Je pense que de nombreux patients muets ne recourent plus au langage parce qu'ils sont si isolés,seuls et malheureux qu'ils ont cessé d'appeler au secours.
Tout être humain a quelque chose à donner à condition qu’on lui en fournisse les moyens.
Je dis très souvent à mes malades que je me sens désemparée, à court de mots, et je m'assieds en attendant d'eux un signe qui me permettra de m'en sortir. Ces patients sont ensuite très à l'aise avec moi parce qu'ils peuvent me faire partager leurs propres sentiments d'ambivalence, d'insécurité et, parfois, de dénuement.
Comment vous protégez-vous ( si vous vous protégez) sur le plan émotionnel dans votre relation avec un malade en phase terminale ?
J'ose m'investir émotionnellement avec lui, ce qui m'évite d'avoir à consacrer la moitié de mon énergie à dissimuler mes sentiments.
On ne peut pas entrer dans la chambre d'un malade en ayant préparé son discours. On dit ce qui parait juste sur le moment, et quand on ne sait pas quoi dire, on le reconnait aussi, tout simplement.