Il y a la traversé du désert, moi j'ai connu la traversé du tunnel…
Lacaze, il n'y a rien à dire d'autre, qu'il sait la raconter sa traversé. Pour raconter le Bagne de façon romanesque il y a eu « Papillon », pour raconter l'enfer Nazi, il y a eu « le choix de Sophie », « si c'est un Homme », « la 25 heures » et j'en passe. Puis il y a «
le tunnel ».
Comment cet homme a-t-il pu faire pour raconter à la manière d'un page-turner, l'enfer ici bas ? Comment s'est-il débrouillé pour nous empêcher de dormir comme si on était en train de lire un polar incroyable ? Comment a-t'il pu transformer le sordide, la folie humaine et le déposer ainsi sous nos yeux ?
On n'oublie rien de rien disait Piaf et je reprendrais ce petit refrain pour marteler que je n'oublie rien de rien de ces pages qui ont laissé des images, des impressions, des sensations à la manière d'un calque. Tout se dépose sur la pensée. Si la somme des lectures que lit un lecteur le détermine quelque peu, si cette somme modèle lentement sa pensée, sa vision du monde, il est indéniable alors que ce livre sur l'adolescent que j'étais a fait son oeuvre.
Ce témoignage arrive à nous prendre par la main, à nous emmener dans la peur, dans la crainte du Kapo, dans la survie, dans l'envie d'être, coute que coute. On a déjà tant dit sur les camps, on déjà tant écrit sur les camps, qu'un livre de plus me direz vous…
Oui mais dans ces cas là, ce n'est pas "un" de plus. C'est un "en" plus…
Un témoignage absolument implacable. Une voix qu'il ne faut pas laisser glisser dans l'oubli. Ecrit au fuseau, puis au burin. C'est le sentiment marié à l'histoire. C'est la force lié à la sensibilité. A lire, à relire, à faire passer. Qu'on n'oublie pas l'histoire. Mais c'est aussi un roman. Un fabuleux récit qui nous entraîne dans la lutte, dans la foi, dans la force qu'à la vie...
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