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Livre autobiographique d' Emmanuelle Laborit , qui est née sourde .
Evidemment lorsque ses parents se rendent compte de son handicap , le ciel leur tombe sur la tête , puis le premier choc passé , ils réagissent et font tout pour surmonter ce handicap ; pari réussi car Emmanuelle fait actuellement du théâtre et du cinéma .
Un témoignage poignant sur une personnalité courageuse , sur la différence aussi , qui nous permet de nous faire une idée de ce handicap ,qui nous fait si peur .
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Il y a longtemps que je voulais lire ce récit-témoignage d'Emmanuelle Laborit... Ayant eu dans une de mes classes une élève sourde de naissance, comme elle, j'étais d'autant plus intéressée de découvrir son parcours.

Comme elle l'explique, elle est vraiment née à sept ans, lorsqu'elle a pu apprendre le langage des signes. On s'indigne que jusque là seules l'oralité, la lecture sur les lèvres étaient autorisées. Il faudra attendre 1977 pour que la LSF ( langue des signes francaise) soit permise dans les écoles.

Elle arrive fort bien à nous faire ressentir ce qu'a été d'abord sa petite enfance, un méli-mélo de vibrations, une colère de ne pas pouvoir communiquer, un silence noir, douloureux, puis le bouleversement que le langage des signes a introduit dans son existence , son rapport au monde, aux autres.

Son désir intense d'apprendre, de progresser, sa passion de la vie sont admirables. Et comme elle a dû éprouver de la fierté en devenant actrice et en obtenant le prix Molière, quelle revanche sur les obstacles, l'exclusion ! le lien fusionnel avec sa petite soeur m'a fort émue.

Je terminerai avec une citation de Jean Grémion, philosophe, qui a étudié le monde des sourds:" Les entendants ont tout à apprendre de ceux qui parlent avec leur corps. La richesse de leur langue gestuelle est l'un des trésors de l'humanité".
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Le cri de la mouette est un véritable cri du coeur, un magnifique témoignage d'Emmanuelle Laborit sur son itinéraire et son combat pour changer notre regard sur les sourds et un plaidoyer pour une reconnaissance de la langue des signes (LSF) comme une langue à part entière.

Emmanuelle Laborit est sourde de naissance mais refuse d'être considérée comme une handicapée. Elle le dit :
[…] Pour moi, la langue des signes correspond à la voix, mes yeux sont mes oreilles. Sincèrement, il ne me manque rien. C'est la société qui me rend handicapée, qui me rend dépendante des entendants [….]
[…]« L'implant, pour moi, c'est un viol. Que l'adulte l'accepte, c'est son affaire. Mais que des parents soient complices d'un chirurgien pour imposer ce viol à leur enfant me fait peur.»

Emmanuelle Laborit a du tempérament et de solides convictions.
Sa vie a changé le jour où son père a entendu parler de la langue des signes sur France Culture et lui a permis d'être elle-même et de s'ouvrir au monde. A sept ans, grâce à l'apprentissage de la langue des signes, elle comprend enfin que « Je suis sourde ne veut pas dire « Je n'entends pas. » Cela veut dire : J'ai compris que je suis sourde. »

Avant elle croyait que les sourds se reconnaissaient au port d'un appareil auditif, qu'elle n'atteindrait jamais l'âge adulte parce qu'elle n'avait jamais côtoyé de grandes personnes dans son cas.
Avant elle communiquait avec sa mère avec quelques signes inventés par elles et des dessins. Mais comment comprendre des notions abstraites comme fêter un anniversaire ou que lorsque son petit chat est mort, « c'est fini »…
Et le maître mot à l'époque, c'est l'oralité, la langue des signes est formellement interdite dans les écoles jusqu'en 1991 !!!!(voir citation)

La langue des signes lui permettra d'établir un lien particulièrement fort avec sa soeur Marie plus jeune qu'elle de neuf ans.
Malgré cela elle souffre et doit suivre une scolarité douloureuse sans la langue des signes et son adolescence est pour le moins houleuse avant qu'elle ne passe avec son succès son bac et trouve sa voie dans le théâtre.

J'ai lu ce récit autobiographique avec un vif intérêt et beaucoup d'émotion car la fille de l'une de mes meilleures amies est sourde et leurs parcours dans l'enfance se ressemblent terriblement ainsi que leurs convictions concernant la langue des signes et leurs refus catégoriques des implants, position que je comprends parfaitement.

Malgré tout, la surdité isole beaucoup une personne dans les moments de partage. Je connais quelques signes appris au fil du temps et je mets un point d'honneur à passer le moins possible par mon amie pour me faire comprendre de sa fille mais c'est difficile, quasiment impossible. Je peux lui demander si elle veut encore du gâteau à table, lui souhaiter un bon anniversaire mais au cours d'une conversation, les traits d'humour, les petits échanges à vif sont absents car il est très difficile de tout traduire en permanence.

Alors rêvons un peu, en ce début d'année et souhaitons que la langue des signes sera un jour enseigné dès la maternelle, à tous les enfants...
Emmanuelle Laborit sera vous en convaincre si vous lisez ce livre fort et indispensable pour porter un regard différent sur les sourds.





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Pour être honnête, le Cri de la mouette n'est pas le récit autobiographique le plus poignant qu'il m'ait été donné de lire. Je n'ai pas été extrêmement émue et je n'ai pas non plus été particulièrement séduite par la plume de l'autrice. C'est un témoignage qui ne s'accompagne pas de la recherche d'un style et qui privilégie le fond à la forme et c'est bien là ce qui doit être mis en lumière. En effet, le roman d'Emmanuelle Laborit mériterait d'être lu par le plus grand nombre parce que son sujet est aussi passionnant que méconnu. Que savons-nous en effet de la surdité ? Je veux dire, que savons-nous, hormis les évidences ? Auprès d'Emmanuelle Laborit, nous apprenons tout, de sa naissance et la découverte de sa surdité par ses parents à l'année 1993, au cours de laquelle elle reçoit le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans la pièce Les Enfants du silence. Entre ces deux dates : les doutes, les questionnements, les impasses, les apprentissages, les échecs, les réussites, mais toujours ce courage, cette rage de vaincre et de vivre, et cette légèreté salvatrice. L'univers des sourds est dépeint avec beaucoup de précisions et l'ensemble est riche d'enseignements. le Cri de la mouette est une belle leçon, dans tous les sens du terme.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Qu'il est douloureux ce parcours du combattant …
- pour l'enfant sourd (ou malentendant) dont le handicap met trop souvent bien longtemps avant d'être dépisté correctement
- pour la famille qui ne comprend pas ce qui arrive et qui se trouve la plupart du temps désarmée, démunie
- pour cette scolarité particulière difficile à mener sans personnel absolument engagé
- pour cet isolement terrible dont souffrent, encore à l'âge adulte, les sourds
Qu'il est haut ce mur dressé entre sourds oralisés et sourds gestuels.
Un mur d'incompréhension de toutes parts. C'est tellement dommage.
J'ai lu ce livre, quand j'ai appris la surdité de mon petit garçon.
Il m'a évidemment bouleversée, mais il a eu le mérite de nous faire comprendre très vite qu'il fallait nous mobiliser pour mener un combat, pour faire une petite place à celui qui n'entendait pas, ou mal.
Le coup de poing du récit autobiographique d'Emmanuelle Laborit a dû aider de nombreuses familles. Qu'elle en soit à jamais remerciée, et que s'estompent au fil des ans la colère et la tristesse pour ce que vivent ceux qui se sentent exclus de notre communication orale.
Chaque chemin de surdité est différent, comme l'est chaque famille, mais nous manquons de témoignages de ce genre et le cri de solitude lancée par la mouette Emmanuelle est inoubliable.

Lien : http://justelire.fr/le-cri-d..
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J'ai lu "Le cri de la mouette" après avoir eu le bonheur de voir Emmanuelle Laborit dans la pièce "Les enfants du silence". Machaloubrun a écrit une critique de ce livre admirable et donc je ne répeterai pas ce qu'elle a dit mieux que je n'aurais pu le faire. J'ajouterai que j''ai été frappée par la présence d'une incroyable force d'Emmanuelle, cette lumière qui l'irradie en permanence. A l'époque, le monde des sourds m'était totalement inconnu. Puis, une amie très proche, ayant rencontré une personne sourde, a commencé à apprendre la langue des signes, dans un institut toulousain, hélas aujourd'hui en difficulté (ce n'est pas par hasard que je le précise). Je voyais très souvent cette amie, et à chaque entrevue, elle m'apprenait quelques signes, ça m'a beaucoup interessée, mais j'ai trouvé ça très difficile pour une personne comme moi qui parle naturellement avec les mains et a donc du mal à maîtriser ses gestes. Par cette amie, j'ai rencontré la personne sourde, ainsi que tout un groupe de sourds. J'ai partagé des repas, des fêtes... et fait connaissance avec ce monde inconnu, suprenant, étonnant, puis le parcours personnel de quelques-uns, souvent empreints d'une grande souffrance, comme le raconte Emmanuelle Laborit. Je me suis rendue compte qu'inconsciemment je trimballais nombre de préjugés, et que plus que toute théorie, tout livre, cotoyer physiquement quelqu'un dit "différent", partager quelques moments de son quotidien, apprend bien davantage. Quelques temps plus tard, mes amis sourds vinrent à mon aide : j'étais désemparée devant le sort de ma plus jeune nièce, devenue sourde à la suite d'un examen médical dont l'appareil était mal réglé. Elle avait 12 ans quand elle a perdu l'audition progressivement. Ce fut une tragédie, le mot n'est pas trop fort. J'ai reconnu nombre de situations que décrit Emmanuelle Laborit, et que m'ont confirmés mes amis sourds : la colère, le refus d'accepter l'handicap pour quelqu'un qui fut entendant, les difficultés scolaires, les difficultés avec l'orthophoniste, l'isolement social, etc... Dix ans plus tard, après bien des cris et des larmes, ma nièce signe, a une vie de couple, et a retrouvé le sourire. Mais quel parcours du combattant ! Plus que jamais, Emmanuelle Laborit, dont le théâtre qu'elle dirige est menacé, porte une parole essentielle.
Dans "Le cri de la mouette", elle nous a interpellés. Après avoir lu le livre, je lui ai envoyé une lettre. Sa réponse fut à son image : chaleureuse et délicate. Elle m'évoquait notamment la difficulté pour les sourds d'écrire, car la langue des signes imprime une syntaxe différente de celle du langage écrit. Elle s'en excusa, c'est moi qui fus confuse. Ce fut après que le monde des sourds percuta le mien, et grâce à Emmanuelle, même si j'avais tout à apprendre, je ne fus pas tout à fait démunie.
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Passionnant et véritable claque, ce livre est la bouleversante autobiographie d'Emmanuelle Laborit, actrice de théâtre récompensée par un prestigieux Molière en 1993.
Emmanuelle Laborit est sourde-muette.
J'ai appris tellement de choses en la lisant! Toutes les subtilités de la LSF, son interdiction dans les écoles et sa reconnaissance comme Langue à part entière en 2005 seulement!
J'admire Emmanuelle Laborit pour son courage et sa pugnacité. J'ai découvert son livre en en étudiant des extraits avec mes élèves. Eux aussi se montrent très intéressés et curieux.
Madame Laborit, bravo pour tout et merci pour ce livre!
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Après bien des difficultés et des errements, la petite Emmanuelle Laborit est diagnostiquée sourde profonde à 9 mois. Elle ne s'exprime que par des sons et avec une communication intuitive avec sa mère dont son père est exclu. Emmanuelle vit très mal son handicap, elle se croit seule atteinte par sa différence et pense qu'elle va mourir très jeune. A cinq ans, elle se rend pour la première fois à l'école des sourds mais le langage des signes n'y est pas enseigné. C'est un peu par hasard que sa famille et elle vont faire la connaissance de ce mode de communication encore très mal connu mais qui va lui ouvrir bien des portes. Son adolescence est compliquée, Emmanuelle va faire des expériences parfois douloureuses pour se découvrir elle-même. Mais la vraie révélation, c'est quand Emmanuelle découvre le théâtre, c'est une passion pour elle qui se révèle au grand jour quand on lui propose d'interpréter au théâtre Les enfants du silence.
J'ai découvert ce témoignage sur la surdité lors d'une formation sur les troubles auditifs dans le cadre de mon activité professionnelle. Je ne connaissais pas du tout Emmanuelle Laborit jusqu'ici. J'ai trouvé ce témoignage intéressant, c'est un bon moyen de découvrir la surdité, d'autant plus que c'est une personne sourde qui en parle, donc qui connaît particulièrement bien son sujet. Ce livre nous permet de voir que le langage des signes a longtemps été tenu en doute alors que c'est un vrai moyen pour les personnes sourdes d'entrer en communication avec leur entourage. Emmanuelle Laborit n'est pourtant pas très âgée mais on voit que les progrès pour aider les personnes sourdes sont été lents à émerger, comme dans d'autres formes de handicap. C'est fort dommage et cela a fait perdre su temps aux personnes touchées. le cri de la mouette est donc un bon moyen d'aborder le surdité pour une première approche ou d'approfondir ses connaissances sur le sujet.
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Emmanuelle est née sourde, mais sa surdité n'a pas été identifiée tout de suite. Quand ses parents s'en aperçoivent, c'est un cataclysme pour eux, et sur les conseils des médecins et autre entourage scolaire, ils décident d'appliquer à leur fille la méthode oraliste (la seule autorisée à l'époque pour les sourds), c'est-à-dire de lui faire travailler l'apprentissage de la lecture labiale (lire sur les lèvres) et l'apprentissage de la parole (car il est rare que les personnes muettes soient sourdes, simplement elles ne peuvent pas apprendre à parler par imitation comme le font les enfants entendants). Emmanuelle est une enfant silencieuse, assez renfermée, qui pousse parfois des cris discordants, d'où son surnom de la Mouette. Et ce jusqu'à ses 7 ans, quand ses parents entendent parler pour la première fois du travail en France d'un acteur américain (désolée j'ai oublié son nom, je sais juste que son collègue c'est Bill Moody) qui ouvre à Vincennes une école de langue des signes couplée à un théâtre, l'International Visual Theatre (dont Emmanuelle Laborit est à ce jour la directrice). Malgré les mises en garde des médecins qui lui prédisent que si Emmanuelle commence à s'exprimer en langue des signes, elle abandonnera aussitôt toute tentative d'apprentissage pour la communication orale, son père l'emmène là-bas, et la petite fille silencieuse, renfermée devient une enfant heureuse, expressive, communicante et bavarde comme une pie (avec ses mains, bien sûr). Je ne vais pas vous raconter tout le livre, et je vous en conseille vivement la lecture car c'est un récit bouleversant, celui de la deuxième naissance d'un être humain. Bien sûr, rien n'est jamais idyllique, et cette jeune fille devra affronter bien des épreuves, et s'affronter elle-même avant de devenir la jeune femme épanouie que nous connaissons aujourd'hui. C'est un livre court, et je suis sûre que vous le dévorerez en quelques heures.
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Magnifique témoignage, à lire et à recommander aux jeunes pour découvrir un monde que les entendants connaissent si peu...
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