Gloutons & Dragons, tome 1

Pour avoir longtemps joué aux jeux de rôle, je sais que savoir cuisiner est souvent une compétence dont personne ne veut et on passe en général rapidement sur les repas. On se borne aux pots-au-feu, à la cervoise tiède et à savoir si on arrive à allumer le feu, tout simplement.

Je me souviens d'un personnage qui était mage-cuisinier à Rêve de Dragon, un excellent jeu de rôle français. J'utilisais les sorts pour agrémenter les repas de parties de monstres ou de plantes et champignons non comestibles.

Cela prenait un peu de temps hors jeu, cela ajoutait un peu de sel et de poivre au jeu à table. C'était un agrément. L'essentiel restait l'aventure. La cuisine était un "plus".

C'est exactement ce qui m'a gêné dans cette BD. L'essentiel est la cuisine. La cuisine EST l'histoire. Quelle est l'histoire de cette BD? Si on veut raconter le pitch, on sera dans "c'est l'histoire d'un groupe qui mange les monstres qu'il tue...". OK, il y a une sorte d'accroche (merci Rosendero) sous la forme d'une quête menée par un membre du groupe parti chercher sa soeur... Mais cela fait pschitt, en ce qui me concerne. Porte-Monstre-Trésor revisité en Porte-Monstre-Repas. Et j'ai du mal à adhérer. Pour moi, dans cette BD il n'y a PAS d'histoire. Ou plutôt, elle se dilue très vite dans l'acide d'un Carrion Crawler. Et une routine s'installe. J'ai trouvé cela lassant et j'ai failli lâcher la lecture bien souvent.

Le seul chapitre qui m'ait un tant soit peu intéressé est le chapitre 7, Armure mouvante (2), car il y a une vraie intégration de l'aspect culinaire et de l'aventure, de la quête (en l'occurrence, la fouille d'un donjon).

Une très grosse déception. Idem au niveau du dessin, inutilement juvénile à mon avis. A la limite du caricatural.