Citations sur A comme Association, Tome 3 : L'étoffe fragile du monde (51)
- "Les sportifs, le temps qu'ils passent à courir, ils le passent à se demander pourquoi ils courent. Alors, après on s'étonne qu'ils soient aussi cons à l'arrivée qu'au départ !"
J'accompagne ma tirade d'un regard noir. Erglug semble étonné.
- Gaston Saint-Langers ?
- Non, Coluche. Un grand sportif. Tu peux pas connaître.
- Toi ! tonne-t-il d'une voix chargée de colère. Sais-tu ce que tu as fais?
Pour ceux qui l'ignoreraient, j'ai déjà affronté un démon et un vampire. Sans compter ( avec un succès moindre, il faut le reconnaître) Walter et mademoiselle Rose.Ce n'est pas un magicien, si méchant soit-il, qui va me faire peur.
- Je ne voyais pas d'autre solution pour me débarrasser définitivement de mon chapeau à grelots, je réponds effrontément.
- Tu as détruit un monde que j'avais mis des années à édifier ! rugit-il, prouvant définitivement son manque d'humour et de recul.
Ne manquez pas les prochains épisodes du bouffon contre les vampires.
C'est très souvent, hélas, la vérité qui nous éloigne des autres. Parce qu'ils ne veulent pas, ou ne sont pas prêts à l'entendre. Du coup, on hésite à la leur dire ! Et puis on s'enferme sur soi et, en repoussant les gens, on devient l'artisant de sa propre solitude.
"Un duel de sorciers? C'est ça que vous voulez? Comme entre Merlin et madame Mim? Vous vous voyez plutôt en vieux barbu ou en vieille peau?"
— Monsieur, euh, monsieur...
— Erglug. Erglug Guppelnagemanglang üb Transgereï.
Je reste interdit en entendant la voix puissante et caverneuse.
— C'est votre nom ou vous m'avez dit quelque chose de troll ?
Pourquoi est-ce que je ne peux jamais m'empêcher de la ramener ?
Un rugissement éclate soudain dans la nuit. Le troll se plie en deux, puis donne sur son genou une claque qui aurait réduit une pile de ponts en poussière.
— Quelque chose de troll ! C'est pas vrai, un humain qui a le sens de l'humour !
Je comprends alors que c'est le troll qui rit. La vache !
Je déballe mon attirail sur l'herbe rase, soufflant dans mes doigts pour les réchauffer. Il existe des sorts de résistance au froid, mais je n'ai ni temps, ni énergie à perdre.
Je n'ai pas choisi cet endroit par hasard. L'arbre qui se dresse ici, épais et noueux, est un frêne. Ses vertus de stabilité seront parfaites. Le frêne aime aussi ce qui est juste. Il m'aidera à obtenir l'appui des puissances de la nature.
Je sais, j'ai l'air d'un cinglé. Je parle aux arbres. Je souris aux fleurs. Je caresse les pierres. Mais la folie est avant tout affaire de perspective. Personnellement, je trouve bien plus fou de croire que les arbres n'entendent pas. Que les fleurs n'aiment pas qu'on leur sourie. Que les pierres sont insensibles. La nature existe au-delà de la conscience humaine, elle est divine et autonome. Sans d'autre volonté qu'être. Le sorcier, d'ailleurs, n'essaye pas de penser la nature. Il se contente de la percevoir. De lui parler. De la séduire.
Une porte bâille, rouillée comme le reste. Je l'ouvre. Evidemment, elle grince et le vacarme résonne interminablement (minablement, blement, ment) à l'intérieur du bâtiment.
"Quiconque est soupçonneux invite à le trahir." Ce n'est pas une maxime trolle. C'est un de vos hommes de lettres, Voltaire, qui l'a dit !
[...]
En attendant, j'emboîte le pas à mon hôte monstrueuxn en essayant de ne pas trébucher. ca serai bête de tomber par terre. ce serait encore la faute à Voltaire.
Je fais mienne ce soir l'ironie de Pierre Desproges: "Je pense donc tu suis!"