AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 5Arabella


Dans ce bref essai, Kundera tente de définir, de saisir, l'essence du roman. En traquant sa naissance qu'il recherche chez Rabelais et Cervantes. Il le fait à sa façon, érudite, certes, mais très accessible, avec cette aisance d'écriture qu'il possède, en émaillant son livre d'anecdotes et d'exemples. Et les auteurs et livres qu'il cite sont surtout des oeuvres connus, voir très connus, à défaut de les avoir touts lus, le lecteur en a au moins entendu parlé. Pour les quelques oeuvres plus rares, il les situe et décrit. Aucune raison donc de se sentir perdu, nous ne sommes pas devant un écrit très savant, demandant des connaissances très pointues, ni devant un livre d'un niveau d'abstraction poussé qui nécessite une énorme concentration. Plutôt devant une brillante causerie, dans laquelle celui qui parle veille à ne pas égarer celui qui écoute.

Avec Fielding, il pose que le but du roman est de traquer « la nature humaine ». Il défend l'idée de la nécessité de transformation de la forme, comme dans tout art, et s'intéresse avant tout aux écrivains qui lui paraissent avoir été des jalons dans cette transformation. Et qui évitent de se concentrer sur ce qu'il appelle « la story », qui n'est pas le plus important selon lui. Il appelle de ses voeux le dépassement des littératures nationales, qui ont de moins en moins de sens, et une histoire mondiale de la littérature, dans laquelle les auteurs se répondent selon les affinités et correspondances, bien plus que par une langue et un contexte local. Il donne aussi à l'auteur le droit de choisir, voir de détruire ses écrits et s'insurge contre la collecte, la conservation et la mise à disposition de différentes versions et documents liés à la production de l'oeuvre : ce qui compte, c'est le résultat final, choisi et assumé par l'auteur. Et le roman permet d'échapper au pouvoir de l'oubli.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}