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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le début de " Peur " ne s'embarrasse pas de détails : le père de Randolph Tiefenthaler est en prison ! A soixante - dix sept ans , il a tué d'une balle en pleine tête le voisin de ses enfants , Randolph et Rebecca et de ses petits enfants , Paul et Fee. La victime ? Un certain DieterTiberius . le mobile ? harcèlement.....
Bon , voilà , c'est bien dramatique mais que s'est - il donc passé pour qu'on en arrive à ce dénouement ? à des extrêmes heureusement rares...
On va pénétrer l'enfance , l'adolescence et la vie de couple de Randolph .Son enfance , elle est marquée par un rapport compliqué avec un père qui a , pour seule passion , les armes . Une adolescence un peu rebelle et une vie conjugale qui se délite un peu lorsque surgit le mystérieux Tibérus dont le venin va peu à peu gagner les Tifenthaler . Et c'est l'enfer , le doute des amis , de soi - même, de l'autre , l'impuissance d'une société pour laquelle les preuves doivent être irréfutables.....Que faire pour sauver sa famille quand tout s'oppose , quand tout se ligue ...Le venin ... le poison...
C'est un roman qui , après l'amorce explosive , se met lentement en place , un peu trop lentement , à la limite de l'ennui et puis on se prend au jeu , on se prend d'une certaine compassion pour Rebecca et Randolph ,on assiste à la reconstruction d'un couple dans l'adversité, un couple assez mal en point au début du récit .
Se pose la question fondamentale du droit de chacun et chacune dans une démocratie, un droit régi par un ensemble de lois sans lesquelles la vie collective perd tout son sens , des lois que tout un chacun juge parfois un peu...." Dura lex sed lex ".
Peu de personnages sympathiques parmi les principaux mais une belle description de ce qu'est l'humanité , la nature humaine , les limites posées par la société . C'est une belle réalisation , bien écrite ( ou traduite ) à laquelle il manque toutefois , à mon avis , un peu de " peps".
Sans être inintéressant, ce roman ne m'aura pas vraiment marqué même si je le trouve intelligent et sujet à réflexion , ce qui , en soi , est déjà pas si mal.
Et puis , attention , attention à vos voisins et si la fumée de leur barbecue vient vers chez vous ,plutôt que de sortir le bazooka , faites vous donc inviter.....
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Comment se fait-il que Randolph Tiefenthaler ait laissé son père tuer de sang-froid, à sa place, Dieter Tiberius, l'homme qui le harcelait, lui et surtout sa femme Rebecca ? Son père a quand même écopé de huit ans de prison !
Pas de panique, ainsi commence ce livre.

Randolph, architecte et sa femme Rebecca, belle et intelligente, ont deux enfants qu'ils aiment. Sans être riches, ils vivent aisément, ont acheté un appartement à Berlin, dont le sous-sol est loué à Dieter Tiberius, un quarantenaire vivant seul, paraissant calme et soucieux d'établir une relation de bon voisinage. Puis tout va se compliquer assez rapidement. de simples amabilités à un harcèlement moral insidieux, jusqu'aux accusations ignobles, Tiberius pourrira la vie de cette petite famille tranquille. Pourquoi ? Comment en est-on arrivé au meurtre ? N'y a-t-il pas des lois, une police, des services sociaux ? C'est cette histoire que raconte Randolph, le narrateur, un peu comme s'il écrivait le journal de sa vie.

La peur. Elle n'est pas seulement omniprésente tout au long du livre. Elle est multiple ! Et Randolph soulèvera, une à une, chaque facette de ce trouble qui l'empêche de vivre pleinement, sans faux-fuyants.

La narration, d'une écriture délicate, ricoche habilement entre les souvenirs d'enfance de Randolph, l'analyse de la situation, ses questionnements sur l'état de son couple et les épreuves auxquelles sa famille doit faire face.

Je n'en dirai pas plus, je ne veux pas bouder votre plaisir à lire ce livre. Bien écrit mais sans fioriture, il s'avale en 2-3 bouchées et une fin surprenante entraîne de nouvelles interrogations et une remise en question sur le sentiment que le lecteur éprouve à l'égard du narrateur.
Quoique, à y bien réfléchir...

J'aimerais ajouter que la couverture reprend "thriller". Ce n'est pas un thriller, mais un roman.
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Un harcelèment diabolique dans la banlieue berlinoise.
*
A l'occasion de l'évènement "les quais du polar", j'ai choisi ce thriller allemand peu conventionnel. Il est étiqueté tel quel mais à proprement parler, je le rangerais dans la catégorie "roman sociétal".
*
On rentre dans l'intimité d'un architecte berlinois, marié et père de 2 enfants.
C'est même un journal où il relate l'avant/après d'un évènement majeur qui a fait basculer sa vie du côté obscur (?).
*
Le début démarre sur le père de l'architecte....en prison!
Je ne spoile rien. le père de Randolph a tué de sang-froid le voisin du dessous. Il purge sa peine. le fils, pétri de remords, se confesse.
Il raconte donc son enfance normale (il insiste là-dessus), la rencontre avec sa femme, les effets de la guerre froide sur sa famille, ses pérégrinations solitaires....
*
Puis petit à petit, nous dévoile la descente lente et douloureuse de leur funeste sort.
La famille se retrouve au centre d'une machination abjecte et insidieuse. le harceleur n'est autre que leur voisin.
*
Le titre du roman "Peur" est bien là le thème central. La peur sue par tous les pores des personnages (TOUS).
Peur des armes, l'insécurité, l'incapacité à protéger les siens.
Jusqu' où peut aller un homme civilisé confronté à la cruauté?
Quels sont ses moyens de protection mis à sa disposition?
Quel est le rôle de la loi? Peut-on (et doit-on) l'enfreindre quand celle-ci fait défaut?
*
L'auteur dépeint avec beaucoup de justesse les craquèlements du vernis social, d'une classe aisée et bourgeoise, pétrie de conventions progressistes.
C'est très noir et dérangeant.
Qu'aurait-on fait à la place de Randolph? Pouvons-nous juger son acte (et/ou celui de son père)?
Je me souviens d'une phrase-choc: "Tout a commencé là : la cruauté de nos propos, notre arrogance ont scellé nos premiers pas vers la barbarie" (dixit Randolph et sa femme pour parler de leurs actes envers leur harceleur).
*
Un sujet de société bien traité, une plume magnifique et très juste, osant "fouiller" très loin dans l'âme de chacun de nous, si loin que ça en devient dérangeant et vaguement nauséeux. Cette situation pourrait arriver à chacun d'entre nous. Prenez garde......
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Randolf Tiefenthaler, architecte berlinois, mène une vie heureuse, tant au niveau personnel avec son épouse et ses enfants, qu'au niveau professionnel. Jusqu'au jour où leur voisin, Dieter Tiberius, occupant un appartement dans la même maison qu'eux, devient de plus en plus envahissant. Jusqu'à ce jour où le couple découvre un courrier obscène, comprenant de très graves accusations à leur encontre.
Ils commencent alors une vie de peur et de terreur, d'autant plus quand la police et leur avocat leur explique que rien ne peut être fait pour les aider tant qu'il n'y a pas d'agression physique sur leurs personnes.
C'est le début pour eux d'un calvaire quotidien face à la perversité de ce voisin devenu plus qu'indésirable. Livrés à eux-mêmes dans ce combat pour leur droit à une vie tranquille, toutes les solutions envisageables commencent à s'ouvrir à leur réflexion.

L'écriture surfe sur une peur qui va crescendo, permettant aux souvenirs d'une jeunesse atypique de refaire surface, mélangeant les peurs d'hier avec celles d'aujourd'hui. Jusqu'où pouvons nous aller pour protéger notre famille ? Quelles décisions prendre quand on se trouve aculé à un tel sentiment de terreur ? Quand la peur s'installe de manière insidieuse et vous poursuit sournoisement, peut-on rester maître de soi ?

Un récit qu'il est difficile de lâcher, et dont on ressort marqué, d'autant plus qu'il est tiré de faits réels.
Premier roman que je lis de cette nouvelle maison d'édition, qui laisse augurer de bien belles découvertes littéraires.
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Ce roman peut apparaitre rebutant, voire déroutant mais jamais inintéressant.
Le narrateur qui n'est autre que le principal protagoniste du récit nous conte son histoire et celle de sa famille depuis son enfance jusqu'aux derniers événements qui ont conduits le père de Randolph en prison…pour meurtre .
Randolph Tiefenthaler est architecte, marié et père de deux charmants bambins. Ils vivent dans une charmante résidence située dans un quartier agréable de Berlin . le seul bémol à ce bonheur parfait est situé au sous-sol de leur appartement. Il se nomme Dieter Tiberius . Ce voisin solitaire, dont la famille identifie la présence grâce aux films qui passent sur sa télévision, va se faire de plus en plus intrusif voire aller jusqu'à harceler les Tiefenthaler à travers des lettres laissées devant leur domicile . Des lettres de dénonciations où le sinistre bonhomme va jusqu'à accuser les parents d'abuser de leurs enfants, accusations qu'il complète de plaintes auprès de la police.
Une situation qui devient aussi insoutenable qu'insoluble pour Randolph et sa famille , le voisin n'ayant commis aucun acte répréhensible . Que de faire ? Déménager ? Se débarrasser du voisin gênant ? le tuer ?

L'auteur allemand Dirk Kurbjuweit s'est appuyé sur sa propre expérience pour ficeler cette histoire implacable , qui , à bien y réfléchir , pourrait arriver à tout le monde . Que ferions-nous dans pareille situation ? Bien difficile de le dire . Car ici il n'y pas ici de gentils et de méchants personnages mais uniquement des êtres sensibles , réfléchies mais positionnés dans une situation complexe voire inédite . La peur que représente aujourd'hui la menace de Tiberius n'est peut être que la longue suite de peurs ancestrales , ancrées dans la mémoire et qui ne demandent qu'à ressurgir quitte à ce qu'elles se traduisent par la mort d'un homme ..
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Peur de Dirk Kurbjuweit, c'est une histoire de famille. Une histoire vécue, ou presque, par l'auteur, actuel rédacteur en chef-adjoint du Spiegel, qui a sans doute choisi d'en faire un livre pour pouvoir survivre avec. Dès les premières lignes, on connaît le dénouement : le père est en prison pour avoir tué le voisin du fils. Mais Peur n'est pas un polar - plutôt les mots d'un homme remettant en question les fondements-mêmes de son existence. Des mots qui bousculent la morale et l'ordre établi, qui font grincer les dents - et restent en tête longtemps.

Lui, le fervent pacifiste, respectueux des lois, bon petit citoyen modèle, élevé en pleine Guerre Froide dans une Allemagne divisée, par un père fanatique des armes. Lui, qui a eu peur d'une balle perdue - ou non - durant toute son enfance, lui qui a rejeté son paternel, son éducation, ses valeurs. Lui qui ne comprenait pas les peurs de cet homme. Lui, qui a fuit, son couple, sa femme, sa vie, qui se gavait de chimères solitaires pour survivre au reste. Lui, petit bourgeois de la middle-class, qui s'était perdu en chemin. Lui, dont l'existence ne retrouve un vrai sens qu'une fois le crime commis. « Le mal peut-il enfanter le bien ? Et que vaut le bien s'il résulte du mal ? » En apparence, Randolf Tiefenthaler a tout pour être heureux. Un bon job, une belle femme, deux beaux enfants, un chouette appartement qu'il vient tout juste d'acquérir. Jusqu'au jour où l'étrange voisin du dessous se révèle être un malade les accusant d'abuser de leurs propres enfants… Les voilà alors plongés dans la torpeur, seuls contre tous, « quoi qu'il advienne », face au jugement des autres, d'eux-mêmes, tentant vainement de s'accrocher à leurs valeurs avant de les exploser à coup de masse pour éviter de perdre pied. Comment en est-on arrivé là ?

Dirk Kurbjuweit revient en arrière et en détail sur les débuts de l'histoire, de l'Histoire, de son histoire. Au fur et à mesure des pages, une question, lancinante, revient : qu'aurais-je fait, moi ? Une lecture à la fois étonnante, déroutante, et très plaisante.
Lien : https://aurelieetecrit.com/p..
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