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Critique de BazaR


J'ai eu envie de picorer dans les Maximes de la Rochefoucauld après avoir rencontré ce dernier dans les lettres de Mme de Sévigné.

Ben il faut confesser que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Ma lecture au premier degré a été assez plombante. Ces maximes ne sont pas de mini leçons de morales. Ce sont des analyses de comportement qui, pour l'essentiel, ramène toute action ou inaction à l'amour-propre. Quoi qu'on fasse (ou pas) c'est avant tout pour le plaisir personnel que l'on va en ressentir. le désenchantement m'a pris surtout dans les cas où l'on réalise un acte altruiste, où l'on ressent un sentiment d'amour. Selon ces maximes, ce n'est pas « pour l'autre » mais pour sentir ce plaisir « d'avoir bien fait ». Bref, même l'abbé Pierre et Gandhi étaient au final de fieffés égoïstes.
Exemple : « Il n'y a point de passion où l'amour de soi-même règne que dans l'amour ; et on est toujours plus disposé à sacrifier le repos de ce qu'on aime qu'à perdre le sien. »
Un autre : « Ce qu'on nomme libéralité n'est le plus souvent que la vanité de donner, que nous aimons mieux que ce que nous donnons. »
Prenez ça pour acquis, et vous n'avez plus qu'à désespérer du genre humain, prendre un pistolet et deux balles si vous êtes maladroit.

Mais ensuite, la lecture de la préface de Jacques Truchet (dans l'édition GF Flammarion) et l'entrée sur l'auteur dans l'encyclopédie Larousse permettent d'alléger un peu cette première impression. On note en effet qu'il n'y a pas vraiment de cohérence d'ensemble dans les maximes. Certaines se contredisent. Il faut plus y voir un jeu de style pour le style, un amusement partagé avec des amis (Mme de Sablé, Jacques Esprit, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette). Il ne faut pas non plus induire des maximes la personnalité De La Rochefoucauld. C'est un peu court pour cela.

J'ai finalement plus apprécié les textes autour des « événements de ce siècle » qui nous montre tout le parti pris d'un noble parfois révolté devant l'absolutisme royal, et les portrait de quelques « grands » comme Mme de Montespan ou le cardinal de Richelieu (qu'il détestait visiblement).

Si vous décidez de vous lancer, voici un petit conseil : lisez comme vous buvez, avec modération.
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