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"La Princesse de Montpensier" et "La Comtesse de Tende" sont deux très courts romans de Madame de Lafayette.
On trouve dans les deux de l'élégance, de la légèreté, des qualités de style et cette faculté de retranscrire parfaitement la société et les moeurs du XVIIème siècle qui fait, plus que tout autre chose, la qualité des récits de Madame de la Fayette.
La confrontation de ces deux récits permet en outre de constater l'évolution des écrits de Madame de la Fayette, car "La Princesse de Montpensier" est le premier roman jamais publié par l'auteur de "La Princesse de Clèves" ; et que "La Comtesse de Tende" est le dernier.
Il s'agit donc de deux récits fort intéressants que nous livre ici l'auteur de "Zaïde".
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Au coeur de ces deux nouvelles, des femmes qu'on a mariées à des hommes qu'elles n'aiment pas – ou n'aiment plus. Comme elles sont jeunes et belles, les sollicitations ne manquent guère : ainsi, autour de la Princesse de Montpensier, ce ne sont pas moins de quatre « amants » (au sens classique du terme) qui se pressent, multipliant serments et marques d'attention, comme autant de pièges mortels.
Car les uns et autres appartiennent à un monde où se trouver seul avec une femme qui n'est pas la sienne, c'est risquer de ruiner définitivement sa réputation… Et bien sûr, tout cela se termine très mal, en particulier pour les femmes.
À la lecture de Madame de la Fayette (1634-1693), on ne peut en effet qu'être frappé par la dissymétrie existant entre le destin des hommes (qui certes souffrent, mais finissent presque toujours par s'en sortir la tête haute) et celui nettement plus tragique des jeunes épouses qu'ils compromettent.
Tout cela est raconté dans une langue simple et sans apprêt, qui excelle à suggérer plutôt qu'à dire, à l'image des personnages souvent contraints d'user d'euphémismes et de sous-entendus pour exprimer les sentiments les plus ardents…
C'est vraiment très beau...
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Il s'agit là d'un genre nouveau, la nouvelle historique, qui trouve sa source dans des personnages et des événements ayant réellement existé.

Deux récits, deux femmes mariées à un homme qu'elles n'aiment pas ou plus, qui succombent aux attraits de l'adultère. Et cela se finit mal. Il semble que pour Mme de la Fayette l'amour soit un sentiment extrêmement négatif qu'il faut éviter car il mène à la dégradation morale et au malheur - les femmes en particulier mais pas seulement.

La princesse de Montpensier nous montre d'abord un visage "clair" : fille unique, riche héritière, qui souhaite obéir à ses parents et se conformer à l'image idéale de la femme dans cette société. Mais un second visage apparaît, plus passionné, qui vient mettre en cause cette première apparence et l'amène à créer sa propre position dans le jeu social. le genre de la nouvelle historique permet à Mme de la Fayette d'explorer cette découverte d'une nouvelle identité. Mais l'amour est systématiquement associé à l'inquiétude, au malheur, au désespoir, au conflit et à la manipulation. Aucun personnage n'y échappe et certainement pas la princesse.

Selon Aristote, la tragédie doit inspirer la terreur et la pitié. La Comtesse de Tende est tragique dans son déroulement et on y trouve suffisamment d'agitations, d'inquiétude et de malheurs pour justifier l'adjectif. Cependant on cherche vainement trace de pitié. L'accent est mis sur l'écrasement d'un être fragile par une souffrance protéiforme. Mme de Tende est présentée comme une personne sans volonté, responsable de son malheur par une série de démissions - la dernière étant sa volonté de suicide. Ce récit assez janséniste sert à faire recevoir de plein fouet une leçon de morale et non point à provoquer une catharsis libératrice comme dans la tragédie classique.

Deux brefs récits dans une langue au beau rythme mais un peu désespérant dans leur objet. On peut être plus optimiste sur l'amour - j'espère !
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Disons le tout de suite j'ai préféré et de loin La comtesse de Tende à La princesse de Montpensier. Dans le premier titre de ce recueil j'ai été un peu rebutée par les différents noms des protagonistes, j'ai eu du mal à m'y retrouver. de plus, l'histoire est moins prenante.
Les deux nouvelles concernent des femmes mariées comme elles l'étaient à l'époque pour des alliances et non par amour. Ce qui fait que leur coeur reste libre. C'est la porte ouverte aux infidélités.
Mais à ma grande surprise, je ne garderais pas ces deux textes en mémoire. J'écris cette critique quatre jours après l'avoir fini et déjà il m'en reste peu de souvenir.
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C'est le genre de récit où je m'ennuie car je trouve la narration assez plate, et le style ne m'emballe pas beaucoup. Les histoires de coeur de princesses et de ducs m'intéressent très peu. Dans ces récits, on voit à quel point les hommes et femmes sont peu égaux à cette époque en ce qui concerne la tromperie du conjoint. Souvent mariées non par amour, ces femmes paient le prix fort de leur mariage, et plus tard, de leurs émois. Alors que les hommes sont loin d'être inquiétés s'ils se retrouvent dans la même situation.
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J'ai beaucoup aimé découvrir l'écriture de Madame de Lafayette. J'aime sa façon d'écrire, sa façon de décrire la société qui l'entoure tout en narrant des histoires qui malheureusement finissent mal toutes les deux. J'ai apprécié sa façon subtile d'amener les choses mais aussi le fait qu'elle arrive à synthétiser le contexte sans perdre d'information.

J'ai préféré la première des deux nouvelles bien que la seconde n'ait rien à envier à d'autres nouvelles de l'époque. J'ai par contre préféré le personnage de la Comtesse à celui de Marie de Mézières, cette dernière ayant moins de caractère.
Lien : https://thebookshebreathes.w..
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Se replonger dans les Classiques grâce au Reading Classics Challenge 2018 fait du bien, beaucoup de bien !

Tout d'abord côté écriture : retrouver les belles Lettres de naguère bien qu'un tant soit peu surannées est un vrai bonheur. Vraiment ! Je regrette que notre si belle langue se fracasse un peu trop sur l'autel de la rue et des dérives contemporaines. Il ne faut pas jamais l'oublier, il faut absolument la faire perdurer.
Ensuite côté Histoire : se frotter de nouveau à celle de France est une bonne piqure de rappel. On oublie malheureusement vite les faits que l'on ne côtoie plus assez. Même si Madame de Lafayette prend quelques libertés non négligeables.

Nouvelle qui date de 1662, on y croise outre la Princesse le Duc de Guise, le Comte de Chabannes, le Duc d'Anjou et j'en passe…
Elle relate le destin tragique de Mademoiselle de Mézières sur fonds de passions, de devoirs, de rivalités politiques…
Lien : https://arthemiss.com/la-pri..
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