la pièce maitresse à ce sujet, avant que Pablo SERVIGNE et ses acolytes ne rafraichissent cette vision fin 2017 aux lumières d'un siècle d'évolutions scientifiques.

En moins de 80 pages, Kropotkine déploie un argumentaire solide autour d'une morale qui, si elle se base sur « l'égoïsme » naturel du genre humain lui intimant d'agir en faveur de sa plus grande satisfaction, n'oublie pas que ladite satisfaction ne peut être obtenue que dans la cohésion sociale ; cohésion sociale dont la morale est implicitement liée au bien commun. Il en profite pour extrapoler la logique libertaire de l'Anarchisme et appuyer l'aspect de réciprocité en toute chose de cette philosophie.
On peut discuter les comparaisons, le peu de références, mais n'oublions pas qu'il s'agit d'un petit ouvrage voué à être propagé et lu par le plus grand nombre.

A mon sens pas une des meilleures introductions à l'Anarchisme, mais une lecture utile qui appelle à la critique et la réflexion, notamment de par son aspect succinct.
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On croit connaître sans vraiment se poser la question, l'anarchie c'est quoi exactement ?
Un mouvement terroriste de la fin du XIX siècle, une organisation politique, une utopie ou juste un joyeux merdier ?
Pour bien faire, mieux vaut se pencher sur l'ouvrage d'un de ses très emblématiques théoriciens, le prince Pierre Kropotkine.
Il ne s'agit pas ici du manuel de la rébellion contre l'Etat, la justice et le clergé mais bel et bien d'une généalogie des valeurs du mouvement anarchiste.
C'est bien plus fondé que l'on peut croire. le prince Kropotkine ( il est issu de la vieille noblesse russe) appuie son argumentation sur l'origine toute naturelle de la propension des humains à s'entre-aider, et si, ça ne paraît pas évident comme ça mais on est plutôt enclin à se serrer les coudes parce qu'on est des animaux sociaux !(thèse qui semble certes éculée aujourd'hui, voir totalement ridicule)
Il utilise de nombreuses comparaisons avec le genre animal pour nous montrer que la coopération, davantage que la loi de la concurrence est dans l'intérêt de n'importe quel groupe social, voir dans celui de toute l'espèce humaine.
Que d'arguments inattendus et certainement plus du tout au goût du jour.
Dommage, parce qu'à le lire on a envie de croire que la vraie vie est prodigalité, partage, égalité, liberté ( fraternité ou sororité pendant qu'on y est), que c'est pas la compétition qui compte mais l'équité... Bon j'arrête, je vais finir par tenir des propos vraiment dangereux pour la paix des bonnes moeurs.
Pour celles et ceux qui ont des problèmes avec les lois ou l'autorité en général lisez Kropotkine sans plus attendre.
Les autres, dormez tranquilles.
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Pierre Kropotkine établit une généalogie de la morale qui va à l'encontre de celle imposée par « les gouvernants, les hommes de loi et le clergé ». Il dénonce la religion et la loi comme morale fausse et défend une vraie morale naturelle, existant dans tout le règne animal.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Tout simplement ÉNORME ! Ce livre a réussi à mettre des mots sur mes mots … l'auteur est plein d'humour et on ne se lasse jamais de ces calembours 🤣🤣 le personnage principal est attachant et que dire de sa relation avec son chien « caramel » …. un petit conseil pour la maison d'édition ? Changer le nom de famille de l'auteur qui est tout simplement imprononçable☹🥺



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