Millet enregistre les gestes, des pratiques, un bonheur de vive aussi qui lui semblent conformes à l'idéal de simplicité biblique.
Ses figures sont solidement campées, largement peintes, avec un trait souple, ample et sobre, sans détails inutiles.
'artiste cherche à créer des types, tout en se servant des gestes observés sur le vif, comme en témoignent ses remarquables dessins.
Il ne s'agit jamais pour Millet de livrer le simple constat réaliste d'une scène de vie des campagnes, à la manière d'un instantané photographique. c'est un art pensé, composé à l'atelier, tout chargé de symboles.
pendant les brèves années de la seconde république, sous l'influence des idées nouvelles, un véritable renversement se produit dans la hiérarchie des genres, jusque là dominée par la peinture d'histoire. c'est le moment où l'on découvre Chardin, es Le nain et où l'artiste se doit de représenter les scènes de la vie de son propre terroir.
Il utilise une technique souple, vaporeuse, dans la tradition du Corrège et de Prud'hon avec des accents dans l'esprit du XVIIème siècle que Sensier dénomme "sa manière fleurie".
progressivement sa manière s'est affirmée. il est passé du dessin à l'huile et fait preuve d'un réalisme simple et puissant: il place généralement ses modèles sont un fond uni et met en valeur leur expression intérieure et leur regard.
Son réalisme éclate dans le respect du modèle, sa vision franche, sa couleur riche. A la fin de 1845 il est de retour à Paris. Sa manière change, plus sensuelle, ses sujets aussi, mythologies lestes, pastorales et nus lascifs.
Fils de paysans aisés, Millet est l'ainé d'une famille nombreuse. Ce normand n'a rien d'un frustre, au contraire son éducation est soignée.