Citations sur L'ABCdaire de Millet (29)
le Millet des années parisiennes, en outre, ne se contente pas de cette séduction facile: on le voit déjà s'essayer à grandir son style en souvenir des maitres dont il reconnu plus tard l'incidence, Le Sueur, Le Brun, Jouvenet, Poussin. Il parle donc plus fort, plus haut lorsqu'il le veut.
cette sensualité directe, parfois brutale, ne s'interrompt pas avec l'émergence des scènes paysannes, et à l'occasion, les contamine.
l'eau forte est pour Millet un véritable laboratoire, où il cherche à retrouver le trait franc et court de durer, Bruegel, Holbein ou Rembrandt dont il est collectionneur, en même temps qu'une complémentarité avec le trait plus large et plus souple de ses dessins ou pastels.
a contrario le dessin est présent à toutes les étapes de la carrière. dessins d'un coloriste pour qui très tôt, le subtil passage de la lumière prime le contour: la ligne se noie dans l'effet moelleux du crayon, équivalent de la fonte des couleurs qui unifie le tableau. Plus synthétiques sont les dessins à la plume et même quasi japonaise certaines vue de l'Allier.
Cette sensualité des craies de couleur passe d'ailleurs non seulement dans les paysages matinaux ou les vues vespérales, elle fait circuler sa tiédeur sur certaines scènes paysannes comme la méridienne où le pastel fait vibrer le bleu du pantalon comme le crépitement du blé sous le soleil.
Que Millet dut un des plus admirables crayons de son temps, même ses détracteurs du siècle suivant le concédaient sans mal. C'était d'ailleurs par là qu'il suivit.
a solennité des tableaux de Millet, ajoutée à l'observation sociale, passe aux yeux de certains, pour une provocation.
Le peintre qui meurt en 1875 pousse aussi tout quatre générations d'artistes, qu'il s'agisse de Picasso ou de peintres qui tels Segantini et Gauguin exploitent surtout le portes symbolique de ses tableaux. c'est dans ce contexte qu'il faut situer la méditation de Van Gogh, féru de Millet jusqu'à l'ultime séjour auprès de Gachet
l'exposition et la vente en 1875 de ces pastels aux teintes fraiches et aux verts lumineux, quelques mois après la mort de Millet, un an après la première exposition des impressionnistes, feront entrer le peintre à titre posthume dans l'actualité du naturalisme séduisant et bientôt officiel.
Sous le second empire, le commerce d'art s'est progressivement développé et les peintres de l'école de Barbizon jouissent d'une véritable clientèle de fidèles. En outre, les marchands s'activent autour de Millet et diffusent son oeuvre. la gravure de reproduction, la photographie sont d'autres moyens de faire connaître son art.